Sens of Wonder

Sens of Wonder

C'est quoi cette bête digne du nom d'un cheval ailé de quinté dominical..?

Ce thread, ici ouvert à tous, non pas tant pour trouver un consensus de définition au terme, mais à l'inverse davantage en réponse aux si différents goûts SF qui nous animent et qui donneront naissance à des interprétations différentes.
En quelques mots, nul doute, autant de réponses que d'individus qui y répondront.

Cette amorce, surtout en réaction avec ce fameux et si fort "vertige" sous le clavier de je ne sais plus qui d'entre nous, qui fan de "Hard SF, tenta vainement et hélas de me le faire partager. Il possède, c'est manifeste une toute autre appréciation que la mienne, la "Hard-SF" me laissant froid.

Une prière néanmoins: ne pas tenter de se raccrocher au déjà formulé ailleurs par les spécialistes, mais oser le sentiment personnel, la concentration autour du sujet, les mots qui se cherchent et, n'ayez aucune crainte, qui se trouveront.

Perso, ce "sense of wonder", Grâal SF ou d'autres littés de l'imaginaire, patiemment recherché, est l'instant fragile, souvent éphémère mais quelquefois perdurant pendant lequel plus rien autour du livre lu n'existe sinon ces mots devenus images, odeurs et sons, dans cette réalité pourtant de banale d'encre de Chine seule. C'est, en somme, le moment crucial pendant lequel l'auteur impose le sommet de son art, cette capacité qu'il a et qu'il tisse lentement pour nous faire basculer dans l'autisme bienheureux. A mon sens il n'est pas tant construit de crédibilité scientifique audacieuse mais de mise en oeuvre d'une musique des mots assemblés (Ballard voire Bradbury).

		lacroute : Cette amorce, surtout en réaction avec ce fameux et si fort "vertige" sous le clavier de je ne sais plus qui d'entre nous, qui fan de "Hard SF, tenta vainement et hélas de me le faire partager.

Oui? On m'appelle?

Du coup j'ai déjà répondu au sujet du thread.
Le Sense of Wonder pour moi, c'est le vertige que peut provoquer la réalité poussée juste un ou deux crans plus loin.

L'hyper-réalité, en somme ?
Juste, apparemment, l'inverse de ce que je perçois sous le terme..!
Comme quoi, "sense of wonder" peut avoir double (si ce n'est plus) sens de signification..! Etonnant et intéréressant..!
Pour l'instant, le "sens of wonder" est une banane à deux bouts..! Nul doute qu'elle se faire multi-directionnelle, style étoile de mer..!

Le sense of wonder est définitivement ce qui m'a fait mordre à la SF vers l'âge de 10 ans...
Et celui ci a pour moi évolué pour être aujourd'hui bien différent d'il y a plus de trente ans: la magie actuelle et quasi enfantine pour moi, c'est le tourisme spatial, c'est visiter des planètes exotiques, cohérentes et fascinantes, raison pour laquelle je serai un éternel obligé de Jack Vance :)))
Pour illustrer le concept, la dernière lecture qui m'ait vraiment titillé la glande du SoW c'est l'écorcheur de Neal Asher. Coté francophone, j'aime beaucoup Genefort pour cet aspect.

Maintenant au delà de ça, ce n'est pas la seul attraction de la SF pour moi, car je n'y trouve pas beaucoup trace de SoW alors que je me régale avec Spinrad ou Brunner.

Je trouve également le concept du vertige particulièrement fascinant: c'est cette espèce d'aspiration dans un autre univers que j'éprouve en général avec du bon NSO comme Westerfeld ou Robert Reed (que je n'ai jamais lu en français pour le moment). Autre auteur vertigneux pour moi à ce titre en ce moment: Jablokov

Jouant le candide, le SoW ne semble ainsi accolable qu'au Space Op, au Planet Opera et à la Fantazy. Ainsi le Fantastique n'y aurait t'il pas droit par exemple ?

Lacroute et Gutboy, vous vous déboutonnez pas tellement. Vos définitions sont très abstraites. Difficile d'y mettre un sens précis.
Perso ce que j'associe le plus à SoW -sans doute à cause de mes premières expériences de SF- c'est quand dans une réalité assez prosaïque apparaît un élément qui ouvre (peut-être) sur "les fins ultimes"... Typiquement les trucs "à la Clarke" comme La sentinelle ou Rendez vous avec Rama... Mais j'éprouve un autre SoW qui est exactement ce que décrit Franz, le SoW "à la Vance", quand on est plongé avec réalisme et cohérence dans une réalité très exotique (et ça ne gâte rien si cette réalité est "planante" comme un Monde d'Azur)... Et puis il y a une troisième source qui est le SoW "ironique" "à la Egan", l'irruption avec le plus grand naturel, d'une manière complètement inédite de penser imposée par la situation, du genre quand dans la cité des Permutants, le héros fait durer sa douche 20 minutes à la fois parce qu'il a bien besoin de ça pour décontracter ses muscles endoloris mais aussi pour infliger une facture de 20 mns de calculs hydrodynamiques à son pingre de "double" "réel". Il y a sans doute d'autres sources de SoW mais ce sont celles qui me viennent immédiatement à l'esprit.
Franz a raison quand il dit que le SoW n'est pas indispensable à toute lecture SF : c'est vrai que les noms de Brunner et Spinrad n'évoquent pas spontanément le SoW, pourtant ce sont des très grands.

		Citation : Lacroute et Gutboy, vous vous déboutonnez pas tellement.

C'est que de la pudeur. Y'a des dames ici quand même..! MDR..! En tant qu'initiateur du thread je me dois de tenter de le faire vivre par petits bouts tentateurs successifs. C'est çà le SoW forumique..! Toi, tu montres un gros bout de toi d'un coup .
PS: (Cà c'est bien des propos de mec, tiens)

N'étant pas un érudit de la SF, je serais tenté de traduire, très librement, sens of wonder par "enchantement".

Certains récits, certains personnages, ont pu faire naitre en moi un enchantement ou une forme de ravissement, comme on voudra. je demeure sensible aux auteurs proches de l'humain et de son devenir; mais un texte comme "Replay" de Ken Grimwood, suscite toujours, en dépit de plusieurs relectures, cet "enchantement", c'est à dessein que j'emploie de terme à la connotation enfantine. Je conviens qu'il ne s'agit nullement d'un ouvrage majeur, ni d'un auteur au top.

Peut-être doit-on admettre que cette "échelle d'appréciation" demeure une affaire personnelle.

		Citation : "échelle d'appréciation"

Cà me fait penser à cette "échelle de la douleur" qu'on utilise, entre autres, en salle de réveil de bloc opératoire pour tenter de quantifier les douleurs post-chirurgicales.
Le Wonder n'aurait t'il pas du côté "zéro" de sa puissance un écho du côté des auteurs radicalement pessimistes de la SF(de l'ant-wonder en quelque sorte), et à l'inverse une puissance maximale chez les fabricants de rêve professionnels ?

		Citation : En tant qu'initiateur du thread je me dois de tenter de le faire vivre par petits bouts tentateurs successifs.

Ah d'accord... C'est tout une technique... Vivement la suite tout de même.

		Citation : Toi, tu montres un gros bout de toi d'un coup

C'est vrai. Et encore je suis loin d'avoir tout montré.

		Citation : C'est vrai. Et encore je suis loin d'avoir tout montré.

Vantard..!