Ces phrases qui vous ont plu ...

Alain Peyrefitte sur Paul Morand :

« Il était victime des richesses de sa femme, qui était roumaine, comme vous savez. Pour les récupérer, il s’est fait nommer Ministre de Vichy à Bucarest. Puis quand les troupes russes se sont approchées, il a chargé un train entier de tableaux et d’objets d’art et l’a envoyé en Suisse. Il s’est ensuite fait nommer Ministre de Vichy à Berne pour s’occuper du déchargement »

Ca vaut tout Proust :

« Mais dans les bras d’un églantier, sous des grappes de roses blanches et de l’autre côté du temps, il y avait depuis des années une très jeune femme brune qui serrait toujours sur son cœur fragile les roses rouges du colonel. Elle entendait les cris du garde, et le souffle rauque du chien. Blême, tremblante, et pour jamais inconsolable, elle ne savait pas qu’elle était chez son fils. »

Marcel Pagnol – Le château de ma mère

Deux des Cent haïkus nécromantiques de Théophile de Giraud.
Le premier me fait penser à Sternberg, le second aurait beaucoup plu à Dorémieux :

Il gèle à mourir de soif
De l’auvent descend un stalactite
Le corps d’un pendu

Près du couteau d’argent
Silencieuse et blonde
Une petite fille éventrée

So then he tried saying the grass is green and the sky is blue and so to propitiate the austere spirit of poetry whom still, though at a great distance, he could not help reverencing. "The sly is blue", he said, "the grass is green". Looking up, he saw that, on the contrary, the sky is like the veils which a thousand Madonnas have let fall from their hair ; and the grass fleets and darkens like a flight of girls fleeing the embrace of hairy satyrs from enchanted woods.

Virginia Woolf, Orlando

La vie n’est rien d’autre que le trait d’union du mot peut-être

Mohamed Mbougar Sarr - La plus secrète mémoire des hommes

L’outil de base permettant la manipulation de la réalité, c’est la manipulation des mots. Si vous parvenez à contrôler le sens des mots, vous pourrez contrôler les personnes qui doivent les employer. George Orwell l’a clairement montré dans 1984. Mais un autre moyen de contrôler la pensée des gens c’est de contrôler leurs perceptions. Si vous parvenez à leur faire voir le monde tel que vous le voyez, ils penseront comme vous pensez. La compréhension suit la perception.

Philip K. Dick (dont la dernière phrase résume la grande thématique).
Comment construire un univers qui ne tombe pas en morceaux au bout de deux jours.

On fait "Google" et "Réel" comme anagramme de George Orwell. :)

		Olivier : Comment construire un univers qui ne tombe pas en morceaux au bout de deux jours.

Je garde un bon souvenir du recueil d’articles Si ce monde vous déplaît… (et autres écrits).

Ce petit bouquin me paraît être une très bonne introduction à l’œuvre de l’auteur et ses thèmes principaux : perception/réalité, humanité(empathie)/machine, etc.

"Le monde selon Flaubert nous apparait d’abord comme un théâtre drapé de noir, où se donnent la réplique la misère, la laideur et la bêtise."
Michel Winock, Le monde selon Flaubert.

"Le virus circule moins vite, mais malgré tout, de plus en plus rapidement..." Olivier Véran