Sciences sociales et science fiction

Salut à toutes et tous, pourrez vous m'aider ? Je cherche à constituer un corpus de textes, aussi exhaustif que possible où il est question de sciences humaines et sociales, qu'elles soient "réelles" (psychologie, sociologie, anthropologie, histoire, sciences politiques...) ou fictives (genre psycho-histoire d'Asimov) ou qui mettent en scène des spécialistes de SHS... Je ne cherche pas des histoires d'anthropologie-fiction à la Le Guin, mais bien des histoires où il est question de SHS et de spécialistes des SHS, comme il y en a d'autres, beaucoup plus nombreuses, où il est question de physique et de physiciens... Exemples : Fondation d'Asimov (psycho-histoire), Death sentence d'Asimov ("psychologie", plutôt sociologie d'ailleurs), Simulacron 3 de Galouye (marketing), Sans parler du chien de Willis (histoire)...

Doit-y en avoir une floppée... Je ne suis pas chez moi, alors juste une note :
SI le spécialiste de la circulation est un urbaniste, si l'urbaniste peut venir d'un cursus géographie, si la géographie fait partie des sciences humaines, tu as un bon vrai spécialiste dans "La ville est un échiquier" de Brunner.

Bien sûr, du même, en seconde main, tu as Chad C Mulligan de TAZ, mais noyé dans tant de persos que ça ne t'intéressera sans doute pas...

Pour le reste, j'attends d'être chez moi pour voir raviver ma mémoire (si j'ai ça en rayon)

De Willis, il faudrait également citer Le grand livre. Plus ancien, il faut citer L'échiquier fabuleux, de Lewis Padgett. Je pense qu'il y en a plein d'autres, je vais réfléchir.

		morca : si la géographie fait partie des sciences humaines, tu as un bon vrai spécialiste dans "La ville est un échiquier" de Brunner.

Oui, oui, la géo, l'urbanisme, le transport, ça m'intéresse. Donc je note La ville est un échiquier.

		morca : Bien sûr, du même, en seconde main, tu as Chad C Mulligan de TAZ, mais noyé dans tant de persos que ça ne t'intéressera sans doute pas...

Lu il y a trop longtemps. Qu'est ce qu'il fait dans la vie Chad C Mulligan ?

		Lisbei : De Willis, il faudrait également citer Le grand livre.

Oui, oui bien sûr c'est la même "UFR" d'histoire que dans Sans parler du chien... Et il y a des nouvelles aussi sur ces historiens.

		Lisbei : il faut citer L'échiquier fabuleux, de Lewis Padgett.

Encore un échiquier ! OK, je note aussi... Merci infiniment les ami(e)s.
More, more...

De la même Willis, Passage, où les personnages principaux sont un médecin et une psychologue, cherchant à trouver une fois pour toutes ce qui cause les NDE... et qui trouvent autre chose. Jacinthes, de Chelsea Quinn Yarbro, où l'un des persos centraux est un psychologue, qui travaille sur le rêve et les rêveurs (ces 2 mots de commentaires sont affreusement réducteurs, mais tu trouveras mieux ailleurs). L'enchâssement, de Ian Watson (linguistique).

		Citation : De la même Willis, Passage, où les personnages principaux sont un médecin et une psychologue, cherchant à trouver une fois pour toutes ce qui cause les NDE... et qui trouvent autre chose.

Oui, j'ai adoré ce livre comme d'ailleurs tout ce que j'ai lu de Connie Willis. Faire un roman sur ce qu'il y a au bout du couloir noir des NDE, il faut être gonflée...

Pas si évident que cela comme question. La ville est un échiquier de Brunner est certainement une bonne réponse.
Deux autres idées : Babel 17 de Samuel Delany (1966, publié chez Calman Levy dans feu l'excellente collection "Dimensions" en 1973) et L'enchâssement de Ian Watson (1973, et 1974 chez Calman Levy again). La linguistique est au centre de ces deux romans. Je n'ai relu aucun des deux depuis fort longtemps et les détails de leurs intrigues m'échappent. Mais à l'époque je les avais tous les deux beaucoup aimé. L'enchassement est sans doute un des meilleurs exemples de la SF engagée des années 70, sur fond de guerre froide, de guerre du Viet Nam et de collonisation du tiers monde. A relire en espérant que ce ne soit pas démodé.

		Citation : La ville est un échiquier de Brunner est certainement une bonne réponse.

Et c'est du bol parce que j'avais mal lu la question ^^. Je croyais qu'il suffisait un récit avec des spécialistes.
Du coup, ça va réduire le champ j'imagine...

Reste à savoir jusqu'à quel point ou sous quel angle tu penses l'abord de la science.
Par exemple, les monades urbaines commencent par la description du monde du récit par deux "sociocomputeurs" mais on ne peut qu'inférer grossièrement la science dont ils sont les représentants. C'est avant tout un artifice qui permet à Silverberg de planter le décor - grossièrement d'ailleurs - et cela est oublié ensuite...

pour Chad Mulligan de TAZ c'est un sociologue. Si le perso est très marquant - et qu'on a des parties d'ouvrages fictifs greffés dans le récit - le récit ne tourne pas autour de la socio...

Note pour le fun : dans Simulacres de Dick, tu as le Dr Superb - psychanalyste - qui apprend, dans le premier chapitre, que son activité est hors la loi - remplacé par les thérapies chimiques. Il sera maintenu dans ces fonctions pour des raisons stratégique et deviendra momentanément le dernier psy sur Terre. Le perso est marquant, pareil, mais le livre ne tourne pas autour de la psycho...

Merci Lisbei, Ultrarat et morca... En fait, j'ai pas été très clair, et je ne le suis toujours pas complètement... Ce que je cherche ce sont les différentes manières dont la science-fiction a "inventé" des sciences ou des méthodes scientifiques pour décrire, expliquer ou prédire le fonctionnement social, l'évolution des sociétés, comme le font actuellement des sciences comme la sociologie, les sciences politiques, l'histoire, l'anthropologie, la géographie humaine, etc... L'exemple-type c'est la psycho-histoire chez Asimov... Ou la cliologie chez Michael Flynn... Ou la simulation électronique pour prédire le comportement d'achat chez Galouye (déjà évoquée dans une vieille nouvelle de Pohl IIRC) ... Je ne suis pas sûr qu'il y ait tant que ça d'exemples... Je suis moins intéressé, dans cette affaire, par les sciences du comportement individuel, psychologie, psychanalyse...

C'est plus clair.

		Citation : la géographie humaine

- Dans Les Falsificateurs de Bello.
> Sliv Dartunghuver, jeune Islandais diplômé en géographie est engagé dans un cabinet d’études environnementales. Il découvre qu'en fait son chef travaille pour le CFR (Consortium de falsification du réel).

" Cette organisation secrète, aux ramifications internationales, est chargée de monter de toutes pièces des dossiers sur de faux événements historiques, de faux artistes ou de fausses œuvres, « scénarios » qui doivent être étayés par la création de fausses sources. En truquant le manuscrit posthume d’un célèbre anthropologue, il revisite, dans son premier dossier, l’histoire des Bochimans du Kalahari. Afin de sensibiliser l’opinion internationale à leur cause, il les engage dans une lutte pour conserver leurs terres face à la multinationale qui exploite les mines de diamant de la région."

		Lobo : Ce que je cherche ce sont les différentes manières dont la science-fiction a "inventé" des sciences ou des méthodes scientifiques pour décrire, expliquer ou prédire le fonctionnement social...

- L'enchâssement de Watson, cité par Ultrarat, est donc une bonne suggestion d'après ce que tu demandes. Puisque les expériences effectuées par les scientifiques sur les enfants-cobayes sont censées mettre en perspective les processus de création des langages humains, ou même extraterrestres.

J'avais pensé à Babel17 avant même de penser à citer L'enchâssement, mais je ne suis pas vraiment sûre que ça rentre dans le cadre, et moins encore avec les précisions apportées par Lobo, c'est quand même une action très "individuelle". De la même façon, je ne suis plus vraiment sûre que L'échiquier fabuleux soit finalement une idée adéquate (vois ici : http://www.noosfere.com/icarus/livres/niourf.asp?numlivre=-323129 ), non plus d'ailleurs que Passage, quelque amour que Lobo et moi lui portions ;-).

En revanche Les langages de Pao, de Vance, y entrerait, du coup, puisqu'il s'agit d'utiliser la linguistique pour changer les comportements.

Mais dans les cas sus-cités, on ne peut pas dire que les romanciers aient "inventé" une science, ils ont "inventé" de nouvelles applications possibles de sciences humaines pré-existantes.

Enfin, bien que mon unique lecture remonte à déjà un certain temps, je pense que Jacinthes (que j'ai cité dans l'un de mes posts au-dessus) entre toujours dans le cadre. A ce propos, va voir ici : http://www.noosfere.com/icarus/livres/niourf.asp?numlivre=776