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Sujet proposé le 06/01/2022 à 16h26 par Olivier |
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RE : En 2022, que le cinéma ne soit pas cafardeux
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17/11/2023 à 10h59
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Du coup, je suis allé le voir.
Nous sommes bien dans l'univers des gueules noires, qui descendent sous terre pour y extraire du charbon dans des conditions encore effroyables.
Un mystérieux professeur vient voir le directeur de la mine, car il veut descendre bien plus profondément.
Les mineurs et le professeur trouvent une immense grotte labyrinthique, mais creusée à la main (les murs sont droits, et on trouve de nombreux piliers). On y trouve des squelettes, et un tombeau, scellé, dans lequel reposerait un dieu.
Les références à Lovecraft sont très explicites (Abdul al-Azred), mais le flm fait plus penser à Alien avec des moments bien gore (quand le dieu parle aux hommes).
On navigue donc entre thriller et horreur, dans un décor et un sous-texte lovecraftiens.
C'est un film fort sympathique, une belle réussite pour le cinéma de genre à la française.
Quant au film du soir, exhumé par l'excellent Chat qui fume, il entre d'emblée dans mon panthéon (ou mon enfer) cinématographique.
La bête tue de sang-froid, de l'excellent Aldo Lado (qui avait fait un giallo somptueux dans une Venise sombre, humide et brumeuse, avec Lazenby, bien meilleur que dans James Bond). Un film d'horreur qui annonce rien moins que le splatterpunk, avec l'esprit férocement anti-bourgeois du giallo.
Deux jeunes filles prennent le train pour aller rejoindre leur famille en Italie.
C'est aussi dans ce train que montent deux petites frappes, qui fuient la police.
L'une des grandes forces du film, c'est son imprévisibilité. Il n'y a pas vraiment de rebondissements, car le rebondissement s'inscrit dans un cadre précis. Or là, le film explose délibérément tous les cadres. Tout est logique et parfaitement cohérent a posteriori, et c'est justement la grande force du film, qui n'a rien d'un fix-up, mais tout d'une tragédie grecque, excusez du peu.
Le spectateur en sait beaucoup plus que les protagonistes, mais il reste loin d'imaginer ce qui va se passer, jusqu'à sa terrible chute finale, modèle du genre.
Il faut y ajouter la musique d'Ennio Morricone, et son air d'harmonica lancinant, que l'on croirait tiré d'un western mélancolique. Sa répétition au fil d'un film qui bascule progressivement de la légèreté à l'horreur pure, le rend de plus en plus malaisant.
Un montage somptueux, mais surtout une lumière bleue qui accentue à merveille l'horreur.
Mais plus que tout, ce film tire sa force de la psychologie des personnages. Personne n'est caricatural, tout le monde est juste, et l'on y voit toutes les facettes de l'humanité : la bonté, la bêtise, l'abjection.
Au final, c'est un film franchement éprouvant, voire difficilement supportable par moments, parce qu'il sait doser la violence à la perfection..
Pour moi, c'est clairement un pendant ciné à Une fille comme les autres de Ketchum, avec qui il partage de très nombreux points communs.
Par moment, j'ai pensé aussi aux Valseuses, à Délivrance ou à La dernière maison sur la gauche. Bref, un pur concentré du meilleur des années 70, qui restent pour moi, artistiquement, l'une des plus belles périodes.,
Un film magnifique, exceptionnel même, mais à réserver à un public averti. Celui qui sait que la vraie horreur n'est surtout pas du grand-guignol, mais un réalisme froid et cruel.
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"Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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dernière édition : 17/11/2023 à 11h14
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