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Sujet proposé le 23/12/2009 à 11h03 par star6 |
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RE : SF SF encore et toujours...
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23/12/2009 à 18h03
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Oilivier dit : " En partie seulement. Toute la sf ne pose pas forcément des questions essentielles, sans forcément faire de mauvaises oeuvres."
En fait je suis trop extrémiste mais c'est ma soif de réflexions sur la condition humaine et le manque de temps, qui font que si un bouquin n'a pas à la fois le fond et la forme, je laisse tomber. Je ne dis pas que des auteurs comme Marc Lévy ou Guillaume Musso (par exemple) sont infréquentables (j'en ai lu un de chaque). Je dis que, dans ma soif de connaissances, je n'ai pas de temps à perdre avec ce genre d'auteurs, qui ont soit le fond mais pas la forme, soit l'inverse. Or, à mon sens, l'un ne va pas sans l'autre, et c'est à ce moment là que le miracle se produit et que le message passe, que des neurones supplémentaires se connectent et qu'on se sent plus intelligent qu'hier et moins con que demain ! LOL
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dernière édition : 23/12/2009 à 18h04
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RE : SF SF encore et toujours...
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23/12/2009 à 19h08
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Bonsoir à tous,
Si vous permettez, je peux vous faire part de mon propre parcours.
Je suis tombé dans la SF à la fin de l'enfance, par la BD. Puis dans le fantastique par le cinéma, un peu après, au début de l'adolescence.
A partir de là, disons entre 13 et 18 ans, en plus du cinéma et de la BD, je n'ai plus voulu lire que de la littérature fantastique et de SF : la collection Marabout : Dracula, Frankenstein, Le moine, Melmoth, Jean Ray, Claude Seignole etc. etc. ; et la collection Présence du Futur et quelques J'ai Lu de l'époque : Lovecraft, Bradbury, Bester, Brown, Sturgeon, Simak, Van Vogt, etc. ; et la revue Fiction et les anthologies diverses publiées à l'époque. Bref des dizaines et des dizaines de bouquins (plutôt des classiques, donc) sur le rythme parfois de quasiment un par jour !
Pourquoi ai-je lu tout cela ?
Je me suis posé la question par la suite, et la réponse qui m'est venue longtemps plus tard est que je ne trouvais vraisemblablement pas ma place dans ma scolarité dans le secondaire. On me demandait de m'intéresser à du théâtre classique et de l'histoire-géographie, alors que ce qui (je suppose) me hantait au fond de mes neurones n'y était jamais abordé : l'infini, le temps, le futur, la potentialité (la multiplicité des autres mondes, autant de possibilités d'"autres choses"), la singularité de la disparition dans la mort. Je pense que, même si je ne m'en rendais pas compte, tout cela me tarabustait en vrac, et ce n'est pas vraiment le programme scolaire qui m'apportait je ne dis pas forcément des réponses, mais même pas au moins une résonance, une complicité de préoccupations. Quand je lisais de la SF, en revanche, je trouvais l'évocation de l'infini de l'espace et du temps, quand je lisais du fantastique, je trouvais une mise en scène de la mort et son déni.
Je répète, à l'époque je n'aurais pas pu le formuler ainsi, ce sont des années plus tard que j'ai pu mettre ces mots, ces phrases sur ce que je crois qu'il m'est arrivé alors.
A 18 ans, fini. J'ai arrêté de lire de la SF et du fantastique aussi sèchement que j'avais commencé. J'ai découvert une littérature plus classique qui m'a paru infiniment plus riche, plus puissante : Flaubert, Proust, Borges, Saer, Ponge, le Sartre de la Nausée, Kundera... Des questionnements et des analyses autrement plus profonds et plus subtils. La SF et le fantastique relèvent avant tout de l'imaginaire, et l'imaginaire m'est apparu désormais comme un affadissement du réel.
Je n'ai plus jamais lu de SF ni de fantastique. Je me tiens à l'imagerie : BD et cinéma, mais plus de bouquins.
Ce que je lis ? De la vulgarisation scientifique, des revues : La Recherche, Pour la Science, Science et Avenir, Science et Vie, Ciel et espace ; de la philo, de la psycho : Philosophie Magazine, Sciences Humaines, Cerveau & Psycho.
Il y a pour moi infiniment plus de vertige dans un livre de vulgarisation comme La magie du cosmos de Brian Greene, dans Que faisiez-vous avant le Big Bang d'Edgard Gunzig, dans A la recherche du Big Bang de John Gribbin ou dans l'un des dizaines d'articles des revues citées sur la relativité ou la mécanique quantique que dans mes souvenirs de lecture de SF et de fantastique.
En gros, je suis passé de la SF à l'astronomie et la cosmologie, et du fantastique à la psychologie. Maturation ?
Pourquoi suis-je alors resté relativement fidèle à la BD et au cinéma ?
Parce que cela m'apporte parfois des images qui peuvent continuer à me fasciner, tout comme quand je regarde des photographies de galaxies et de nébuleuses dans un livre ou une revue d'astronomie ; sans doute également par réminiscence proustienne : j'éprouve peut-être une nostalgie pour cette période où j'avais l'impression, fallacieuse, de découvrir dans la SF et le fantastique de pseudo grands secrets que j'espérais tant ; enfin parce que cela prend moins de temps. Si je regarde un film ou lis une BD, je n'ai pas l'impression de prendre trop de temps sur le temps que je consacre à la vulgarisation scientifique et la littérature classique. Si je lisais un roman de SF, là j'aurais l'impression de "voler" du temps que je pourrais "mieux utiliser" à lire des choses qui m'en apprendront plus sur l'existence et le fonctionnement du monde.
Zigoura
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dernière édition : 23/12/2009 à 19h32
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RE : SF SF encore et toujours...
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23/12/2009 à 20h27
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| | | | | | Citation :
Pour moi, les lecteurs de SF sont des gens qui ont l’esprit ouvert et curieux, qui n’ont pas envie de mourir idiot comme on dit, qui pensent que lire de la SF participe pleinement du pouvoir de la littérature (la vraie) à réfléchir sur la condition humaine. La littérature digne de ce titre ne parle que de ça et la littérature de science fiction remplit aussi bien ce rôle que d’autres genres de littérature. |
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Il ne me semble pas que Socrate errait dans Athènes un rouleau à la main, perdu dans sa lecture. Ne pas avoir envie de mourir idiot n'induit pas la lecture (sous quelque forme que ce soit), d'autant que lire est un acte singulièrement égoïste.
Ma conception de la littérature est très différente de la tienne star6. Pour moi elle est une activité oisive, un gaspillage de mon temps libre - je lis professionnellement des trucs autrement ennuyeux - et je ne cherche pas à lui donner une utilité quelconque. S'agissant de Malraux, je préfère me confronter aux autres, leur parler, les écouter, rire avec eux, etcaetera.
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RE : SF SF encore et toujours...
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23/12/2009 à 20h32
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| | | | | | Citation :
Ma conception de la littérature est très différente de la tienne star6. Pour moi elle est une activité oisive, un gaspillage de mon temps libre - je lis professionnellement des trucs autrement ennuyeux - et je ne cherche pas à lui donner une utilité quelconque. S'agissant de Malraux, je préfère me confronter aux autres, leur parler, les écouter, rire avec eux, etcaetera |
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+1
Cela me rappelle Ecce Homo de ce vieux Nietzsche, qui mettait en garde sur le danger que représentait une lecture abusive. "Ouvrir un livre à l'aube, voilà un crime contre la vie", ou quelque chose dans ce goût là.
J'aime bien me rappeler ce passage quand je rencontre des gens qui passent leur vie dans des bouquins. Non, que je les juge, mais ça me fait froid dans le dos.
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 " Perdre sa vie à la gagner semble l'aliénation par excellence " (Caraco)
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RE : SF SF encore et toujours...
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23/12/2009 à 20h56
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| | | | | | star6 :
ne lisez-vous vraiment que de la SF ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ? |
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Je lis très majoritairement de la SF et du Fantastique.
Ce sont les deux littératures qui me procurent le plus de plaisir.
Et de ce fait, les quantités de temps et d'argent que je peux consacrer à la lecture leur sont prioritairement réservées.
De plus, de mes premières lectures romanesques personnelles (c'est-à-dire non-scolaires), je garde le goût de la nouvelle, et ce format de textes se retrouve plus volontiers dans ces "mauvais genres" que dans d'autres.
Comment en suis-je venu à lire de la SF? Je ne me pose plus trop la question
(et j'ai surtout cessé d'élaborer des théories qui se remplacent les unes les autres suivant le côté d'où je considère la chose)
J'ai rencontré le genre, nous nous sommes plus, vivons un mariage heureux... c'est bien suffisant
et c'est déjà beaucoup!
| | | | | | star6 :
La plupart des gens ne supportent pas la SF : pourquoi ? C'est bizarre quand même que tant de gens n'aiment pas ce genre de littérature. |
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C'est surtout que nombre de lecteurs ne la connaissent pas.
Au cinéma, par contre, les gens en raffolent (cf box-offices des 30 dernières années).
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 "Je déteste les discussions, elles vous font parfois changer d'avis."
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RE : SF SF encore et toujours...
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23/12/2009 à 22h03
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| | | | | | Citation :
Star6 dit : "pouvoir de la littérature (la vraie) à réfléchir sur la condition humaine. La littérature digne de ce titre ne parle que de ça "
Lobo dit : "Pas du tout d'accord avec ça. C'est précisément une des raisons de la disqualification de la SF."
Pouquoi tu dis ça ? Comprends pas. |
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Je veux dire par là que la littérature moderne se propose tout sauf faire réfléchir sur la condition humaine à mon humble avis. Je dirais même (mais beaucoup l'ont dit bien mieux que moi) qu'elle s'est autonomisée en tant que littérature en rompant avec les contenus socio-politiques, métaphysiques, etc... La SF, elle, née de la pulp fiction (mais jamais réductible à elle, même s'il y a toujours eu de la pure pulp fiction dans la SF), n'est pas concernée par cette rupture et continue d'assumer la mise en récit de problèmes socio-politiques, de questions philosophiques (voir les nouvelles d'Egan sur l'identité ou sur les mondes possibles), ou métaphysiques. Ce qui en fait un genre un peu "vulgaire" aux yeux des tenants de l'orthodoxie littéraire.Tu vois ma façon de penser est inverse de la tienne. Tu dis : la littérature digne de ce nom fait réflechir sur la nature humaine. Or, il n'y a pas une littérature qui fasse plus réfléchir que la SF. Donc la SF devrait être partie intégrante de la littérature. Pourquoi est-elle ostracisée ? Moi, je dis. La littérature depuis, disons Flaubert, s'est émancipée de toutes fonctions dénonciatrices ou philosophiques pour devenir littérature pure (le roman sur rien de Flaubert). Or, la SF continue de "faire réfléchir" (c'est en tout cas une de ses fonctions, pas la seule heureusement). C'est une des raisons de sa disqualification.
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