Ces gloires surestimées

Mais je trouve qu'il manque quand même quelque chose à cette histoire d'amour. Franchement, je n'y ai pas cru, je n'y ai pas vraiment ressenti d'intensité, de pulsion véritable. Disons le clairement, c'est encore trop superficiel, trop pulp. Comparons ce roman aux grands classiques de la littérature romantique et mesurons le gouffre qui les sépare, tant sur le style que sur le traitement des personnages. Sans l'habillage SF, ce roman serait tout simplement considéré comme un gentil roman de gare, un nanar sauce Harlequin.

Bon je me fais l'avocat du diable, mais très sincèrement j'ai été très déçu par ce roman, même si finalement il se lit gentiment.

Un roman de gare, c'est tout à fait ça. Agréable à lire pour passer le temps, et oublié aussi vite...

Les désaccords sur Asimov et sur Les amants étrangers de Farmer ne viennent-ils pas, non seulement de l'époque à laquelle ils ont été écrits et dans laquelle ils s'inscrivent sociologiquement, mais aussi de l'époque à laquelle les csfistes les ont eux-mêmes lus ?

Asimov a été l'un des premiers dans mes lectures sf et il me semble fondateur.
Bien des livres postérieurs ont intégré les règles de la robotique, et aujourd'hui, les robots anthropomorphes ont tendance à se faire rares. Ils évoluent vers l'intelligence, mais n'ont plus rien avoir avec l'aspect humain dont Asimov les dotait (voir l'IA et son double, les robots émancipés de la Culture de Banks).

Et, il a à aussi l'aspect "attente du lecteur". On ne peut pas demander à un livre d'anticipation écrit dans les années 50, 60 et même 70 de nous éblouir technologiquement. Nous sommes le futur dans lequel ils se projettaient.
Ce qui m'épate, c'est que grosso modo, ils ont été plutôt visionnaires dans leurs écrits.
L'anachronisme à contre-sens ne manque quant à lui pas de sel (pas d'exemple à l'esprit, mais ça existe!)

Bien sûr que "Les amants étrangers" ont pris du plomb dans l'aile..! Est-ce anormal..? Mon propos tenait davantage à présenter un exemple de la difficulté à se mouvoir sur un thread visant à isoler les auteurs jugés subjectivement sur-estimés..! Un demi-siècle depuis la parution en V.O. de la nouvelle puis du roman..! Le monde SF a changé, la façon d'écrire SF aussi, les thèmes SF abordés itou et surtout la façon de les présenter..! Ce qui miroitait jadis devient terne maintenant..! Un dinosaure d'auteur enscencé il y a après tout si peu de temps mérite t'il une prétendue sur-estime aux yeux des critères de notre époque..! En somme et à mon avis, les jugements ne peuvent être portés que sur des auteurs de la même génération..! Ou seconde solution: accepter de les juger au regard de l'environnement de l'époque où ils ont écrits..!

		Citation : Ou seconde solution: accepter de les juger au regard de l'environnement de l'époque où ils ont écrits..!

C'est tout à fait fondamental ce que tu dis là Lacroute, cependant le temps n'excuse pas tout. Pourquoi un roman comme Planète à gogos est-il toujours aussi moderne, toujours autant d'actualité et toujours aussi essentiel cinquante ans après sa parution alors que nombre de bouquins de la même période sont aujourd'hui à peine lisibles ? Je crois que l'aspect sciencefictif (pardonnez le néologisme) ne doit pas être le seul à être jugé, les qualités littéraires doivent l'être également. Et force est de constater que sur ce plan là, certains bouquins ne tiennent aujourd'hui plus la route. Il faut faire le tri du mauvais grain et ne garder que l'essentiel.

		Citation : Je crois que l'aspect sciencefictif (pardonnez le néologisme) ne doit pas être le seul à être jugé, les qualités littéraires doivent l'être également.

Je ne peux que plussoyer. Cela dit l'aspect référence/influence doit être pris en compte, comme le soulignait Lacroute, il y a un avant et un après Farmer. D'ailleurs le thème des amants étrangers n'est pas uniquement les relations amoureuses du héros avec sa belle ET sur Ozagen (Oz again), mais également le rôle de l'église dans la régulations des relations sociales et une forme de castration psychologique.
On peut dire que certains auteurs tels que Doc Smith, Hamilton ou Williamson ont mal vieilli à la relecture; pourtant sans eux le Space opera ne serait pas ce qu'il est. Rien que pour cela, le panthéon de la SF doit leur reserver une place... A un degré moindre, il en va un peu de même en SF francophone: la qualité littéraire des oeuvres parues au FNA est très souvent discutable, pourtant sans ces pionniers, aurait on aujourd'hui des auteurs francophones de la qualité de Généfort, Lehmann ou Wagner?

Tiens il y a là matière à développer un thread à part entière: quelles ont été les influences de la SF francophone en général et de FNA en particulier. Je suis sur que le Justiciero aurait pas mal de choses à dire en la matière :)

		Citation : C'est pas toi qui disait que ta compagne avait lu les robots et que depuis elle pensait que la SF c'est "juste des histoires de robots" ?

Quelle mémoire!

		Citation : Asimov, ainsi que la plupart des auteurs de cette époque, sont AMA à réserver aux passionnés qui veulent avoir une vision historique du genre, et surtout pas aux débutants.

Si si, je maintien met je rajoute a "débutant" un "jeune lecteur".
En effet, un lecteur averti, habituer à de la bonne literrature (Elroy, Yourcenar, Styron et autre) trouvera azimov insipide et se detournera definitivement de la sf.
Mais un lecteur moins experimenté n'aura peut-être pas une reaction si tranché et sera plus facilement emporté par l'histoire malgré le style relativement creux de l'auteur...
Je ne sais pas pourquoi, je sent que je ne vais pas me faire des ami en ecrivant ceci...
Aller hop, tant pis, je valide!!!

Musique
"Un auteur de l'âge d'or surgit au grand galop
Son nom, il le signe à la pointe de sa plume
d'un grand Z

aZimov... aZimov... aZimov...



Désolé JC

Aprés sYlverberg, aZimov... Décidement je n'en loupe pas une...
Désolé.

"Isolation m'a paru moins lisible que L'énigme de l'univers"

Eh ben ça promet d'autant que j'ai balancé "l'enigme de l'univers"...
Grosse déception aussi : le cycle du "fleuve de l'éternité" de Farmer