Vivre juin, un livre à la main

Trouvé dans une brocante a 0,50 cents.....non je ne ris pas...

		Citation : 3 mois que je ne suis pas passé sur CSF

Et bien, salut, Franz...

Et qui sait, peut-être que si n'avais pas disparu, une polémique aurait jailli plus tôt ! ^^

Gui:

		Citation : Dick est son propre plagiaire

Chaque auteur, tôt ou tard, est ou sera, sous une forme ou une autre, son propre plagiaire. De l'intérèt de ses premiers écrits à la routine du rabachage via le succès commercial ou non: il n'y a que l'acharnement du fan irréductible et le confort pour ce dernier de retrouver un pays reconnu pour celui fatigué des difficultés à s'imprègner d'un nouvel univers, un mec qui du bout de sa plume dès le premier jet a déjà tout donné. C'est dur à dire mais je crois ne pas être loin de la vérité.

D'où:
_Les cycles à rallonges trombone à coulisses qui fidélisent et virent à la routine..!
_Les cycles nouveaux qui rament, rament; promettent tome après tome le one-shot et ne s'y tiennent pas si les choux gras pointent leur nez..!
_Les one-shot de tels ou tels auteurs qui n'abandonnent pas un style, une dramaturgie qui marchent..!

Et, en corrollaire, gros coup de gueule, pour taper coeur de cible sans danger aucun, ces éditeurs qui se targuent de prendre des risques, se prétendant fort en couilles et qui ne font que rééditer tels romans du grand format, au poche, du poche au grand format, retour au poche; et pour finir recueuil. Putain quelle vitalité au coeur d'une recette qui semble fonctionner.

P****, pas taper, siouplait, si je dis çà je dis rien; mais faut dire qu'on s'emmerde sévère ces temps, via les buzz, les nouvelles trads et que pour trouver de vraies nouveautés faut s'adresser aux bouquinistes.

Dick et Priest ne se ressemble absolument pas AMA.
On pourrait même dire qu'ils représentent deux pans complêtement opposés de la SF et même de la litterature;
L'un est un ecrivain organique qui devait se foutre pas mal de coherence ou d'effets stylistiques, obligé de se servir d'une quinquallerie SF par les lois du marché prè New wave pour pouvoir se faire editer.
L'autre est un styliste cérébral dont les personnages et les intrigues sont manipulés avec soin et restent dans le cadre défini par l'auteur ce qui n'etait vraiment pas le cas de Dick.
Deux manières d'appréhender l'écriture.

Je suis en train de picorer dans l'antho NSO de Bragelonne, pour l'instant du très bon avec Reynolds et McDonald,du classique avec Baxter,du mauvais avec McAuley(pour changer)
Par contre j'ai lu l'excellente nouvelle de Tony Daniel, La vallée des jardins et si quelqu'un (Sandrine ?) a des infos sur l'auteur,je suis preneur.

Welcome back Franz :-))

		morca : Sutin (...) fait aussi défiler une telle ribambelle d'étiquettes cliniques qu'on doit en déduire que Dick avait plusieurs cerveaux pour contenir autant de problèmes psychiques

Il me semble avoir lu (dans un Omnibus dickien? dans... le Carrère?) que le mère de Dick lui aurait fait passer tout un tas de tests psychologiques (une mode à l'époque?) et qu'ayant vite saisi le fonctionnement de ces derniers, passablement standardisés, il finit par orienter ses réponses de façon à suggérer un coup tel trouble, un coup tel autre.

		morca : J'exagère un peu, soit, mais cette tendance est trop appuyée et, d'évidence, manque de sérieux. Elle semble plutôt faite pour souscrire et faire jouir l'amateur de la figure du génie taré.

Et Lovecraft, ce matérialiste, de passer pour un mystique communiquant avec les puissances occultes :-/

		lacroute : il n'y a que l'acharnement du fan irréductible et le confort pour ce dernier de retrouver un pays reconnu pour celui fatigué des difficultés à s'imprègner d'un nouvel univers, un mec qui du bout de sa plume dès le premier jet a déjà tout donné. C'est dur à dire mais je crois ne pas être loin de la vérité.

Tout de même, là, t'es vache!
Ahem..!
Plutôt d'accord, ceci dit...

		Nostromo : Par contre j'ai lu l'excellente nouvelle de Tony Daniel, La vallée des jardins et si quelqu'un (Sandrine ? ;-)) a des infos sur l'auteur,je suis preneur.

c'est un auteur de nouvelles des années 90 (surtout dans Isaac Asimov's SF Magazine) qui a un peu fait de NSO (Superluminal) par la suite en format roman, il a été remarqué pour sa série Warpath qui mélangeait Folklore indien et voyage dimensionnel.





(Eos, 2005, couverture anonyme)

.... et qui a laissé une superbe série ( Metaplanetary , Superluminal ) en carafe , faute d'éditeur pour le tome 3 .
Alors que visiblement ledit éditeur lui avait demandé de délayer la sauce pour le tome 2 .

Merci Sandrine et tj;
Encore un bon auteur non traduit....(et même non édité !)
En tout cas, beaucoup aimé sa nouvelle.

		Citation : ...d'autant que La fontaine pétrifiante est un de mes romans préférés, tous genres confondus...

Moi aussi, même s'il y a des Priest que j'ai beaucoup moins apprécié, comme Le prestige ou Futur intérieur.
Concernant Dick et Priest, outre la différence sur la forme (le style, l'écriture) justement soulignée par Nostromo, il y a aussi une différence sur le fonds (l'histoire) : Dick me parait plutôt paranoïaque et Priest schizophrène.

Pour en revenir aux lectures, le Lansdale (L'arbre à bouteilles) confirme ce que je pensais : Lansdale est certainement l'une des plus grandes plumes de la littérature de genre, en particulier du polar (beaucoup moins verbeux que son compatriote Ellroy, dont je préfère les premiers romans comme la trilogie Lloyd Hopkins ou Un tueur sur la route aux pavés actuels). Les personnages sont extrêmement attachants, l'histoire est rondement menée, la noirceur et la violence (que Manchette considéraient comme fondatrices du polar, par opposition au roman à énigme à la Christie) sont également bien présentes, sans oublier une bonne dose d'humour, et un solide coup de pied au cul aux travers de l'Amérique en général, et du Texas en particulier. Bref, un roman formidable, et je sens que je vais me faire toute la série d'ici la fin de l'été !

J'ai donc enchaîné sur le premier tome de Putain de Guerre !, de Tardi qui couvre les années 1914 - 1915 et 1916.
Que dire ? Chef-d'oeuvre ? Assurément ! Le livre est coupé en deux parties distinctes, avec la partie BD signée Tardi, qui restitue à merveille le caractère atroce de cette guerre, des gaz de combat au lance-flamme, en passant par les mines (on creusait des mines sous les tranchées ennemies et on faisait tout sauter) et les offensives absurdes.
La seconde partie, signée Jean-Pierre Verney est de l'histoire pure : texte et illustrations, avec bilans des années et des offensives (Marne, Verdun, Somme...). C'est également formidable : on croirait lire La guerre d'Espagne de Beevor, tant l'auteur réussit à faire une histoire complète (militaire, politique, diplomatique) et surtout complètement captivante.
Et la sympathie des auteurs pour les grands esprits, bien sûr trop rares, qui eurent le courage de s'y opposer (Rosa Luxemburg, Karl Liebnecht, Otto Rühle, Louis Lecoin, Sébastien Faure, Pierre Brizon, Miguel Almereyda, le père de Jean Vigo...), ne fait qu'ajouter à mon estime.
Vivement le second tome !

Je suis actuellement dans Sous la bannière étoilée de Benjamin Percy, un recueil de nouvelles qui a fait l'unanimité par les éloges, et pour une fois, je me joins à l'orthodoxie : c'est vraiment magnifique.

		Olivier : Dick me parait plutôt paranoïaque et Priest schizophrène.

Dans Colloque de Cerisy / Science-fiction et imaginaires contemporains se trouve le rapport d'une intervention de Jacques Goimard intitulée Science-fiction et psychanalyse : quelques réflexions pour un débat.
Je l'ai lu rapidement, en médiathèque; cela évoque quelque chose comme la structure psychanalytique des récits de différents auteurs.
Si je me souviens bien, les textes de Richard Matheson y sont qualifiés de paranoïaques, ceux de Clive Barker (et d'autres écrivains de fantastique/horreur tels que Dennis Etchison, Steve Rasnic Tem...) de schizophrènes, ceux de Philip K. Dick de paranoïaques ET schizophrènes, et ceux de Robert Silverberg de maniaco-dépressifs à dominante dépressive (bipolaire type II)