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Sujet proposé le 05/03/2005 à 09h37 par zomver |
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RE : Ces phrases qui vous ont plu ...
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11/02/2024 à 10h42
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La Cité Nocturne ressemblait à une expérience démente de darwinisme social, conçue par un chercheur qui s’ennuyait, le pouce appuyé sur le bouton d’avance rapide. Si l’on cessait de magouiller, on sombrait sans aucune trace, mais si l’on bougeait trop vite, on brisait la fragile tension de surface du marché noir ; dans tous les cas on disparaissait en ne laissant qu’un vague souvenir dans l’esprit d’un habitué des lieux tel que Rata, même si un coeur, des poumons ou des reins pouvaient survivre au service d’un étranger possédant assez de nouveaux yens pour les cuves des cliniques.
L’e bourdonnement subliminal des affaires était constant ici, et la mort la punition acceptée en cas de paresse, de négligence, d’inêlégance ou d’incapacité â répondre aux exigences d’un protocole complexe.
William Gibson, Neuromancien
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"Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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dernière édition : 11/02/2024 à 10h50
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RE : Ces phrases qui vous ont plu ...
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11/02/2024 à 21h10
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La Cité Nocturne ressemblait à une expérience démente de darwinisme social, conçue par un chercheur qui s’ennuyait, le pouce appuyé sur le bouton d’avance rapide. Si l’on cessait de magouiller, on sombrait sans aucune trace, mais si l’on bougeait trop vite, on brisait la fragile tension de surface du marché noir ; dans tous les cas on disparaissait en ne laissant qu’un vague souvenir dans l’esprit d’un habitué des lieux tel que Ratz, même si un coeur, des poumons ou des reins pouvaient survivre au service d’un étranger possédant assez de nouveaux yens pour les cuves des cliniques.
Le bourdonnement subliminal des affaires était constant ici, et la mort la punition acceptée en cas de paresse, de négligence, d’inêlégance ou d’incapacité â répondre aux exigences d’un protocole complexe.
William Gibson, Neuromancien, nouvelle traduction de Laurent Queyssi
Sans faute de frappe ce coup-ci.
La version Bonnefoy, pour comparer :
La Cité de la nuit était comme une expérience folle de darwinisme social, conçue par un chercheur las, le pouce pressé en permanence sur la touche d'avance rapide. Vous cessiez de trafiquer et vous couliez sans laisser de trace, mais que vous avanciez un peu trop vite et vous brisiez la fragile tension superficielle du marché noir ; d'un côté comme de l'autre, vous étiez largué, et ne restait de vous que quelque vague souvenir dans l'esprit d'un vieux meuble comme Ratz, même si votre cœur, vos poumons ou vos reins pouvaient éventuellement survivre dans les cuves des cliniques
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"Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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RE : Ces phrases qui vous ont plu ...
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21/02/2024 à 10h06
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Quelques extraits de Véra de ce cher Villiers de l'Isle-Adam.
Quel styliste !
L'art de l'évocation :
"Tous les objets étaient à la place où la comtesse les avait laissés la veille. La Mort, subite, avait foudroyé. La nuit dernière, sa bien-aimée s’était évanouie en des joies si profondes, s’était perdue en de si exquises étreintes, que son cœur, brisé de délices, avait défailli : ses lèvres s’étaient brusquement mouillées d’une pourpre mortelle. À peine avait-elle eu le temps de donner à son époux un baiser d’adieu, en souriant, sans une parole : puis ses longs cils, comme des voiles de deuil, s’étaient abaissés sur la belle nuit de ses yeux. "
Le coup de foudre et la fin de la phrase (d'auguste...) !
"Véra, lassée des fadeurs cérémonieuses de son entourage, était venue vers lui dès la première circonstance contrariante, simplifiant ainsi, d’auguste façon, les démarches banales où se perd le temps précieux de la vie. "
Cette double et trouble évocation de l'amour (dans tous les sens du mot) et de la mort :
"Là, les deux amants s’ensevelirent dans l’océan de ces joies languides et perverses où l’esprit se mêle à la chair mystérieuse ! Ils épuisèrent la violence des désirs, les frémissements et les tendresses éperdues. Ils devinrent le battement de l’être l’un de l’autre. En eux, l’esprit pénétrait si bien le corps, que leurs formes leur semblaient intellectuelles, et que les baisers, mailles brûlantes, les enchaînaient dans une fusion idéale. Long éblouissement ! Tout à coup, le charme se rompait ; l’accident terrible les désunissait ; leurs bras s’étaient désenlacés. Quelle ombre lui avait pris sa chère morte ? Morte ! non. Est-ce que l’âme des violoncelles est emportée dans le cri d’une corde qui se brise ? "
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"Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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