Lire en janvier, pour bien commencer l'année

		Lisbei : Ou alors il est meilleur nouvelliste que romancier...

oui.

		Citation : Le grand Meaulnes, que j'ai toujours trouvé niais, puéril et mal écrit

J'ai adoré ce bouquin quand j'avais 15 ans. Et je l'adore toujours, l'ayant relu à Bratislava (!!!) il y a quelques années.

[cite]mais quelqu'un l'a lu ?[cite]
oui
beaucoup aime.Le style y est effectivement pour beaucoup

Merci pour la réponse, tj :-).

		ElJusticiero : Citation datée du 8 août 1945 trouvée dans la bio d'Albert Camus : « La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques. »…

Deux jours seulement après Hiroshima, il fallait oser ne serait-ce qu’évoquer une possible "utilisation intelligente des conquêtes scientifiques". Ca nous change des éructations obscurantistes de Georges Bernanos dans La France contre les robots (1944), essai ou plutôt long pamphlet sans nuances (c’est essentiellement ce que je lui reproche) dénonçant avec un mépris outrancier la crétinerie de la Civilisation des Machines et de ceux qui la servent.

Ceci dit, à l’époque , la situation était claire : d’un côté, les hommes, de l’autre, les machines. On savait (sans doute) de quoi on parlait. Ca va se compliquer si j’en crois JM Truong [1]:

"Entre ce qui croît naturellement, à la façon des plantes ou des animaux, et ce qui résulte de l'industrie humaine, s'insinue désormais une troisième catégorie d'étants, nés de main d'homme mais susceptibles de poursuivre leur croissance de manière autonome. Ces entités ni totalement naturelles, ni totalement artificielles partageront avec l'homme un nombre toujours plus grand d'attributs considérés jusqu'ici comme lui appartenant en propre, si bien qu'il deviendra de plus en plus difficile de distinguer l'humain du non-humain. L'homme apparaîtra dès lors comme "ce qui restera" au terme d'un processus continu de raffinage du composé humain par la technologie : un solde toujours encore à recalculer, tendant ultimement vers zéro..."

Voilà qui est susceptible de changer radicalement la vision que l’on pouvait avoir de l’homme raffiné...;-]

M’enfin, y en a qui disent que les Machines vont nous soulager. Ainsi ces philosophes [2] qui nous expliquent que l’homme en a plein le dos d’être lui et que ma foi, il passerait volontiers la main aux machines. Paraîtrait aussi que l’homme aurait honte d’être devenu plutôt que d’avoir été fabriqué [3]. Les Penseurs, ils appellent ça la honte prométhéenne.

Ainsi, j’apprends brutalement que j’en ai marre de moi et qu’en plus, j’ai honte de moi. Maintenant que je le sais, franchement, ça m’ennuie : avec ma honte prométhéenne, je ne vais plus oser aller faire les courses.

Allez ! On ne va tout de même pas dramatiser. D’ailleurs, demain les post-philosophes riront de tout ça à circuits déployés.

Je vous souhaite une excellente année. :-)

[1] Lu sur le site web de JM. Truong
[2] Demain les posthumains – Jean-Michel Besnier. Lisez plutôt Les utopies posthumaines de Rémi Sussan.
[3] Propos de Günther Anders rapportés par Jean-Michel Besnier dans Demain les posthumains.

Itou zomver.

		Citation : Propos de Günther Anders

Excellente référence !
D'autant plus qu'il a fallu attendre près d'un demi-siècle (!) pour voir traduit son magnus opus L'obsolescence de l'homme, où il aborde cette fameuse honte prométhéenne.

Deleuze, Entretiens.

Des choses intéressantes et lucides, d'autres assez opaques et deleuziennement complexes.

RITUEL DE CHAIR MASTERTON. C'est un très bon dans sa bibliographie...

Bonne année, zomver!

Content de te relire :-]

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Je picore dans une antho qui s'y prête bien :