Aout, lectures estivales à Knokke-le-Zoute

Les prédateurs enjolivés de Pierre Christin

Ce thread devient TRES intéressant. Je m'excuse cependant de devoir répondre à BdN sur "Il est parmi nous", sujet mal venu pour que je dévoile mes penchants sadiques (chacun son bord).

		BdN a dit : Il ne me semble pas qu'on est eu des avis sur ce livre depuis les appels de lecture de fouinain, le traducteur. :)

		Jim a rappelé : : Et il me semblait bien que LeGaidol en avait parlé :]

Je dois dire que je ne pourrais pas le chroniquer. Il y a trop de choses là-dedans pour que je débroussaille et je suis également à la fin de cette lecture un peu désarçonné.
J'apprécie particulièrement l'idée du comique venu du futur, l'abord mi-figue mi-sf (un air de vent du large), les personnages très attachants et très travaillés (somme toute, 5 persos pour pas mal de pages). Il y a aussi du verbe, c'est vrai, et j'envie le traducteur, car je pense que ça devait être quand même le pied de traduire ce truc. Peut-être un peu appuyé parfois (avec le perso Foxy) - il y a régulièrement dans le bouquin des tournures tout bonnement excellentes.
Ca commence avec, donc, ce comique du futur, et ça dérive lentement pour atteindre des îlots de sf. On peut ainsi effectivement se réveiller au coeur d'une discussion pas piquée des vers autour de thèmes de physique quantiques, ou avec une junkie-zombi la tête dans un sac poubelle.
Et puis tout ce que d'autres ont dit sur Lampkin - l'écrivain de sf dans le livre - les descriptifs fort drôles du fandom et des conventions, les anecdotes sur les (vrais) écrivains de sf. etc.

Perso, trois choses m'ont gêné. La première, c'est que, si c'est plein de choses, je ne dirais pas que c'est dense. Je veux dire que j'ai trouvé des longueurs. Mais attention : n'ayant que peu de temps pour lire, j'ai lu ce livre par à-coups, ce qui n'est pas très bon.
Deuxio, le perso d'Amanda, excellent par ailleurs, dont le vocabulaire esotérico-new age m'est totalement obscur - mantra, satori, etc. - qui m'a d'autant moins facilité la lecture que je ne vais sûrement pas me renseigner là-dessus. A voir l'interview spirale de Spinrad, ça a l'air d'être un abord américo-américain ce thème, mais bon. Trop "Lampkinien" pour ne pas avoir un mouvement de recul net.
Tertio, y'a des coquilles, pas à toutes les pages, certes, mais y'en a assez pour que ça casse les burnes. Les éditeurs disaient "Ca se vendra pas, ça se fout de la gueule des fans de sf" ????? Spinrad est un peu vache, sans doute, mais merde, il ne se fout pas tant que ça - surtout vu l'ouvrage. C'est vendre un bouquin 24 euros avec des coquilles qui est se foutre du lectorat - sf ou non. Merde.

Sinon, effectivement, ça se sent, y'a un truc qu'on sent dans ce bouquin, et, de mémoire, c'est un truc auquel l'auteur tient quelque part - et ça force le respect en même temps que ça rend dubitatif, un truc genre, on est sur la route, et au bout, doit bien y'avoir un tag qui dit : "Future's not dead".
Mmmm... on parie, mon Norman, on parie ?

Lu Ange Mémoire de Robert Charles Wilson. Bon petit roman, qui passe un peu inaperçu dans l'oeuvre de Wilson.. Une lecture passionnante, on a là un Wilson tout à fait inspiré quant aux personnages, qui sont particulièrement attachants. Habituel chez Wilson, me direz-vous. Oui et non. Dans ce roman c'est encore plus flagrant, au point que la partie SF du bouquin m'est devenue secondaire. Pour simplifier, au milieu du livre je me suis dit que je m'en foutais un peu de ce que c'était que ces pierres et de ce qu'elles signifiaient, tant ce sont les personnages eux-mêmes dont je voulais connaitre le sort.
Cette façon de lire un livre SF est très rare chez moi, en règle générale je me fous bien des personnages. Savoir comment fonctionne un réfrigérateur m'interesse davantage que savoir si la nana y met des légumes et le mec des bières. Si je prends l'exemple de Spin, les passages sur l'enfance des personnages m'ont paru les passages les moins intéressants du roman, presque de nature à ralentir le roman.
Ici les personnages sont probablement la raison d'être du roman, davantage que l'argument SF.
De fait dans Ange Mémoire, la question SF reste extrèmement ouverte, voire irrésolue, sans que cela ne porte préjudice au livre..
De la même façon qu'on sous-estime Bios, on ne parle pas assez d'Ange Mémoire me semble-t'il.
Je vous le conseille, c'est un roman très réussi.

Même avis que Gutboy sur Ange Mémoire. Un petit roman sympathique qui gagne à être connu.

PS : Joli teaser pour ta future chronique morca. (Je pousse un peu, je sais.)

Non, pas lu dans de bonnes conditions, trop lourd, pas le temps de me pencher sur la question comme il faudrait...

Mais par contre, précision : s'il vous manque un seul argument pour acheter ce livre, dites vous que vous pourriez concourir à ce que le traducteur puisse s'acheter une porsche, et par ce biais provoquer chez lui une illumination zen post-moderne, ce qui ne serait peut-être pas pour lui déplaire... ^^

Sinon, après, Le péril Bleu de Maurice Renard, vieux truc un peu lourd, mais loin d'être inintéressant.

		Citation : Il s'agit de "Les chemins de l'espace" de Colin Greenland

Excellent bouquin qui m'avait fait croire que le stimepounque serait un genre que j'apprécierai. Pub mensongère, le Greenland étant apparemment une exception du genre.

		Citation : Entre Franz qui me force à relire du Vance

Eh oh, je te rappelle qu'en échange je me suis tapé isolation de Greg-le-kangourou-quantique. D'ailleurs, depuis cette pénible expérience, j'ai mis en isolation (en quarantine quoi!) tous les Egan de ma PAL :))))

Dans les lectures de l'été, profité d'une semaine sur les plages de l'Ile de Ré pour me rappeler ma jeunesse et me taper du FNA à Donf': les 2 premiers tomes de l'intégrale Julia Verlanger chez Bragelonne. Le premier ouvrage, La terre sauvage, reprend une trilogie post apo sortie sous la plume de Gilles Thomas au FNA: rigolo, distrayant, léger. Malgré un scenar aussi épais qu'un tranche de jambon dans un sandwich SNCF, le style rend la lecture plaisante. A signaler dans cette compil: la nouvelle les bulles qui date des 50's qui est un des meilleurs textes de SF que j'ai jamais lus. Le second volume qui comporte 4 romans format FNA de space op' est beaucoup plus anecdotique. Je n'acheterai pas la suite et me contenterai de lire (ou relire le cas échéant) les opus manquants (les voix d'almagiel, l'ange aux ailes de lumières et en provenance de soltrois) dans l'édition originale.

Bref, ce n'est pas du génial, mais cela reste de la pulp sf à la française, typiquement FNA, divertissante. A noter les excellentes postfaces de Laurent Généfort et Xavier Dollo qui remettent les oeuvres et l'auteur dans le contexte historique d'une certaine SF, en particulier dans les années 70's. Excellente idée que cette collection Trésors de la SF :)

Tant qu'à parler de postface ou de préface, je signale celle, délicieuse, de Gérard Klein dans le météorite de Elise Fontenaille Unica. Déjà que le bouquin est un bien joli brulot (trop court malheureusement), son achat est largement amorti par l'ironie de la préface (en version LDP). Je n'évoquerai pas ici la couverture discutable executée par celle-qu'il-ne-faut-pas-nommer

		Franz : Eh oh, je te rappelle qu'en échange je me suis tapé isolation

C'était ton choix. Tu es donc clairement sado et maso à la fois. Sado envers les autres, maso pour toi même.
Le terme est "Switch".
C'est assez peu fréquent. Mais c'est un autre sujet.

		Citation : Je n'évoquerai pas ici la couverture discutable executée par celle-qu'il-ne-faut-pas-nommer

+1, une des rares couv ratées de cette artiste.

morca >> Porsche ? Je pensais plutôt qu'il allait restaurer son combi

L 'ami Gutboy fait montre d' une bien stupéfiante érudition sur ce coup.....

Oui.
Mais depuis qu'il m'a proposé de me sortir, je me tais.