En 2016, que tes avis ciné point ne taise.

		stealrige : L'invention de Morel d'après le roman d'Adolfo Bioy Casarès. […] un film bizarre mais de plus en plus prenant au fur à mesure que l'histoire se déroule. Très daté années 70 au niveau de l'atmosphère.

Je viens d’emprunter la version télé française des années 60 ; je te dirai ce que j’en pense.

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		Olivier : Miller's crossing : un hommage au film noir et au roman hard boiled, sur fond de prohibition. Je l'ai trouvé moins bon que Blood simple.

Je n’ai pas accroché à ce Miller’s crossing : de belles images qui ne m’ont jamais touché.

		Olivier : Barton Fink un film qui mérite amplement sa moisson de prix à Cannes, une oeuvre de génie.

Celui-ci, je le trouve formidable (et l’ai visionné plusieurs fois).

		Olivier : Le grand saut : là encore, une très, très agréable surprise. C'est drôle, un tantinet fantastique mais surtout fantasque. Un vrai bonheur.

Il est étrange celui-là, un peu comme un conte de Noël revu par Kafka.


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Frankenstein de Bernard Rose.

Transposé dans le Los Angeles d’aujourd’hui, l’histoire de la créature est racontée de son point de vue, au premier degré, ce que je trouve très appréciable (il y a, à mon avis, trop de films d’horreur/fantastique qui verse dans le commentaire pseudo-ironique ou l’humour potache : ça m’apparaît trop souvent comme du refus d’obstacle).

J’imagine que, par le comportement enfantin de la créature au corps de jeune homme, le film peut provoquer le comique involontaire. Pour ma part, j’ai rapidement adhéré.

Cela fait plaisir de voir le réalisateur de Paperhouse et Candyman retrouver la forme
(j’irais même jusqu’à dire que son précédent film, found footage de calamiteuse réputation, lui aura au moins servi à s’exercer au filmage caméra à l’épaule, qu’il emploie joliment sur ce film…)

Seul véritable bémol à mes yeux : les transitions entre les trois actes sont trop rapides et malmène la vraisemblance.

L'invention de Morel, l'adaptation télé de 1967 réalisée par Claude-Jean Bonnardot.
J'ai trouvé ça pas mal.
L'interprétation n'est certes pas de premier ordre mais le filmage ne souffre guère de sa facture télévisuelle car lent panoramique et voix off s'accorde bien au sujet.
La star demeure l'idée d'Adolfo Bioy Casares, brillante, vertigineuse : chacun de ses développements attire l'attention.


Je ne pensais pas avoir la version papier en stock ; et pourtant si : en Fiction avec illustration de couverture dédiée.

		Jim a écrit : L'invention de Morel, l'adaptation télé de 1967 réalisée par Claude-Jean Bonnardot. ]

Oui, c'est cette version aussi que j'ai visionné. Je plussoie avec toi sur le ressenti.
Merci pour l'info sur Fiction

Ave Cesar : un Coen plutôt réussi, avec de bonnes tranches d'humour, et une solide désacralisation du cinéma des années 50, quand les décors tenaient lieu d'effets spéciaux.

12 cloverfield lane : avis mitigé.
SPOILERS
La partie huis-clos est simplement splendide. Une vraie et authentique réussite, où les personnages se dévoilent peu à peu, aidée par le parti-pris narratif de tout nous faire voir via l'héroïne qui ne sait pas comment elle est arrivée là.
Ensuite, ça se gâte.
Les ET sont grotesques, et le coup du cocktail molotov est absolument minable. On croirait avoir affaire à une adaptation de série Z totalement loupée de ce chef-d'oeuvre qu'est Génocides de Disch.
Enfin, quand l'héroïne arrive au croisement, et choisit finalement Houston, mais bon sang, pourquoi donc nous gratifier de ce tonnerre absolument atroce et nul ?!

Midnight Special, de Jeff Nichols (le même qui a fait les excellents Take Shelter et Mud), c'est brillant. Un film de genreS avec un grand S. Je trouve que ce réalisateur a la classe ultime.!! Ses films ont une âme.

		Olivier : 10 cloverfield lane : avis mitigé.

Itou.

		Olivier : La partie huis-clos est simplement splendide.

Je n’irais pas jusque-là car j’y ai trouvé quelques maladresses : je pense que le suspense aurait gagné à ce que l’ambigüité sur l’état de la surface soit maintenue plus longtemps, cela aurait aussi évité de trop charger le personnage de John Goodman (la paranoïa survivaliste aurait pu suffire).
Pour autant, j’ai trouvé ça très prenant. Pas par la mise en scène, guère inventive, mais grâce aux acteurs (Goodman m’a paru très bon et ses jeunes partenaires ne déméritant pas).

		Olivier : Ensuite, ça se gâte.

Hélas, oui.
_ Le toutou alien est en effet bien grotesque.
_ La scène avec le cocktail molotov me semble à la limite du plagiat d’une scène de La guerre des mondes version Spielberg.

		BdN : Midnight Special, de Jeff Nichols (le même qui a fait les excellents Take Shelter et Mud), c'est brillant. Un film de genreS avec un grand S.

Je suis content pour toi, que ç’a t’ait plu à ce point ; mais même si j’ai aimé les précédents films de Nichols, (sans toutefois rejoindre la dithyrambe critique), je passerai mon tour sur celui-là.
Parce qu’il s’inscrit trop, volontairement, sous le haut patronnage de Rencontres du troisième type, lequel ne me touche guère (j’ai essayé de le revoir quand il est repassé à la télé cette année : je ne suis pas allé au bout…)
Plus généralement, tout ce cinéma hommage à la SF familiale des années 80 (Amblin, Spielberg & co) me laisse froid.

Pourtant le film mélange fantastique, thriller, polar et SF de manière captivante avec sa dose d’humour et de situations cocasses. Les zones d’ombre du film ouvrent son flot de questionnements autour d’une bonne bière post-séance car c’est toujours amusant de discuter sérieusement des choses pas tout à fait sérieuses. Le tableau final (un peu comme Take Shelter qui termine sur une image forte et spectaculaire) ressemble à une apparition d’un roman de Robert Charles Wilson, de même que les aspects religieux/sectaires ou encore l’emploi des forces militaires pour résoudre une situation extraordinaire..

Je ne serai pas dire si le film est un hommage à Rencontres du troisième type, film que j’ai bien du voir adolescent, mais qui ne m’a pas laissé beaucoup de souvenirs. En tout cas le film n'a rien de familiale, il faut avoir les nerfs bien accrochés dès le début.

PS: ca ma fait plus penser à l'ambiance du Village des damnés de Carpenter (pas à l'original de 1960 que tu m'avais d'ailleurs conseillé et que je n'ai pas encore vu)

Comme c'est encore la Fête du Cinéma et que les prix sont cassés, je veux bien me contredire et aller y jeter deux yeux ce soir ...mais faudra pas se plaindre si je reviens en dire du mal, hein ! ^^

Totally fucked up de Gregg Araki.
L'archetype du cinéma guerilla : tourné à l'arrache avec 3 bouts de ficelle, sans autorisation et dans l'urgence. Je trouve qu'Araki excelle à filmer Los Angeles dans des lieux relativement insignifiants, et bien souvent déserts (notamment des parkings ou des rues sans personne, des magasins fermés, etc.). A cela s'ajoute son talent pour filmer l'adolescence, ses troubles et ses émois (à ce titre, White bird, son petit dernier lui permet de renouer avec son meilleur niveau).

Blackbird de Jason Buxton
Là encore, un très grand film. Un Canada rural et paranoïaque va s'abattre et briser la vie d'un ado paisible, qui a simplement eu un coup de sang contre les cons qu'il doit côtoyer tous les jours au lycée. Un regard sans concession sur un Canada que l'on a parfois un peu trop tendance à idéaliser, pour mieux rabaisser Oncle Sam. A noter, une excellente bande son. Un très beau film, qui nous rappelle que le cinéma canadien ne se limite pas à Denys Arcand ou David Cronenberg. C'est peu dire que j'attends avec impatience le nouveau film du bonhomme.

Crash de David Cronenberg : J'avais envie de le revoir en attendant la sortie de IGH (dont j'attends beaucoup) et ma lecture à venir du premier roman de Cronenberg himself. Le film n'a pas pris une ride, et il est toujours aussi jouissif à revoir. Là encore, excellente bande son, aussi glaciale que l'acier.

Midnight special de Jeff Nichols.



Le film m’a déçu parce que, malgré les aprioris que j’avais avant la séance, il aura réussi à m’emballer dans sa première partie avant de voir mon intérêt décliner.

J’ai aimé, d’abord, l’élégance de la mise en scène, les ambiances crépusculaires ou nocturnes et le fait que l’enfant doté de superpouvoirs nous soit présenté comme un enfant, tantôt joueur, tantôt apeuré.

Je n’ai pas aimé, ensuite, ce que devient ce personnage quand ses pouvoirs et sa confiance s’affirment pleinement ; il se mue alors en un de ces enfants messies qui usent d’un ton solennel, pour ne pas dire sentencieux, lorsqu’ils s’adressent aux adultes dépassés par les événements : une figure scénaristique plus qu’un être sensible.
De plus, l’accroissement du pouvoir me semble ici aller de pair avec l’amenuisement du suspense…

L’apparition du dernier acte est surprenante, mais plus par le contraste avec l’environnement immédiat (qu’elle n’a pas l’air de trop perturber, d’ailleurs, à l’inverse de ce que pouvais suggérer un plan vu de l’espace) que par l’image en soi (j’ai l’impression de l’avoir déjà vue cinquante fois : dans ces projets de villes futures, qu’on trouve illustrés en revues ou reportages, et dont le design ne s’écarte pas considérablement de ce que peut voir du côté de Dubaï et d’Abu Dhabi…)

Déçu donc, mais je ne devrais pas lâcher l’affaire avec Jeff Nichols car son prochain film, Loving, me tente beaucoup.

		BdN : PS: ça m’a fait plus penser à l'ambiance du Village des damnés de Carpenter (…)

Je n’avais pas vu cette édition de ton message. Tant mieux ! Ça ne m’aurait pas encouragé : ce Village des damnés-là, je l’ai revu l’an dernier et l’ai trouvé bien mauvais.

		Olivier : Crash de David Cronenberg (…) excellente bande son, aussi glaciale que l'acier.

+1

		Olivier : ma lecture à venir du premier roman de Cronenberg himself.

Ton avis m’intéressera fortement.
Ce Cronenberg de papier m'excite déjà plus que ses trois derniers films réunis
(principalement suite à l’émission Mauvais genres qui lui fut consacré).