Aout, lectures estivales à Knokke-le-Zoute

		Morca : Le Prestige

J'ai vu le film avant, est ce que tout est foutu ?

		Citation : On ne va pas réattaquer le Xeme débat sur AEVV quand même... Heureusement que Août se termine pour cloturer le thread avant qu'il ne dégénère (et pour les ceusses qu'ils veulent dire du mal d'Alfred Elton, moi aussi je peux être très méchant sur PKD, Werber ou Dantec)

On ne peut pas dire du mal d'un auteur qui appelle une créature cauchemardesque minet, même après que celle-ci a massacré une trentaine de personnes.
Plus sérieusement, La faune de l'espace c'est du niveau moyen d'un Star Trek première génération. Ca ne mérite pas toutes les critiques, ni le mépris affiché par les contempteurs de Van Vogt. C'est juste de la S-F datée, un peu ridicule parfois.

		Citation : C'est juste de la S-F datée, un peu ridicule parfois.

Naïve.

Pour paraphraser Lisbeï :

En ce qui me concerne, je viens de finir Gagner la guerre, de Jaworski. C'est beau [euh, je dirais plutôt riche en vocabulaire argotique ou non], bien écrit, mais d'un looooong ! J'avais préféré de loin son superbe recueil de nouvelles.

		Citation : La faune de l'espace c'est du niveau moyen d'un Star Trek première génération

La filiation est même carrément évidente. Ainsi que pour Alien.

Marrant d'utiliser cet exemple, je suis en train de faire faire un stage d'initiation à la SF à un voisin et ami. Bon, il a adoré Conan et Gor (nobody's perfect, mais c'est lui qui m'avait demandé de la bonne grosse heroic fantaiiiizzzie qui tache), mais également L'homme dans le labyrinthe et la Faune de l'espace.

AEVV apparait probablement daté, tout simplement parce qu'il a inspiré nombre d'écrivains par la suite! Et quelques unes de ses oeuvres ne subiront pas amha l'irréparable outrage des ans: le cycle de Linn, Slan, le Rull, le monde du Non A.

Maintenant, c'est toujours à la mode de bruler ce qu'on a pu adorer et de faire du VV bashing, au même titre qu'on allume régulièrement Gerard Klein ou Bragelonne ou que l'on s'extasie sur des trucs totalement illisibles: parce que c'est in

Et puis ça fait du bien de se défouler sur un auteur qui était un ami du fondateur de la scientologie, donc forcément suspect d'un crime de sale gueule quelque part.

		Citation : Maintenant, c'est toujours à la mode de bruler ce qu'on a pu adorer

Quelqu'un aurait-il adoré Paternoster ?!

		Citation : et de faire du VV bashing, au même titre qu'on allume régulièrement Gerard Klein ou Bragelonne ou que l'on s'extasie sur des trucs totalement illisibles: parce que c'est in

On allume aussi Klein pour ce que sa collection est devenue. Que celui qui a publié Herbert, Delany, Silverberg, Curval, Ruellan, Jeury, Dick, Aldiss et j'en passe, en arrive à nous faire du Kevin Anderson et du Peter Hamilton, je me dis qu'il y a quelque chose de pourri au royaume.
Et je ne trouve pas non plus hors de propos d'attaquer l'insupportable mégalomanie du bonhomme.
Quant à Bragelonne, je dois dire que depuis qu'ils élargissent leur catalogue au-delà de la grosse fantasy qui tâche, avec des auteurs comme Ketchum, Fazi, Coney, Howard, Pelot... je dis le plus grand bien en me réjouissant de ces choix récents.
Quant à l'illisible, il faudrait que tu me donnes des noms, parce que je ne vois pas trop. A part peut-être La foire aux atrocités (que j'aime bien) ou La maison des feuilles (pas lu et ça ne me tente pas), je ne vois pas grand chose à y mettre.

		Citation : Et puis ça fait du bien de se défouler sur un auteur qui était un ami du fondateur de la scientologie, donc forcément suspect d'un crime de sale gueule quelque part.

On n'a jamais attaqué AEVV sur ses sympathies vis-à-vis d'un gourou, à qui sa secte a survécu et se montre particulièrement dangereuse, si j'en juge par ses condamnations récurrentes en justice.
Tant qu'il ne nous fait trop de prechi-precha, comme Card pour le mormonisme, je n'y trouve rien à redire.

Au gré de discussions électroniques SF, On trouve tout de même souvent les mots "scientologue" et "scientologie" associés au nom de Van Vogt...
Que ce soit par attaques délibérées ou en reprenant par automatisme cette idée reçue,
alors que la non-collusion de l'auteur avec l'Eglise de Scientologie semble aujourd'hui bien établie.

Pour ma part, au cours de mes (jeunes) lectures van vogtiennes, je tombai sur une présentation biographique de l'auteur, peut-être dans l'Omnibus qui lui est consacré, racontant (si ma mémoire est bonne, ce qui n'est pas gagné.., merci à de plus érudits de corriger le cas échéant...) que :
Van Vogt se serait surtout rapproché de la dianétique et de ses amateurs par l'intermédiaire de sa femme qui attribuait un rôle à la "science" hubbardienne dans la rémission d'une maladie grave dont elle était atteinte. A cela s'ajouta un goût pour les pseudo-sciences, les médecines parallèles (notamment pour corriger des problèmes de vision), les idées bizarres (ceux qui l'ont lu en témoigneront ;-)
Puis, quand il vit la dianétique se développer en religion, la Scientologie, il choisit de se détacher du milieu.
Pas du jour au lendemain, en claquant la porte, mais "proprement", en menant à termes les activités associatives sur lesquelles il s'était engagé...

Jim

		Citation : les idées bizarres (ceux qui l'ont lu en témoigneront ;-)

Me souviens surtout en ce domaine d'un certain "Homme multiple" vanvogtien lu, outre sa forte densité élucubratoire cosmique au paragraphe carré, au travers du filtre déformant d'un 38°7 (environ et au bas mot) thermométrique et corporel chez votre serviteur. Cà n'aide pas, non, non, çà n'aide pas: hallucinatoire au possible.

Trève de souvenirs fiévreux, et sans avoir lu tout ce qui a trait au non-A, je garde de bons souvenirs de Linn, d'Usher et de Ptath...etc..
Le VV, faut le garder, pas le jeter comme çà aux orties, le conserver en tant que témoin utile d'une époque qui, quoi qu'on en dise, sciencefictivement a construit la notre au même titre que d'autres bourrins du temps jadis.

Franz: qui a raison, AMHA:

		Citation : ou que l'on s'extasie sur des trucs totalement illisibles

...Et pour lesquels on buzze buzze buzze à qui mieux mieux. Gare aux mecs dupés qui ne s'y feront pas reprendre deux fois. Et l'on s'étonne de la mort de l'édition..!

		Citation : en arrive à nous faire du Kevin Anderson et du Peter Hamilton, je me dis qu'il y a quelque chose de pourri au royaume.

Euh?
Je n'ai pas encore d'opinion bien forgée sur Peter Hamilton, par contre je ne vois pas ce que l'on peut reprocher à Kevin Anderson. Bien sur qu'il fait de l'alimentaire pour les cycles Star Wars par exemple (mais jusqu'à plus ample informé ce n'est pas édité ni chez AD ni au LDP). Je trouve que la saga des 7 suns est d'un très bon niveau, c'est du juteux space op' (mais la trad' française est chez Bragelonne il me semble). Alors quoi, faut lui faire un procès pour les duneries à répétition commises avec le fils du père (et bien éditées elles chez AD)? Pas d'accord: au dela de l'aspect mercantile de la démarche, il y a du bon dans ces sequels/prequels: j'ai detesté la genese de Dune mais beaucoup apprecié la trilogie Avant Dune. J'ai bien aimé la finalisation du cycle (les chasseurs et le triomphe) et vomi à la lecture de Paul le prophète. Il y a en l'occurrence du bon, du très bon et du carrément médiocre.

Au delà de l'exemple fort mal choisi de Kevin Anderson (au passage Olivier, tu en as lu ou pas?), la ligne editoriale de GK ne m'apparait pas scandaleuse chez AD, bien au contraire:
-Qui c'est qui a eu l'audace de publier le Quatuor de Jerusalem de Whittemore?
-Qui c'est qu'il a publié en premier en français des Banks, des Egan(pas ma tasse de thé perso, mais quand même les références actuelles du genre), des Vinje, des Stross? (au passage, j'ai adoré le bureau des atrocités).

Je ne connais pas personellement GK et ne peux me prononcer ou non sur l'éventuelle mégalo du susdit. Ce que je peux en dire par contre:
- C'est un bon auteur francophone (je pense à la loi du talion et les seigneurs de la guerre)
- J'aime beaucoup ses préfaces pertinentes et percutantes au LDP (dernière lue en date, celle de Unica de Fontenaille)
- AD et Le LDP SF sont parmi les meilleures collec' de SF française. Et depuis un gros paquet d'années. J'imagine que le directeur de collection doit y être pour quelque chose, non?

Alors à l'arrivée, à part des choix très discutables en matière de couverture (quand ce n'est pas le magistral Manchu qui opère) qui laissent à penser que soit la vue baisse, soit l'amour rend aveugle, le GK Bashing m'apparait comme un beau procès en délit de sale gueule. Et ça, je ne peux pas souscrire. Et les problèmes relationnels eventuels des uns ou des autres avec le bonhomme ne peuvent remettre en cause le rôle majeur qu'il a joué et qu'il joue toujours dans le paysage de la SF française, ainsi que son expertise dans le domaine.

		Citation : -Qui c'est qui a eu l'audace de publier le Quatuor de Jerusalem de Whittemore? -Qui c'est qu'il a publié en premier en français des Banks, des Egan(pas ma tasse de thé perso, mais quand même les références actuelles du genre), des Vinje, des Stross? (au passage, j'ai adoré le bureau des atrocités).

Je n'ai pas dit que tout était pourri, ne me fait pas dire ce que je n'ai pas dit : quelque chose de pourri.
Donc oui, je trouve dommage qu'une telle collection se vautre dans un commercial dont elle était peut coutumière, et qui lui a permis de faire l'un des meilleurs catalogues de la sf française.
Je suis très loin de nier l'audace, aussi bien passée que présente, quoi que plus passée et moins présente. Pour moi, l'audace actuelle, elle est plutôt chez Lunes d'encre (Priest, Noirez), au Bélial (Egan justement, Weiner), Rendez-vous ailleurs (Mieville, Baxter), Au diable vauvert (Brite, Gaiman), Les moutons électriques (Coney, Bellagamba) d'autres que j'oublie. Et meême chez Bragelonne, avec ses publications du Howard originel, et ses collections récentes de SF.
Tu parles fort justement d'Egan, hé bien je trouve déplorable que notre Gégé n'ait pas publié tous ses romans (je me suis laissé dire qu'il est loin d'avoir publié les meilleurs), et soit carrément passé à coté de ses nouvelles (publiées par un attelage Bélial-42). On pourrait aussi citer Robert Reed, dont il a assurément publié les meilleurs romans (les plus sturgeoniens dirons-nous) mais a encore royalement ignoré ses nouvelles, qui sont d'excellente facture (c'est ISF qui les a publiées).
Même chose pour Banks justement : L'état des arts est loin de présenter un gros risque pour un éditeur qui a d'aussi gros moyens, et chez qui ladite collection, même si elle essuie une sérieuse débacle, ne repésente vraiment pas grand chose.
AD pour moi est plus une collection qui a été qu'une collection qui est.