Lire en janvier, pour bien commencer l'année

Ah, s'il avait dit ça le 5 août, quel effet !

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(à noter, un max de camus sur france Q en ce moment)

Ouaip, c'est un chouïa le matraquage aujourd'hui.

Et faut savoir décoder, parce que, des conneries sur Camus, il s'en dit et il s'en écrit.

		Citation : Citation datée du 8 août 1945 trouvée dans la bio d'Albert Camus : « La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie. Il va falloir choisir, dans un avenir plus ou moins proche, entre le suicide collectif ou l’utilisation intelligente des conquêtes scientifiques. »

Bof, bof...

On a le choix dans la date ?

Relecture bis : Le jugement de Jéhovah de James Morrow parce que yeah !
(et sans doute bientôt du Camus parce que respect)

Escales sur l'horizon : un bon gros pavé plein de bonnes choses . Si je m'étais laissé tenter à l'époque ... las !
Flood , de Baxter : un bon gros pavé un peu indigeste . En se restreignant à la planète , il perd de son souffle et on s'ennuie parfois . Les deus ex machina sont un peu trop gros .. Pourtant les personnages sont mieux détaillés et beaucoup plus crédibles que ce psycho de Malenfant . Pas totalement inintéressant , mais loin d'être passionnant .On verra si Ark redresse la barre .
Les diables blancs m'accaparent en ce moment et c'est ma foi le meilleur Mccauley que j'ai lu jusque là . Les thèmes traités y sont sans doute pour quelque chose .. Espérons qu'il tiendra le fil jusqu'au bout !!

Ah Camus, un auteur qui m'a beaucoup marqué.
Je regrette que l'on parle trop peu de Noces et L'été, deux petits textes vraiment à part, d'un lyrisme et d'une sensualité absolument superbes.
Bon, et puis le reste aussi : L'étranger qui était le roman préféré de Ballard, Caligula maginifique exemple de théâtre philosophique bien moins lourdingue que Les mouches de Sartre, Le mythe de Sisyphe, L'homme révolté qui révèle finalement un Camus très orwellien.

Le Pouy est assez chouette, même si je regrette qu'il ait oublié un auteur comme Jaouen, à commencer par sa Mariée rouge, que la Série noire avait trouvé trop violent et trop nihiliste pour l'éditer.
Et puis quelques erreurs qui plombent un peu : MKVD pour NKVD, Tyler Durdon pour Tyler Durden, Cosmic banditos pour Cosmix banditos.
A part ça, effectivement quelques très bonnes envies de lecture. Et comme toujours des frustrations, comme de ne pas voir recommandé tout Robin Cook, ou tout Manchette, plutôt que Daeninckx ou Dantec.
Et puis du Pouy pur jus : "Crumley est le Jérôme Bosch du polar".
Enfin, il n'oublie pas les sublimes comètes comme Loughran ou Grubb (La nuit du chasseur, qui est d'abord un fabuleux roman et Grubb est également un formidable nouvelliste).

Petite relecture de L'affaire N'Gustro, la première bombe de Manchette dans le PPF (paysage polaresque français). Un chouette roman à clés sur l'affaire Ben Barka, qui éreinte au passage les glorioles de l'époque dans la continuité situationniste.

		Citation : On a le choix dans la date ?

Non mais l'Afrique reste dans l'attente d'une lutte passive...
Mouais, Camus je sais pas trop ce que vous lui trouvez. Moins lourdingue que les Mouches, soit... Et la peste ? C'est pas lourdingue la peste ?

Olivier >> Bah ! Des coquilles. Je connais peu de livres qui en soient totalement dépourvus. Et puis, l'ouvrage de Pouy est davantage une B.I. pimentée de quelques remarques personnelles. On peut évidemment trouver à y redire.

		Citation : Et puis du Pouy pur jus : "Crumley est le Jérôme Bosch du polar".

Rectification. La citation exacte est : "Harry Crews est le Jérôme Bosch du polar". Je confirme (l'appréciation de Pouy).

		Citation : Et la peste ? C'est pas lourdingue la peste ?

Tout à fait, c'est un roman que je trouve raté.
Ce que je trouve à Camus ?
Plusieurs choses en fait. L'étranger est un roman que je trouve fascinant, sans que je puisse vraiment expliquer pourquoi. Caligula est une merveille de théâtre philosophique, de réflexion sur l'absurde, le bonheur, etc.
Les justes pose la question brûlante de la finalité d'une action : peut-on tuer pour une juste cause ? Le sacrifice de soi permet-il de tuer autrui ?
Noces et L'été sont deux textes que je trouve d'un lyrisme magnifique.
L'homme révolté est un texte dont on a peu souligné la dimension orwellienne, parce que la pensée d'Orwell est complètement ignorée en France : la méfiance vis-à-vis des idéologies, l'exaltation de ce qu'Orwell appelait la common decency, le refus du totalitarisme et des camps (ce qui n'était pas le cas de Sartre), de belles réflexions sur la peine de mort (et notamment le régicide).
En politique, son opposition totalement intransigeante au totalitarisme, mais aussi, c'est moins connu, au franquisme (étrillant avec virulence l'adhésion de l'Espagne à l'UNESCO avec le soutien des démocraties). Ou son soutien à la révolution hongroise de 1956.

Plus généralement, je trouve chez Camus une praxis qui refuse de justifier les moyens par la fin, et qui me parait tout à fait actuelle. Ce qui explique l'isolement de Camus à son époque, tout comme Orwell.

J'ai lu quelque part (je ne sais plus où) que L'étranger reprend des procédés d'écriture s'inspirant du roman hard-boiled.