Passé mi-septembre, des places de ciné restent à prendre.

Vu hier soir A good year de Ridley Scott, tiré du bouquin éponyme de Peter Mayle.
N.A.V.E.T.
A fuir d'urgence.
Russell Crow n'est pas Hugh Grant et son accent de paysan néozélandais n'arrivera jamais à le faire passer pour un golden boy de la City, Didier Bourdon est plutôt ridicule en pochetron vigneron englophone et Marion Cottillard est tout simplement grotesque en luronne luberonne. Bref, quelques belles images de Lourmarin et de Gordes, à part ça, nada, je m'attendais vraiment à mieux de la part de Ridley Scott.
Dans le genre pinardophile francophile, vaut mieux s'orienter vers le French Kiss avec Meg Ryan, Kevin Kline et Jean Reno.
Enchainé avec un épisode de Alien Nation, la série tirée du film des années 80s avec James Caan (le fim). Pas mal du tout.

		Citation : Marion Cottillard est tout simplement grotesque en luronne luberonne

Les 3 derniers mots (en italique) sont de trop, AMHA.

Nolan, je ne peux vraiment pas.
Memento, ok. C'est un thriller plutôt réussi.
Mais la suite, ce sont des blockbusters qui essaient plus ou moins de se faire passer pour de l'art et essai de contrebande. Et son petit dernier était vraiment grotesque. Je n'ai d'ailleurs jamais compris d'où venait cette complexité vantée par certains : des rêves comme autant de réalités en gigogne, ça n'a rien de nouveau ni de vraiment compliqué. Et puis Marion Cotillard et Di Caprio, c'est déjà la cata assurée. Réalisateur énormément surestimé donc, surtout si on le compare à celui qui reste vraiment l'un des grands espoirs (déjà largement en voie de concrétisation) de la sf : Richard Kelly (en matière de réalités gigognes, Donnie Darko est autrement plus stimulant).

Donnie Darko est bien mais il lui manque ce qui fait la substance du... rêve, justement ;] On y est plus proche d'un délire à la Dick que d'une histoire à proprement parler...

Dans Inception, au moins, il y a une histoire – et qui illustre assez bien pas mal de passions humaines : les rêves imbriqués y sont secondaires en fin de compte, même si les passions présentées dans cette histoire ne pourraient pas exister sans ces rêves imbriqués. Bref, on y trouve un "souffle" absent de la plupart des autres productions utilisant l'idée d'une histoire qui se déroule dans un rêve et qui se résume la plupart du temps à un effet de chute somme toute plutôt gratuit

Mais j'admets sans contrainte aucune que ses Batman sont tout à fait dispensables : d'ailleurs je m'en souviens tellement peu que je les confonds tous les deux...

Autrement, Marion Cotillard ne m'a pas gêné, beaucoup moins en tous cas que les critiques systématiques qu'elle essuie depuis son Oscar : cette manie de taper sur la réussite des artistes m'évoque un esprit de contradiction dont l'automatisme me rappelle les recherches de Pavlov...

Ou quelque chose comme ça

Le stakhanovisme des critiques te rappelle Pavlov.
Etrange...

J'oubliais ;)

		Citation : Autrement, Marion Cotillard ne m'a pas gêné, beaucoup moins en tous cas que les critiques systématiques qu'elle essuie depuis son Oscar : cette manie de taper sur la réussite des artistes m'évoque un esprit de contradiction dont l'automatisme me rappelle les recherches de Pavlov...

Les récompenses m'indiffèrent totalement. J'aime beaucoup Bertrand Blier, oscarisé pour l'excellent Préparez vos mouchoirs, tout comme je trouve que Gran Torino ou Mystic river ou le dyptique sur Mesrine méritaient leurs Césars.
Mais Cotillard, non. Et en plus, se cogner du Piaf pendant que Leonardo pionce...
Même Cillian Murphy, acteur que j'apprécie en particulier dans Le vent se lève, est vraiment insignifiant dans le film de Nolan.

Wais, en gros, tout ça vient du cœur... J'avais compris

Et puis qu'est-ce que tu as contre Piaf d'abord ? ^^

		Legaidol : Le stakhanovisme des critiques te rappelle Pavlov. [...]

Non : le systématisme, et pas le stakhanovisme, espèce de dyslexique... =P ;]

		Citation : Et puis qu'est-ce que tu as contre Piaf d'abord ? ^^

Je ne supporte pas qu'on me la colle dans un film avec Cottillard !!!

		Olivier : l'un des grands espoirs (déjà largement en voie de concrétisation) de la sf : Richard Kelly

Je pense pratiquement le contraire.
Hélas.

D'abord, un joli premier film, une belle surprise à l'époque.
Ensuite, un second que je n'ai pas vu et n'ai pas franchement envie de voir (notamment à cause du casting, Justin Timberlake en tête).
Enfin, un troisième que je trouve de plus en plus mauvais au fur et à mesure que j'y repense.

De plus, après avoir revu Donnie Darko, vu Domino (qu'il a scénarisé) et lu plusieurs interviews et articles sur le réalisateur, j'en ressors avec la désagréable et persistante impression d'un oeuvre faite de beaucoup de surface(s) mais de peu de substance.

		Citation : Même Cillian Murphy, acteur que j'apprécie en particulier dans Le vent se lève, est vraiment insignifiant dans le film de Nolan.

+1

Autour du couple vedette, je trouve que quasiment tous les acteurs sont sous-employés (seul Joseph Gordon-Levitt me semble tirer son épingle du jeu...)

		Citation : Autour du couple vedette, je trouve que quasiment tous les acteurs sont sous-employés (seul Joseph Gordon-Levitt me semble tirer son épingle du jeu...)

Entre les acteurs et les effets spéciaux, le choix est vite fait.
A comparer avec ce qui reste l'une de ses négations absolues, quoi que hors SF : Série noire, qui mise tout sur les acteurs, les dialogues (de Pérec) et le scénario (même s'il ne va pas aussi loin que le roman) : autant de choses traitées avec légereté par Nolan, qui semble croire que le cinéma est avant tout la volonté d'en mettre plein la vue, y compris avec un café en terrasse à Paris. En ce sens, il s'inscrit pleinement dans la continuité d'un Cameron, par exemple.

Pour Kelly, je trouve au contraire que The box est vraiment un film intéressant. J'ai vraiment éprouvé de véritables bouffées d'angoisses (alors que le camion de Nolan n'en finissait pas de tomber...), et je trouve qu'il a su se jouer des clichés entourant ses acteurs, notamment en faisant de Cameron Diaz une femme complexée par son problème physique. L'esthétique clairement vintage 70's du film (aux antipodes du "Je t'en mets plein la vue en pliant en angle droit une rue de Paris parce que t'as pas payé une place de ciné hors de prix pour rien), et les clins d'oeil à la SF (je pense en particulier à Clarke) et son ambiance qui n'est pas sans rappeler L'invasion des profanateurs, ainsi que son refus du happy end m'ont beaucoup séduit, montrant un réalisateur rebelle aux canons de Hollywood.
On pourrait dire la même chose de The mist, autre excellent film, où le réalisateur a refusé de voir triplé son budget, préférant refuser cette saloperie de dogme canonique de happy end. Les deux films refusent également la pseudo-rebellion du pseudo-trash à la Abel Ferrara, Asia Argento et cie.

C'est marrant ces gens qui parlent de comédie alors qu'ils ne sont jamais montés sur les planches ou bien n'ont jamais vu de comédiens au travail – je veux dire avant qu'ils soient sur scène ou que le clap retentisse... Mine de rien, ça aide à comprendre comment ce travail se fait

Tu ne m'ôteras pas de l'esprit que beaucoup trop d'opinions sur ce film énoncés ici manquent d'une certaine distanciation par rapport à une actualité riche en matraquages de toutes sortes qui portent sur les nerfs et au final faussent les jugements, ou plutôt les biaisent

Quelque chose de cet acabit en tous cas, ce qui n'a rien de répréhensible en soi évidemment mais en fin de compte ça fait en sorte que les discussions et leurs arguments peinent à se renouveler. Pire, ils deviennent prévisibles – d'un certain point de vue au moins

J'ai trouvé que, pour un blockbuster, Inception apportait des changements somme toute assez bienvenus, tant sur l'idée de départ que sur son développement ou encore ses racines scénaristiques. En aucun cas je ne cris au chef-d'œuvre mais tous simplement au "bon film" – dans le sens le plus simple du terme : un divertissement qui ne manque ni de charme, ni d'intelligence, ni même de sensibilité ; ce qui n'empêche pas de trouver mieux ailleurs bien sûr, voire beaucoup mieux, mais je ne suis pas certain que Nolan tentait de rivaliser avec ce qu'il y a de mieux pour commencer, quoi qu'aient pu en dire des gens peut-être un peu trop prompts à trouver la nouvelle perle rare du cinéma, comme s'il leur appartenait d'en juger mais c'est un autre débat... Bref, c'est pour moi une histoire qui mérite d'être vue sur grand écran

Autrement, vu Moon hier : c'est du très bon, vous pouvez y aller les yeux fermés – pas le temps d'épiloguer, hélas : je tâcherais de vous en parler plus en détail une autre fois...