Lire en janvier, pour bien commencer l'année

Espaces Insécables m'a laissé un merveilleux. Je me rapelle que l'une des nouvelles traitait du langage et il y'avait une relation magnifique avec un autre être (un non humain).

HS ON
Ceci était une petite disgression depuis mon cours d'épistémologie des sciences humaines ou je ma fais copieusement ch***!
HS OFF

J'ai critiqué récemment Le miroir aux éperluettes : certes Sylvie Laîné écrit bien mais je suis resté mitigé, comme qui dirait sur ma faim.
Par contre leur recueil Utopiales 09 est excellent !

Lu le Monde obscur d'Henry Kuttner.
Pour avoir lu avec grand plaisir pas mal de textes de cet auteur bicéphale il y a belle lurette maintenant, je ne m'attendais pas à éprouver une telle déception à la lecture de celui-ci, un tel ennui.
Cependant, je dois dire en préambule que mon jugement est biaisé parce que ce texte c'est de la fantasy et non, vraiment, la fantasy, je ne peux pas, c'est au dessus de mes forces.
L'auteur convoque dans son monde parallèle partie du bestiaire mythologique et fantastique (Gorgone, Valkyrie, Loup garou, Vampire) dont il "légitime" l'existence par une (très brièvement exposée) caution scientifique : la mutation génétique bien commode. Idem pour la magie qu'il présente comme la maîtrise des forces magnétiques. Bref, pas très convaincant tant tout ceci est rapidement expédié.
Non, il est surtout question de magie donc, d'Alliance maléfique, de petites gens opprimées qui se révoltent, de bagarre... Même ce bon vieux Merlin est de la partie ! De la fantasy pur jus en somme.

Un point positif néammoins, ce roman a le bon goût d'être fort court.

J'ignore quelle est la part de Kuttner et de Catherine Moore dans ce texte mais il y a une telle différence de style d'un passage à l'autre que je doute que l'un ou l'autre l'ait écrit seul(e). Les envolées lyriques sont d'ailleurs un brin datées (normal pour un texte de 1946) et parsemées de quelques beaux grumeaux (comme "une lueur fantomale" ou le verbe choir le veux-tu le voilà) dont j'ignore s'il convient de les attribuer à l'auteur ou au traducteur.

J'ai bien conscience que pour mon édification il serait bon de mettre le nez dans Shambleau mais là, Le Monde obscur m'a clairement refroidi...
Heureusement que je n'ai pas découvert ces deux auteurs avec ce texte là parce que je n'aurais sans doute pas poursuivi...

Enfin cerise sur le gâteau, l'édition française (Albin Michel) propose le texte dans une police de caractère king size à se péter les yeux.

		scifictif : J'ignore quelle est la part de Kuttner et de Catherine Moore dans ce texte mais il y a une telle différence de style d'un passage à l'autre que je doute que l'un ou l'autre l'ait écrit seul(e).

j'aime bien tes interventions, c'est souvent pour moi l'occasion d'aller un peu farfouiller dans ma bibliothèque ;-). Pour la pa/maternité de ce texte, il ne semble pas y avoir de discussion quand à la réalité d'une écriture à deux mains, à la différence d'autres nouvelles sur lesquelles il existe des attributions divergentes qui sont proposées (Vintage season pour ne citer que la plus célèbre). C'est de toute façon un sujet (qui a écrit quoi dans les couples d'écrivains) qui reste souvent assez "pifométrique" vu la disparition des protagonistes et l'asence d'archives.

		Citation : Enfin cerise sur le gâteau, l'édition française (Albin Michel) propose le texte dans une police de caractère king size à se péter les yeux.

Normal pour un texte qui est en fait une novella (re ;-)).

		Citation : C'est de toute façon un sujet (qui a écrit quoi dans les couples d'écrivains) qui reste souvent assez "pifométrique" vu la disparition des protagonistes et l'asence d'archives.

Une façon de sortir du pifométrique, malgré la disparition des protagonistes, serait de passer ces textes à la moulinette des traitements d'analyse lexicométrique, par exemple en comparant le monde obscur à des textes clairement attribués à CL Moore (ceux d'avant sa rencontre avec HK) et/ou à HK. Ces méthodes sont très puissantes pour la recherche d'attribution d'auteurs.

Je ne te cache pas sandrine qu'avec ma petite phrase innocente, j'espérais bien ton arbitrage :-)

Concernant cette novella donc, au delà des "nuances" dans le style d'un passage à l'autre, cette "hésitation" dans le traitement donne le sentiment d'une concession d'un auteur à l'autre du style "bon ok pour tes explications scientifiques mais alors vite fait hein et pour te faire plaisir mon chou, mais ne viens pas entacher ma fantasy débridée avec ta quincaillerie sf, non mais..."

je termine (dans la douleur) le cycle du non-A d'A.E. Van-qui-vous-savez. Je crois que je n'ai jamais rien lu d'aussi mauvais et de décousu. Dommage que je me suis promis de ne jamais commettre d'autodafé... Je pense que je vais enchaîner sur quelque chose de plus léger.

325 000 Francs de Roger Vailland , c est très bien

		Citation : Je crois que je n'ai jamais rien lu d'aussi mauvais et de décousu.

A ce point ??? Je suis quand même surpris... oO

Moi pas.
Etonnant, non ?