En mai, lis ce qu'il te plait

		TJ a écrit : J'ai une petite faiblesse pour le Pêcheur et Mastodonia , dans la même veine

Idem et je rajouterai aussi la Réserve des Lutins

Lu Philip K Dick - Le zappeur de mondes Très agréable à lire et très accessible. Un bon moment de lecture.

Ouaip un Dick jamais cité et pourtant bien agréable et bien caractéristique de l'auteur. Mais je fais partie de celles et ceux qui ne comprennent pas l'engouement pour les prétendus chefs d'oeuvre du maître, qui sont certes très forts dans leur intention, mais souvent ratés dans leur réalisation, comme le Maître du Haut Château (en plus mal servi en France par une traduction nulle) et même Ubik (il y a des passages complètement ratés dans Ubik). Du coup, j'aime bien promouvoir ses romans de midlist beaucoup moins ambitieux mais plus équilibrés, comme le zappeur de mondes ou la vérité avant-dernière ou le temps désarticulé. Sans compter ses nouvelles dont l'intégrale est indispensable.

L'engouement pour les chefs d'oeuvre de PKD ne vient pas de leurs qualités de forme, mais de fond. Quand j'ai reposé Ubik la première fois que je l'ai lu, je ne voyais plus le monde autour de moi de la même façon. Aucun styliste si doué soit-il ne parviendra jamais au même résultat.
Après chacun son regard, un grand livre est un livre qui te change, pas un livre magnifiquement écrit.

		Citation : Après chacun son regard, un grand livre est un livre qui te change, pas un livre magnifiquement écrit.

+1
Ooh ! comme je suis d'accord, pour Ubik et avec cette idée là !

Et pour les films Gutboy? ; )

Exactement.

Comme dirait mon prof de littérature (ou un autre gus chez qui il l'a repompé :p), la grande littérature c'est quand une fois la dernière page tournée, on se retourne vers soi même.

Ubik, Le maître du Haut château, Le Dieu venu du centaure, et plus récemment et indirectement la bio de Carrère sur Dick m'ont fait cet effet là.

C'est sans doute juste mais ça n'en reste pas moins très étroitement lié au niveau d'expérience du lecteur : avec l'âge, on est moins facilement étonné qu'à une époque antérieure où on en a vu beaucoup moins...

On devient un vieux con.
En gros.

Oups oups oups...

Rassis, aigri et désabusé.

Mais avec un peu de chance, on peut aussi finir par se prendre pour Dionysos.

(Ou avoir un cancer du colon avant l'âge. ça marche aussi)

		Citation : C'est sans doute juste mais ça n'en reste pas moins très étroitement lié au niveau d'expérience du lecteur : avec l'âge, on est moins facilement étonné qu'à une époque antérieure où on en a vu beaucoup moins...

Tout à fait... Je n'ai pas particulièrement été épaté par la nouveauté d'Ubik. Que j'ai dû lire la première fois vers l'âge canonique de vingt ans... Mais avec déjà huit ans de SF derrière moi, y compris beaucoup de c*** du FNA. La réalité est-elle bien ce qu'elle a l'air d'être, j'avais déjà entendu maintes fois cet air là... Cela dit, je suis d'accord, Dick a fait un pas de plus sur cette question avec Ubik, le Maître, le Dieu... Encore une fois, je trouve l'intention forte (ce que Gutboy appelle le fond) mais la réalisation loupée (le Maïtre) ou approximative (Ubik).
Par ailleurs pour répondre encore à Gutboy, je ne demande pas du grand style (c'est pas ça que je recherche dans les littératures de genre), je demande que l'histoire soit racontée avec un minimum de maîtrise. Or Dick n'a pas toujours cette maîtrise avec le récit long.