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  Sujet proposé le 29/08/2007 à 22h49 par star6
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lacroute

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13/03/2005
6496 messages
RE : définition 04/07/2010 à 21h42  
Et ainsi apparait l'utilité du post de El Justiciero qui avance l'utilisation de sciences imaginaires pour crédibiliser la SF. En somme peu importe que le concept scientifique tienne la route ou pas, il suffit d'en accepter la potentielle vraisemblance pour que s'ouvre le champ de la fiction. Et là, nous sommes enfin dans le coeur du genre: une histoire et des acteurs.

Tu fais intervenir Dracula et ses codes pour soutenir ton propos (A mon sens, il se tient, rassures-toi). C'est un texte impliqué très profondément dans le fantastique classique. A une histoire de vampire mêles-y les risques HIV+ et tu obtiens un texte SF à l'égal de ce que fit Matheson avec "Je suis une légende".
Et pourtant le concept n'est pas récent et nous sommes en SFLand.
dernière édition : 04/07/2010 à 21h52   Consulter le profil de lacroute  Envoyer un message privé à lacroute  
Zigoura

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08/12/2009
173 messages
RE : définition 05/07/2010 à 12h03  
Bonjour Lacroute,

Nos deux edits sur un même thème se sont croisés :

Citation :

Lacroute
Tu fais intervenir Dracula et ses codes pour soutenir ton propos (A mon sens, il se tient, rassure-toi). C'est un texte impliqué très profondément dans le fantastique classique. A une histoire de vampire mêles-y les risques HIV+ et tu obtiens un texte SF à l'égal de ce que fit Matheson avec "Je suis une légende".
Et pourtant le concept n'est pas récent et nous sommes en SFLand.
Zigoura
Autre exemple : un vampire serait estampillé fantastique s'il est un démon ; il serait estampillé SF s'il est un mutant (Jean Rollin) ou la victime d'un virus (Matheson)

Il est vrai qu'il y a beaucoup de thèmes anciens qui sont réinterprétés dans le cadre de la SF à la lumière de concepts récents.
C'est même systématique dans une bd comme Martin Mystère.
Je citerai également l'exemple de Brigade temporelle, où une bombe nucléaire égarée dans le passé par des voyageurs du futur explose et crée le mythe de Sodome et Gomorrhe.
dernière édition : 05/07/2010 à 12h21   Consulter le profil de Zigoura  Envoyer un message privé à Zigoura  
ElJusticiero

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876 messages
RE : définition 07/07/2010 à 12h12  

Citation :

En somme peu importe que le concept scientifique tienne la route ou pas


Euh, pas tout à fait.

Plutôt que de me lancer dans une longue explication, je vais mettre un lien — enfin, trois — vers un excellent essai de Joseph Altairac qui porte précisément sur des textes basés sur des concepts scientifiques invalides, mais traités comme s'ils étaient valides.

Première partie

Deuxième partie

Troisième partie

Ce que ces exemples extrêmes montrent, c'est que, si le concept scientifique ne tient pas la route, mieux vaut que l'auteur le sache.
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Zigoura

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08/12/2009
173 messages
RE : définition 07/07/2010 à 15h25  
Bonjour,

En fait, ce que Joseph Altairac nomme de la science-fiction-fiction est une sorte de tentative d'imaginer de la SF qui aurait écrite dans le passé, donc selon les présupposés conceptuels de l'époque, d'autres présupposés que les nôtres, d'autres paradigmes.
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ElJusticiero

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10/01/2005
876 messages
RE : définition 07/07/2010 à 17h47  
Pas forcément écrite dans le passé, mais oui.

Un autre type d'exemple extrême de rapport à la science est illustré par Valerio Evangelisti dans sa série de Nicolas Eymerich : l'extrapolation à partir de théories scientifiques alternatives plus ou moins farfelues.

Dans un cas comme dans l'autre, un processus science-fictif est appliqué à des données fausses ou pas forcément tip-top rigoureuses, et admises comme telles par l'auteur.

On reste donc dans la science imaginaire.

Par contre, si l'on a affaire à un ufologue écrivant des romans de science-fiction pleins de soucoupes volantes et saupoudrés de notes (1), le statut du rapport à la science devient très ambigu (sans parler des explications de scènes de la Bible ou de la plaine de Nazca par la venue d'extraterrestres) et l'on peut supposer qu'il y entre une part de pseudo-science.


(1) Authentique
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Jim

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17/08/2005
5918 messages
RE : définition 07/07/2010 à 18h34  

lacroute :

A une histoire de vampire mêles-y les risques HIV+ et tu obtiens un texte SF à l'égal de ce que fit Matheson avec "Je suis une légende".
Et pourtant le concept n'est pas récent et nous sommes en SFLand.

L'association vampire/HIV m'évoque le roman Les fils des ténèbres, de Dan Simmons.
La 4ème de couverture de l'édition de poche le présente ainsi :
"Jeune et brillante hématologiste américaine, Kate Neuman débarque à Bucarest afin de se consacrer aux orphelins atteints du sida. Là, elle découvre l'étrange cas d'un bébé, Joshua, qui, à chaque transfusion, développe pendant un court laps de temps une formidable résistance à la maladie... Kate ne se doute pas encore que le cas de Joshua l'amènera à s'aventurer dans les mystères d'un pays encore marqué par les légendes de vampires, et le souvenir du terrible Vlad Tepes, dont la férocité sanguinaire n'eut d'égale que celle du dictateur Ceaucescu, fusillé peu de temps plus tôt...
Une fois de plus, Dan Simmons réussit l'impossible... Cet auteur fait se rejoindre le fantastique, le thriller et la science-fiction en une odyssée haletante et sanglante. A lire absolument avec une bonne dose de sang-froid (Alain Gousset, Lire) - Simmons nous entraîne une fois de plus dans une histoire d'une belle imagination et d'une efficacité rare, qui relie le mythe à la science d'aujoud'hui (Jean-Claude Vantroyen, Le Soir)
"


En fait de science-fiction, on n'y trouve guère qu'une sous-intrigue de techno-thriller, vague fil rouge, fort peu convaincante... J'ai eu l'impression que si on la retirait du récit, ce dernier se tiendrait encore très bien, moyennant de nécessaires réajustements mais peu nombreux et mineurs.*

Dans ce roman, l'idée scientifique ne m'apparaît pas essentielle, elle n'est pas moteur principal de l'histoire et en ce sens, je ne parlerais pas de SF...




* (Ceci dit, 1/ c'est une lecture lointaine et ma mémoire manque de détails, 2/ Neil Gaiman disait : "Remember: when people tell you something's wrong or doesn't work for them, they are almost always right. When they tell you exactly what they think is wrong and how to fix it, they are almost always wrong." ;-)
Signature de Jim "Je déteste les discussions, elles vous font parfois changer d'avis."
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Jim

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17/08/2005
5918 messages
RE : définition 23/07/2010 à 12h10  
>> Zigoura


je :

(Par contre, dans le détail de ton message précédent, (..) discuterais bien des points... plus tard, quand j'aurai le temps ^^)


Parce que mieux vaut très tard que trop tard... (-;


Zigoura :

Je pense que la SF n'a pas grand-chose à voir avec la science ni le futur.

- 1
N'a pas tout à voir mais quand même beaucoup à voir...

Par ailleurs, je me demande quelques fois ce que les gens se représentent quand ils se disent "la science". Je pense avoir une conception assez étendue que ce qui "rayonne" de ce mot et j'ai parfois l'impression que certains s'en font une image trop rigide, figée, disciplinaire.

Pour le futur, j'élargis à la conscience du temps et du changement...


Zigoura :

les parties inconnues de la surface de la terre (les terrae incognitae des cartes) ont fini par se réduire

Sur ce thème, j'ai beaucoup aimé L'élargissement du monde, nouvelle de Ian Watson.


Zigoura :

- Frankenstein ressuscite les morts non par la magie, mais grâce à une pseudo-médecine guère plus crédible

A l'époque, les travaux de Galvani sur les rapports entre l'électricité et le système nerveux étaient encore tout frais.
Cela joua-t-il sur l'aspect scientifique qu'on put trouver à l'oeuvre, à sa réception ?


Zigoura :

Enfin, voilà une petite tentative personnelle. Elle est là évidemment pour que vous en discerniez les failles, sans doute innombrables, et que vous y apportiez éventuellement des améliorations
...
...
...

Si je tentais de discuter point par point le développement qui suit serait fastidieux et probablement très confus.
Je me contenterai d'en questionner, en vrac, quelques uns :


Citation :

Menace... angoisses...peurs...malfaisant, etc etc

Beaucoup de noirceur dans ces paragraphes; ça m'a tout de suite frappé.
Le fantastique est amplement lié au malaise voire à l'horreur mais parfois à un imaginaire plus "solaire"
(Tu utilise plus haut le terme merveilleux, aux connatations bien plus gaies)


Citation :

- supériorité compensatrice d’un sentiment d’inconsistance :
identification au personnage du héros puissant

Je fais partie de ceux qui se demandent à quoi peut bien servir cette notion rebattue d'"identification au personnage"...
Quant au fantasme héroïque , je le vois bien à l'enfance mais guère après.


Citation :

monstration

Ce mot n'est pas dans mon dico, ni dans mon encyclo ^^
C'est du jargon technique ? Si oui, de quelle discipline ?

Le premier lien que j'ai pu trouver via Google m'a mené à un texte de Todorov sur le fantastique...
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lacroute

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RE : définition 23/07/2010 à 13h03  
Jim à propos de "Le Fils des Ténèbres" et de l'insertion du HIV+ sur un thème vampirique:

Citation :

Dans ce roman, l'idée scientifique ne m'apparaît pas essentielle, elle n'est pas moteur principal de l'histoire et en ce sens, je ne parlerais pas de SF...

Cela me fait de même penser à "L'Oeil du Purgatoire" de Spitz qui tiendrait debout tout seul sans l'argument du virus catalyseur qui fait du roman un trip SF. Sans ce vecteur bactériologique le bouquin serait loin d'un sac à patates vide s'effondrant sur lui-même; il n'en deviendrait qu'un récit fantastique.
Ainsi se pose la quantité suffisante de SF (QSPSF) pour installer une histoire en territoire dédié ou pas. Je suis persuadé que le suffisant et nécessaire varie d'un lecteur à l'autre, question de sensibilité. Par exemple il m'a fallu du temps pour admettre le caractère SF du chef d'oeuvre de Shelley.
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RisingSun

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RE : définition 24/07/2010 à 12h12  
Comme d'habitude je trouve ce type de débat sur une définition très intéressant et bien évidemment quasiment impossible à trancher de façon définitive.

La principale difficulté vient à mon sens que l'on s'enferme dans un vocable, le mot "Science-fiction". Ce terme existe depuis plus de 80 ans, il est resté relativement stable dans sa forme, mais sur le fond il ne signifie pas la même chose. J'en veux pour preuve le fait qu'il existe depuis pas mal de temps des tentatives pour trouver un terme qui soit plus en adéquation avec ce qu'est vraiment la SF (comme speculative fiction par exemple). De plus, par un effet rétroactif, l'on introduit des nuances, des étiquettes qui sont sensées mettre le doigt sur une tendance particulière (cyberpunk, space opera, anticipation etc...) qui appartiendrait de façon générale à la SF, tout en ayant suffisamment de traits particuliers pour être significative.

En gros l'on s'enferme dans la définition d'un terme de façon stricte qui serait la somme de "science" et de "fiction". Or, comme j'essaie de le démontrer au paragraphe précédent ce processus a ses limites. Par effet de redondance ça entraîne la "fermeture" du genre et non pas son "ouverture". Pour moi la particularité de la SF, c'est sa potentialité quasi illimitée, son tout est supérieur à la somme de ses parties.
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Zigoura

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08/12/2009
173 messages
RE : définition 24/07/2010 à 19h21  
Bonjour,
RisingSun

Citation :

Pour moi la particularité de la SF, c'est sa potentialité quasi illimitée, son tout est supérieur à la somme de ses parties.

D'où ma suggestion de "Modernité Fiction", qui tiendrait compte de bien d'autres choses qui définissent notre époque que seulement un prétendu aspect scientifique.

Jim

Citation :

Monstration
C'est dans le Robert : action de montrer.

Citation :

Menace... angoisses...peurs...malfaisant, etc etc :
Beaucoup de noirceur dans ces paragraphes; ça m'a tout de suite frappé.
Le fantastique est amplement lié au malaise voire à l'horreur mais parfois à un imaginaire plus "solaire"

Parfois solaire, parfois sinistre... Auquel cas il est bien question d'angoisses et de peurs. Si l'on faisait disparaître d'un coup de baguette téléportatrice tous les ouvrages traitant de thèmes tournant autour de la mort, sa monstration et/ou son déni, des pans entiers du fantastique s'évanouiraient.
Pour ce qui est du duo {être menaçant - victime} ou {menace - victime}, c'est la clef première de la plupart des narrations des récits dits "de genre" : polar, western... Bien souvent un être malfaisant qui domine des victimes... d'où le héros.

Citation :

- supériorité compensatrice d’un sentiment d’inconsistance :
identification au personnage du héros puissant :
Je fais partie de ceux qui se demandent à quoi peut bien servir cette notion rebattue d'"identification au personnage"...
Quant au fantasme héroïque , je le vois bien à l'enfance mais guère après.

Le justicier, détective, inspecteur, Indiana Jones ou chevalier jedi qui affronte le malfaisant et sauve les victimes, et au passage séduit la blonde qui passait par là, c'est une grosse ficelle qui fonctionne encore pas mal, et pas seulement auprès des enfants... Je n'ai pas vu Avatar, mais j'ai la vague impression que ça fonctionne pas mal comme ça.
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