SF SF encore et toujours...

		Citation : Pourquoi ne ferait-elle pas rêver autant ?

hmm , ca me semble assez clair , à part quelques fondus comme nous qui trainent sur de vieux foras désabusés :)
comme ca , au débotté , une ambiance générale , un désenchantement certes , mais aussi une matérialisation croissante de la société, dans le sens matériel immédiat .( mais il n'y a pas que du mauvais là dedans , hmm ?)
Dans les années 60 , on pouvait parler d'Armstrong aux nouvelles du soir , etc ... aujourd'hui c'est Kerviel.
Disons que la science , dans ce qu'elle avait de spectaculaire et de positif , d'emballant , quoi , n'existe plus , ou n'est plus percue de la même manière ( la conquête spatiale , l'énergie nucléaire , etc .... ) .Ce qui ne veut pas dire qu'elle n'existe plus , mais que sa visibilité s'est en quelque sorte dissoute dans le réel . On est passé des fusées Apollo au génie génétique , à l'informatique , aux nanotechnologies , aux OGM .
C'est quand même plus difficile de faire rêver les gens avec Dolly qu'avec un programme spatial ?

		Aryseldon : Votre appréciation de la science fiction est toujours ( comme pour tous les arts) une question des circonstances de l'initiation, des chocs que votre initiation ont provoqués en vous, y compris ceux d'ordre sensuels, c'est comme l'amour: L'odeur des premiers ouvrages, leur format, les illustrations de couverture, la formidable liberté de ne pas lire la littérature imposée à l'école. Qui vous a initié. La science fiction nous a souvent atteint à la fin de l'adolescence, il est impossible d'en parler sans toucher à cette part intime de notre histoire personnelle.

Peut-être. Toutefois, comme j'avais plus de 20 ans quand on m'a collé dans les mains (malgré mes réticences premières) un bouquin de SF, tu m'excuseras si je dis que je ne me sens pas vraiment concernée, d'autant que je suis incapable de dire si j'ai commencé avec Dune... ou avec le Seigneur des Anneaux (eh oui, il y a 30 ans, on ne faisait pas la différence !). Par ailleurs, dans les soi-disant "classiques" je ne me suis jamais bornée à lire la littérature imposée : je n'ai jamais réussi à lire Balzac ou Flaubert, par exemple, alors que je m'éclatais avec Sartre, Giono et autre Colette.

		Aryseldon : La fantasy s'est substituée à la SF, car la science ne fait plus rêver

Personnellement, la science ne m'a jamais fait rêver, à supposer que je demande à une oeuvre littéraire de me faire rêver, ce qui me laisse sceptique. Mais un roman réussi peut me donner à réfléchir à moi-même, à la société dans laquelle je vis, à mes relations avec les autres, etc. Et je trouve ça davantage dans les romans de SF (s'ils sont bons et me conviennent, ça va de soi !) qu'en mainstream.

		Lisbei : Mais un roman réussi peut me donner à réfléchir à moi-même, à la société dans laquelle je vis, à mes relations avec les autres, etc. Et je trouve ça davantage dans les romans de SF (s'ils sont bons et me conviennent, ça va de soi !) qu'en mainstream.

Tout pareil.

		Citation : Autant dire de suite que je ne suis pas d'accord avec cette affirmation.

Mais si RisingSun, d'ailleurs on recrute de plus en plus de prof de magie !
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Vda --> je ne te crois pas une seconde :P

		Citation : Lit-on et regarde-t-on à la fois de la SF et du fantastique, ou peut-on se "spécialiser" ?

Je lis de la sf et du fantastique, sans pour autant me spécialiser dans l'un ou l'autre.

Concernant Flaubert, il ne faut pas oublier la dimension satirique, évidente dans Bouvard et Pécuchet ou L'éducation sentimentale et sa fin inoubliable. Mais aussi Madame Bovary : sa correspondance en est le meilleur témoignage, c'est d'une violence anti-romantique, d'une violence contre la société de l'époque (la Restauration) qui est peut-être plus sous-jacente, mais bel et bien présente.

Dans la littérature qui fait réfléchir, le polar est au premier plan selon moi. C'est souvent une superbe réflexion sur la nature humaine, la politique (sauf la plupart des auteurs français des années 90 et leur antifascisme jdanovien). Il faut lire et relire les Chroniques de Manchette et son Journal !

Citation : "Pourquoi [la science] ne ferait-elle pas rêver autant ? "

Parce que pour rêver il faut que la réalité quotidienne s'envole vers un imaginaire onirique. Or au 21ème siècle la réalité ne s'envole que vers le virtuel qui n'est rien d'autre qu'une autre réalité. Donc les rêves tombent à l'eau.

Je tiens à rajouter que moi même je ne comprends même pas ce que j'écris mais ça m'est venu comme ça d'un coup.(LOL). Bonne fêtes tout le monde !

Il y a aussi une complexification de la science.
La théorie des cordes, la physique quantique etc. c'est quand même plus abstrait et plus compliqué que Newton et Galilée.

		morca est une fine mouche : Vda --> je ne te crois pas une seconde :P

Mazette, z'est vrai, z'oubliais. Ze lis zaussi de la fantasy.
Comme quoi, lorsque les questions réclament des réponses ad hoc, j'aime bien répondre à côté.


S'agissant d'un vieux qui meurt = une bibliothèque qui brûle, faut voir. Tous les vieux ne sont pas des sages et tous les sages ne sont pas si vieux. Et, surtout, tous les livres ne se valent pas, et ne valent pas un sage quelque soit son nombre d'années.

Se taper La République de Platon. J'en avale ma cigüe.

Je crois que la comparaison avec la bibliothèque est plutôt une métaphore sur les expériences vécues par l'ancien, qui sont toutes des formes d'histoires ou en tous cas des connaissances et du savoir : personne n'a jamais dit que ce devait être des choses intéressantes et/ou mémorables, et encore moins que le type était un sage au moment de sa mort. Après tout, il y a des bouquins idiots aussi... =P

		LeGaidol : Le punk, le gore, le noir, je trouve ça très distrayant. Dans une perspective ironique ou dramatique évidemment

+1

Et parmi les parents du gore, ne trouve-t-on pas le Grand Guignol?

Par contre, j'ai beaucoup de mal avec les films gore qui prétendent aborder des problèmes sérieux, sociétaux ou philosophiques : je les trouve souvent lourds (quand ce n'est pas hypocrites...)

		aryseldon : La science fiction nous a souvent atteint à la fin de l'adolescence, il est impossible d'en parler sans toucher à cette part intime de notre histoire personnelle.

Cependant, cela ne me paraît pas spécifique de la science-fiction.
L'adolescence, prise dans une fourchette large, est un âge de passions
et il me semble que bien des affinités, fortes, avec des domaines culturels (autres littératures que SF, musique, cinéma...) s'y fondent.

		Zigoura : Lit-on et regarde-t-on à la fois de la SF et du fantastique (...) ?

Yep.

Nombre d'auteurs qui m'intéressèrent cette année sont d'ailleurs habiles dans les deux registres : Disch, Shepard, Ruellan...

Au-delà de leurs différences manifestes, il y a une certaine approche que ces deux genres me paraissent partager : celle de nos rêves et cauchemars, de nos espoirs et de nos craintes...

(pour le cinéma, je tends à préférer le fantastique, que je trouve souvent mieux traité que la SF)