Uchronie ou pas Uchronie

J'aimerais abordé le thème de l'uchronie dans la SF.
Uchronie , n.f. :(de chrono- d'après utopie; 1876) Philos. : reconstruction historique d'événements fictifs, d'après un point de départ historique et un ensemble de lois .
Larousse , Dictionnaire de la Langue Française , Lexis 1992
C'est la définition trouver sur l'exellent site dédié à l'uchronie :
http://www.noosfere.com/heberg/mota/introduction.htm.
J'aimerais avoir l'avis de chacun sur ce genre méconnus de la SF.

Je ne lis pas beaucoup d'uchronies pour ma part, c'est donc un genre que j'apprécie, mais seulement à petites doses.

La séparation, le dernier chef-d'oeuvre de Priest, est une oeuvre magistrale, qui dépasse d'ailleurs le thème de l'uchronie.

Sinon, j'aime beaucoup Pavane du trop injustement oublié Keith Roberts.

A propos de Pavane de keith roberts, je suis plus critique.
Je n'ai pas beaucoup apprécié son roman, j'ignore pourquoi, mais l'idée d'un monde où l'obscurantisme aurait régner jusqu'à maintenant n'est pas très original.
Je note même un côté "anti-papiste" de seconde zone typiquement anglo-saxon.
C'est un fait, la plupart des auteurs de Sf qui ont abordé le thême de l'Uchronie n'ont jamais essayer de lire un livre d'histoire, c'est plus de l'histoire empirique que de la vrai recherche.
C'est dommage, parce-que l'Uchronie est une branche majeur de la SF.

As tu essayé "La lune seule le sait" de Johan Heliot ?

A propos de Pavane et de son côté "anti papiste" (Bersekers dixit) certains éléments des sept nouvelles:

-les voitures-papillons, minuscules engins à vapeur (Petroleum Veto),
-l'interdiction papale d'utilisation du ciment pour que les forteresses (fiefs de toutes les rebellions) soient rasées rapidement, les seigneurs féodaux appuyant leurs révoltes sporadiques de sciences impies et hérétiques comme l'électricité ou la chimie,
-la très fermée, intouchable, indépendante, toute-puissante et héréditaire Guilde des Signaleurs, que la Papauté hésite à affronter ouvertement tant sa survie dépend des messages transmis par sémaphores. Même si certaines langues murmurent que Londinium (Nouveau Vatican) utilise des moyens de transmission plus rapides qu'elle interdit aux autres,
-la contrebande d'éléments électroniques là encore inerdits par décision papale,
-l'imprimerie style Gutenberg exclusive,
-l'Inquisition omniprésente qui fait régner la terreur,
-les progrès techniques condamnés car démoniaques,

me font penser, hors uchronie,à "Un cantique pour Leibowitz" de Walter M. Miller où, mais pour d'autres raisons, l'obscurantisme règne.
me font penser à "notre" papauté guère avare de décalages préjudiciables via, par exemple, sa position sur le port du préservatif.

Non, à mon humble avis, "Pavane" est un chef-d'oeuvre en matière de "terre étrangère". En outre, Roberts écrit peu mais magnifiquement bien. Pourquoi bouder son plaisir...!

Pour ma part, j'ai vu en Pavane, outre un certain anti-papisme une apologie de la laïcité.
Cependant, le point de déviation me paraissait intéressant et orginal.

Quant à Un cantique pour Leibowitz, c'est diablement long, et le troisième texte m'a vraiment paru trop caricatural et trop extrémiste.

Une excellente uchronie, diablement sarcastique : Autant en emporte le temps de Ward Moore (hélas trop oublié lui aussi).

Bigre !
Anti-papiste Pavane. Je ne crois pas.
Il suffit de lire Roberts pour se rendre compte que ce n'est pas son propos.
Je cite :
" L'Eglise savait que l'on n'arrête pas le progrès ; mais on peut le ralentir, le retarder ne serait-ce que d'un demi-siècle, pour donner à l'homme le temps de s'élever un peu plus vers la vraie raison : tel est le cadeau qu'elle fit à l'homme, cadeau inestimable, en vérité. Elle a opprimé ? Elle a pendu et brûlé ? Oui, un peu. Mais il n'y eut pas de Belsen, pas de Buchenwald. Pas de Passchendaele. "

AMHA, il s'agit plutôt d'une uchronie pessimiste. Le regard de Roberts sur notre Histoire n'est pas très positif. Ce qui ne veut pas dire qu'il juge l'histoire alternative qu'il a imaginé meilleure.
D'une autre façon et avec une grille de lecture différente, KSR en éradiquant la civilisation occidentale dans The years of rice and salt, imagine-t-il un monde qui n'est pas meilleur du tout en l'absence des Européens.
Dommage pour la vision positiviste ou ethnocentriste de l'Histoire.

PS : sinon pour le roman de Roberts, on peut l'envisager également au regard de l'histoire économique.

Toujours à propos de Pavane.

Au-delà des magnifiques éléments uchroniques chichement distillés et magnifiquement ordonnancés, le style d'écriture de K. Roberts me semble bigrement efficace en ce sens que, mine de rien, il mène son lecteur par le bout du nez en évoquant des destins tout simplement humains confrontés à cette 'autre histoire".

J'ai retrouvé cette délicieuse impression avec "Survol" du même auteur où le cadre (néanmoins magnifique) et le contexte ne sont que prétextes à l'évocation de tranches de vie, de réactions d'hommes et de femmes confrontés à leurs craintes et à leurs désirs.

Ps: Je serai très curieux de lire vos impressions autour du "Maitre du Haut-Chateau" de "qui-vous-savez"

		Citation : Autant en emporte le temps de Ward Moore

Incontournable pour qui veut tater de l'uchronie.

		Citation : Je serai très curieux de lire vos impressions autour du "Maitre du Haut-Chateau" de "qui-vous-savez"

Plus délicat à conseillé car, même les fans de K.Dick peuvent trouver la SF trop absente de ce roman. En effet, il s'agit là de se plonger dans un monde où les Allemands ont gagner la guerre et où la philosophie japonaise est très présente, sans rien de plus pour classer cet ouvrage dans le rayon SF.

Pour un aperçu de l'Uchronie, je te propose de visiter le site :
http://www.noosfere.com/heberg/mota/introduction.htm
Tu trouveras une rubrique "Incontournables" et une rubrique "Coup de Cœur" qui pourront t'aider.

		Citation : et où la philosophie japonaise est très présente

Et oui, trop présente, et c'est peut-être là où le bas blesse.

		Citation : Et oui, trop présente, et c'est peut-être là où le bas blesse.

Oui, cela peut être pénible. Pourtant grand admirateur de Dick, ce n'est pas mon roman préféré (pourtant primé par un Hugo). Dans le genre roman réaliste (si l'on fait abstraction de cet autre réalité "du maître..."), je conseillerais plutôt "Les Confessions d'un barjot".