littérature de l'imaginaire

Ah ben ça...
Mais alors Madame B., c'est de la LDI? :)

Bon globalement j'ai quand même la vague impression que l'appelation prète un tantinet à confusion si il s'agit de limiter l'AOC aux genres SF, Fantasy, Fantastique (euh et le polar, l'est où là dedans?).
Peut être que Littérature des mondes imaginaires aurait alors mieux couvert le concept... quoique je n'en vois toujours pas l'utilité...

		Citation : Donc qu'appelles-tu "intellectuelle" ?

Les scientifiques ne sont pas des "Intellectuels", au sens sociologique très francophone du terme (synonyme d'intelligentsia). On peut considérer que l'intellectuel est une personne dont le rôle culturel est important, qui par ses travaux, ses recherches, son analyse de la société s'est fait un nom et a transmis ses idées à travers le système médiatique. Bref, l'intellectuel est un "penseur" qui intervient dans le débat public et s'abstient (normalement) de faire de la politique.
A noter que cette définition de "l'intellectuel" n'a pas cours en Angleterre par exemple. Mais chacun sait que l'Angleterre s'est construite par opposition à la France et ce n'est donc guère étonnant. D'ailleurs, les britanniques se moquent souvent des "intellectuels" français. BHL fait beaucoup rire outre-Manche.

Les scientifiques ne sont donc pas inclus dans cette défnition sociologique, même si certains sont par la suite devenus des intellectuels.

merci à tous pour votre active participation, à Cyril et à Sandrine pour leurs éclairages (pshit, j'suis plutôt tendance, toute littérature est imaginaire, donc bonne à lire, même des GDC ! et j'assume totalement le fait de lire de la SF, Gary, Yourcenar, Westlake, Burke et plein d'autres G.-O. de CHâteaureunaud!), à RisingSun qui est un peu à l'origine du thread (voyez son profil) pour ses éclairages quant à l'origine possible du vocable.

Tu vois bien, RisingSun, que tu apportes une plus-value au site.

Soit dit en passant, les néophytes ne sachant pas ce que recouvrent respectivement SF, fantasy et fantastique (parfois, je me sens néophyte), quelle définition sera celle des littératures de l'imaginaire ? celle qu'a présenté Cyril étant un chouilla restrictive, où caser l'uchronie ?

		Citation : De toute façon, l'imaginaire à toujours été méprisé par les intellectuels.

Tu as un cas très intéressant, qui est celui de Robert Merle. Il s'est engagé contre la guerre d'Algérie, il a fait une thèse sur Oscar Wilde (ce qui était osé pour l'époque, d'autant qu'il y parlait pas mal des moeurs d'Oscar).
Il peut passer pour un intellectuel.
Il a écrit de la sf, mais il n'est mentionné nulle part, dans aucune édition (sauf folio SF ?), qu'un de ses livres a eu le John Campbell award.

Il est l'exception qui confirme la règle, et il est quand même étrange que Gallimard passe sous silence un prix !

Sinon, intellectuels était le surnom donné aux Zola, Clémenceau et autres dreyfusards par leurs adversaires. Ne dévoyons pas le mot !
BHL est un scandale médiatique avant tout, et pour moi, il est bien plus représentatif des médias, à qui il doit sa notoriété, que de la vie intellectuelle.
Gilles Chatelet avait défini les guignols de la nouvelle philosophie comme un cartel d'intervention médiatique, et il avait bien raison. Les Anglais ont les tabloïds, les Américains Fox news et nous BHL : chacun ses canards boiteux !

Raaah, j'arrive encore après les débats, zut

		Citation : Bon globalement j'ai quand même la vague impression que l'appelation prète un tantinet à confusion si il s'agit de limiter l'AOC aux genres SF, Fantasy, Fantastique (euh et le polar, l'est où là dedans?).

Euh, non, d'après moi, c'est l'inverse. L'étiquette Littérature de l'imaginaire a justement pour principal intérêt d'être très inclusive. (et en plus, comme disait Lisbeï, c'est joli)
Je rejoins Cyril et Rising Sun : ce qui caractérise les LDI, c'est la rupture avec le monde et les expériences que nous connaissons. A ce titre, le polar, puisqu'il se déroule dans un monde réaliste, n'entre pas dans les LDI. Par contre, une uchronie présente un monde alternatif, clairement coupé de la réalité, et relève donc des LDI.

Tout roman ne relève pas des LDI sous prétexte qu'il est une oeuvre d'imagination. Un roman de litgen (première fois que je lis cette abréviation, ça fait très "in", nan ?) a la vocation de donner l'impression au lecteur qu'il lit des faits réels. Un roman (ou une nouvelle ;)) des LDI annonce clairement la couleur : la rupture avec le réel est consommée (même si c'est d'une façon trouble et légère pour les transfictions, comme on dit).

Coller une étiquette ne relève pas du snobisme, surtout qu'elle nous sert surtout à nous, amateurs des genres en question. Et quoi qu'on en pense, on ne peut pas nier la pertinence de ces étiquettes : il y a bien une branche de la littérature appelée SF, et si personne n'a encore réussit avec exactitude à définir la SF, nous savons tous que ces livres, ces goûts que nous partageons, forment un ensemble cohérent.

Pour moi, le snobisme c'est justement de refuser les étiquettes. Celà revient à nier ses propres goût.
J'ai pu lire sur le forum des phrases du genre :
Je lis des livres parcequ'ils sont bons, pas pour leur genre.
Evidemment qu'on lit des livres qui sont bons (en tout cas on essaye). C'est bien de dire que vous avez bon goût (et c'est vrai !), mais ça ne dit rien sur vos goûts.
Tout le monde aime la bonne bouffe. Mais moi, je préfère le poisson, et en celà, je n'ai pas le même goût qu'un amateur de viande. Alors si on me demande ce que j'aime manger, je ne dis pas "de la bonne bouffe" mais plus précisément "du poisson". Pareil pour les livres je lis beaucoup de bons livres, mais surtout, des bons livres de SF.

Alors oui, les étiquettes ont leur utilité, et tant pis pour ceux qui n'aiment pas ça.
Et il existe bien une parenté entre SF, Fantasy et Fantastique. Il suffit de regarder les lecteurs : quand on aime la SF, on a beaucoup plus de chances d'être attiré par la Fantasy et le Fantastique qu'un lecteur de litgen (j'aime bien ce mot finalement, il est marrant).

Le polar (au sens historique, avec des Hammett, des Chandler, des Fredric Brown) est né dans les pulps, comme la sf, avec Black mask ou Detective stories.
S'il y a eu une sf hexagonale pendant l'entre-deux guerres, avec des Meyssac ou des Renard, il n'y a pas eu à proprement parler de polars.
Du roman à énigme dans la lignée d'un Poe oui, mais pas de polar.

Il est arrivé en même temps que la sf (en tant que genre, elle) entre la Libération et les années 50.
Si Gide, Cocteau et pas mal d'autres grands auteurs ont apprécié et défendu le polar, il n'y a d'emblée eu que peu de défenseurs pour la sf, à part Vian (critique et traducteur de Van Vogt) et Queneau.
Mais pourtant, Cocteau a fait de magnifiques films qui s'encrent sans problème dans l'imaginaire.

François Truffaut reste finalement l'un des seuls à avoir adapté du polar et de la sf, alors que Tavernier (Coup de torchon) et surtout Corneau (le splendide Série noire) se sont contentés du polar.
La France reste donc le pays du polar.
Sauf peut-être pour la BD, avec nos Moebius et nos Bilal.

Jean Meckert/Amila a écrit un roman de SF (je ne sais pas ce que ça vaut)
D'ailleurs, je donne ma chemise pour en récupérer un exemplaire.

On le trouve à Scylla.
On peut s'arranger par mp pour un envoi postal.

Quelle taille et quelle couleur pour la chemise ?

		Citation : Alors oui, les étiquettes ont leur utilité, et tant pis pour ceux qui n'aiment pas ça.

c'est aussi mon avis, mais c'est la surenchère d'étiquettes que je ne trouve pas indispensable.

A quand l'étiquettage informatif du style :

Littérature -> Roman -> LDI -> Science Fiction -> Uchronie -> L'axe a remporté la 2ème GM

Le terme présente un intérêt certain en bibliothèque et en librairie (une classification simple, compréhensible directement, pour tout un chacun). Ensuite, ca nous épargne les questions chiantes sur sf? fantasy? fantastisque? science fantasy à tendance ésotérique? et pis de toute manière la fantasy c'est de la sf ! (et croyez moi, celle-la elle a la vie dure).

De toute manière, les barrières entre tous ces genres ne pourront être érigée que quand on m'aura filé des définitions claires et admises de tous, et définissant les différences entre eux (et CA c'est de l'imaginaire!).

En plus, ca m'a permis de pouvoir mettre "Parleur, ou les chroniques d'un rêve enclâvé" quelque part (selon Ayerdhal lui-même c'est pas de la fantasy, donc je cale).

Donc oui, je lis de la littérature de l'imaginaire.