Répartitoire spatiale des couches sociales

Comme le faisait remarquer Lacroute, suite au message de christian, pourquoi ne pas lancer ce thread au titre pompeux ?

Utopie, dystopie, aventure, la sf rêvant le monde, elle veut parfois mettre en scène des univers aux couches sociales multiples. Elle peut les différencier de différentes manières, et l'une d'elles est la répartition dans l'espace, parallèle fait avec la répartition floue, mais non moins réelle, que nous connaissons dans notre monde.
Le plus caricatural ou lapidaire ou commun est peut-être la répartition verticale. Ce qui est en haut et ce qui est en bas, comme le disait l'autre... Pauvres dans la crasse des bas-fonds, aristocratie dans les nuages.

Avez-vous remarquer dans vos lectures des répartitions telles ou plus originales, plus étonnantes, plus parlantes pourquoi pas ?

Sous-couche éxilée dans le temps: "les déportés du cambrien" Silverberg
IGH à l'envers dans "Le navire des glaces" de Moorcock
"Trains-bagnes" de la Cie des Glaces=En BD le "Transperceneige" de Lob et Rochette.
...etc

On pourraît aussi imaginer : les pauvres, malades du sida et noirs au sud ; les peuples génocidés au milieu de 2 mondes ; le surpeuplés et jaunes à l'orient .....

Monades urbaines

Plus tu montes les étages, plus tu es responsable et respectable ...

Dans Gens de la Lune de Varley, il est fait allusion à une répartition géographico-socio-économique : plus ont était riche et puissant aux début de la colonie, et plus son habitat était au plus profond des tunnels lunaires, et puis, le temps et les progrès faisant leur oeuvre, les habitats avec fenêtres ont été reconquis par les élites socio-économiques.

Dans Les chroniques de l'inquisition de Somtow, c'est toute une planète qui est l'habitat des privilégiés, privilégiés qui trustent aussi le moyen le plus rapide de se déplacer d'une étoile à une autre.

Il ne s'agit là que d'un mince catalogue, l'intéressant n'est-il pas de voir ce que ce phénomène recouvre ? Une stratification/sclérose de la société, celle décrite par l'auteur, celle que veut nous montrer l'auteur et qui nous entoure dores et déjà. C'est pour cela que j'apprécie l'exemple de Varley et du renversement qu'il donne des tunnels de la Lune. Là où existe la possibilité du changement, demeure la vie.

Le successeur de Pierre - Jean-Michel Truong

Le peuple est enfermé dans un cocon individuel, immergé dans un monde totalement virtuel.
Son seul lien avec le monde se fait via le web.
Les riches vivent à l'air libre dans un monde bien plus réel où le "zero contact " n'a pas lieu.

vda

		Citation : Dans Les chroniques de l'inquisition de Somtow, c'est toute une planète qui est l'habitat des privilégiés

Dans le cycle Traquemort de Simon R Green, l'auteur reprend plus ou moin l'idée. Il y a une planéte campagnarde où est cultivé la nouriture, une planéte industrielle ou sont les entreprises, une planéte capitale où siege le pouvoir, une planéte où sont exilé les bannis et une planéte pour les lepreux...

Dans Les barreaux de l'Eden de Pelot, il existe trois catégories A, B et C.

Pour saisir, une partie de la critique de Claude Ecken sur Noosfere :

Après une guerre bactériologique la société s'est divisée en trois classes génétiques distinctes, A, B, C, la classe A représentant l'élite intellectuellement supérieure, la B encadrant la classe C, celle des Dup-Smith, au raisonnement limité, cantonnés dans les tâches manuelles. Il n'y a pas de lutte des classes car le paradis est promis à tous. Jagor Jean le prophète en a prouvé l'existence grâce à l'ANC X, la drogue qui permet d'entrer en contact avec les défunts.
Seules les classes B et C peuvent dialoguer avec les âmes des disparus. Les déviants en passe de devenir des Incrédules sont soignés à l'aide d'une drogue, lors de séances de Défonce qui les libèrent des interdits et leur permettent d'assouvir leurs fantasmes. Les classes A n'ont pas besoin de Contacts car ils disposent d'une immortalité plus immédiate grâce une autre drogue, également nommée ANC X. Quand leur longévité risque de semer la suspicion auprès de leurs collègues ils s'en vont, après des siècles de bons et loyaux services, sur une planète de rêve, Alphan, qui leur est réservée.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais sur le sujet, la nouvelle Les Parias de Poul Anderson (Histoires de cosmonautes) m'a toujours parue un peu bizarre.
Les "Parias" en question sont les cosmonautes au long cours. Bien que gagnant très bien leur vie, ils sont obligés de vivre entre eux dans des "ghettos", ils sont brimés et ne jouissent pas des mêmes droits que tous. La raison ? Les voyages dans l'espace se déroulant plus vite que la lumière, les cosmonautes vieillissent moins vite que les autres hommes, d'où leur mise à l'écart de la société...
Je n'ai jamais été convaincue par cette analyse. Dans toute société, de tels hommes seraient peut-être jalousés, mais respectés.
En même temps, quelque chose que je ne saurais définir m'a toujours gênée chez Anderson...

Il y a aussi le premier (et pas terrible) roman de Thierry Di Rollo, Number nine, où les pauvres vivent dans des zones radioactives.

Il y a aussi le concept de village planétaire défini par Serge Lehmann dans la trilogie F.A.U.S.T. et Wonderland: une zone pour les nantis, et un vaste espace sans foi ni loi en dehors pour le reste de l'humanité. On retrouve peu ou prou le même concept dans le Wang de Bordage.

Il me semble que l'aspect social est un des pôles d'interêt de la SF francophone.