Vivre juin, un livre à la main

Le seul défaut que je puisse trouver à l'auteur est cette propention systématique à bluffer son lecteur par utilisation et réutilisation des mêmes ficelles réitérées qui trompent notre raisonnement et le conduisent vers une mise en abîme attendue.
Encore s'agit t'il ici d'un plaisir de sans cesse se faire duper, il rend la lecture de Priest inoubliable.
Si surestimation il y a, il faut peut-être la trouver in "Une Femme Sans Histoire" qui, AMHA, est totalement dispensable.
En gros, au fil de mon propos, ni goudron ni plumes, ni pour Dick ni pour Priest..!
Ce sont deux voix essentielles à la SF.
La première y a introduit les simulacres, les décors truqués, les doutes sur la réalité.
Le second a agit de même, sous une forme plus trompeuse, plus hypocrite, plus stylisée.
Ils se ressemblent finalement tant.
Mais le second est plus vicieux, car il ne dit jamais qui il est.

je ne pensais ni à Priest ni à Dick pour le goudron et les plumes :)
De Priest je ne pourrais rien dire puisque je n'ai lu de lui que le monde inverti. J'ai beaucoup aimé le livre dans son ensemble même si j'ai trouvé la fin décevante, ou du moins ce n'était pas la fin que j'aurais aimé lire. Il faudrait surement que je le relise. En tout cas j'aime beaucoup son style à ce ptit gars...

La fin de la fontaine pétrifiante (et le livre lui même) est un petit bijou ;)

(Mais c'est le seul que j'ai lu de lui et ses autres oeuvres ne m'attirent guère.)

Hi hi, je disais cela pour plaisanter, hein ^^
(en reprenant la dernière phrase de Gui)

...d'autant que La fontaine pétrifiante est un de mes romans préférés, tous genres confondus...

Mais si vous voulez vous amuser à taper sur des idoles, c'est par là ;-)

		lacroute : Le seul défaut que je puisse trouver à l'auteur est cette propention systématique à bluffer son lecteur par utilisation et réutilisation des mêmes ficelles réitérées qui trompent notre raisonnement et le conduisent vers une mise en abîme attendue.

+1

Et je ferais sensiblement le même reproche aux nouvelles de Dick

		Jekub : Je ne sais pas pour vous, et sans rentrer dans un débat sûrement maintes fois palabré, mais je trouve qu'on apprécie d'autant plus Dick et son oeuvre quand on a lu une bio détaillée du bonhomme.

Maintes fois palabré, je ne sais pas; en tous cas, c'est un sujet qui m'intéresse (mais pas que sur Dick).
Allez, zou, je vais ouvrir un thread sur la question ;-]

		sandrine : le problème avec Carrère, c'est que l'on est plus dans "la vie de Dick telle que l'imagine Carrère" que dans une biographie un tant soit peu sérieuse. La démarche est légitime mais il ne faut pas confondre les genres.

Dans le même genre : HPL, contre la vie, contre le monde de Houellebecq sur Lovecraft

Le seul défaut que je trouve à Dick, c'est qu'il a toujours raconté la même chose : lire un de ses livres, c'est se trouver systématiquement dans des décors truqués, des réalités fausses, des illusions partagées par le grand mystère du n'importe quoi ambiant et, au final, se faire chier à (re)lire un truc qu'on a déjà lu 100 fois

Dick est son propre plagiaire en fait, tout simplement : de là à dire qu'il faisait de la SF commerciale, du moins pour un certain public, il n'y a qu'un pas...

D'ailleurs, il me rappelle souvent Lynch

:]

		Citation : le problème avec Carrère, c'est que l'on est plus dans "la vie de Dick telle que l'imagine Carrère" que dans une biographie un tant soit peu sérieuse. La démarche est légitime mais il ne faut pas confondre les genres.

Voilà, profitons de l'effet d'autorité en soulignant ^^.

Quant au Sutin, plus je jette un oeil dessus, moins je l'apprécie. Mal construit, tentant tant bien que mal de faire tenir une foultitude de détails dont la moitié sans intérêt, il fait aussi défiler une telle ribambelle d'étiquettes cliniques qu'on doit en déduire que Dick avait plusieurs cerveaux pour contenir autant de problèmes psychiques (parano, schizo, dépressif, homosexuel refoulé, victime de sévices sexuels pendant l'enfance, angoisses, agoraphobie, maniaco-dépressif (maintenant, on dit bipolaire) etc. - bref, pour plagier un ouvrage comique, Dick téléphone à Freud et lui dit : "Je suis malade". "Qu'est-ce que vous avez ?" "Ce serait trop long. Je viens de lire le Sutin. Alors autant vous dire : le fait est que je ne suis pas kleptomane. Pourquoi la kleptomanie m'a-t-elle épargné, je ne sais pas, mais tout le reste, je l'ai."
J'exagère un peu, soit, mais cette tendance est trop appuyée et, d'évidence, manque de sérieux. Elle semble plutôt faite pour souscrire et faire jouir l'amateur de la figure du génie taré.

Fluoxetine: il me semble au contraire que c'est précisément la fin du Monde Inverti qui donne toute sa puissance au roman.
Et Priest est loin d'être surestimé. J'ai beaucoup aimé Les Extrèmes, adoré Le Monde Inverti, La Fontaine Pétrifiante ou Le Prestige (dont la toute fin, pour le coup là oui, n'est pas super, voire dispensable).

Hihihi!!!
3 mois que je ne suis pas passé sur CSF, j'arrive dans le coin et keskeujevoâ: une polémique sur PKD et une sur Priest :D
Décidément, rien ne change. Ca a un petit goût familier de chez soi quoi... :)

Je vais ruminer : Je suis une herbe de Jacques Mondoloni

Tu l'as trouvé où, cui-là; duraille à dégotter, hein; la vache..

...fait rire personne >>>>>>>>>>>> [ ]