Pour ou contre... Carpenter ?

Oui écouté moi aussi et même chose. Je ne connaissais pas ces émissions, et France inter non plus et vraiment, ça n'est pas France Q. Je n'ai particulièrement pas aimé le moment du "il est trop pessimiste pour", qui me semblait en contradiction avec "il a échappé au cynisme 80", "il croit en ci, en ça etc"...
Mais comme disait un joueur de poker à propos des livres de poker, il y a toujours quelque chose à grapiller...
Cette émission spécifiquement fait un peu rencontre de fan, genre "est-il mort mtn" "oh, non, on peut pas dire ça, parce que, bin,, j'aime bien carpenter, alors on peut pas dire ça..."
ai préféré celle sur Shining...

Carpenterophiles, je vous conseille le film American nightmare (The purge en vo).

"Pour ou contre... Carpenter ?"

Assurément, pour. Il fait parti des réalisateurs qui, durant mon adolescence, m'ont rendu cinéphile. Bon, j'admet que ses derniers films ne sont pas les meilleurs (même si, pour moi, un mauvais Carpenter reste quand même digne d'intérêt). Mais durant les années 70 et 80, il a pondu des métrages en cinémascope à la réalisation et au cadrage toujours maîtrisés, avec souvent, en toile de fond, une critique sociale ou politique. En plus de ça, il avait un très grand sens du scénario. Il a bien compris que ce n'est pas la complexité qui fait la qualité, mais la mécanique bien huilée. Le scénario de New York 1997 est un bijou de simplicité, et pourtant qu'est ce que c'est efficace et jouissif ! Comme réalisateur, il maîtrise parfaitement le suspense, le hors cadre et le huis clos et préfère suggérer plutôt que montrer (même si certains films dérogent à la règle, The Thing et ses débordements gore surréalistes, notemment). Ses films sont d'ailleurs souvent traités comme des westerns (grosse influence de Howard Hawks, Rio Bravo est une vrai matrice pour Carpenter), de Assaut à Ghost of Mars, en passant par New York 1997, Los Angeles 2013, Invasion Los Angeles, The Thing.... de vrais films de lonesome cowboys. Bon je vais pas énumérer tout ce que j'aime chez lui (c'est un auteur indépendant, il fait lui même la musique (avant gardiste) de ses films, c'est surement le réalisateur le plus lovecraftien, il donne des rôles de femmes fortes à ses actrices, comme James Cameron, etc...), j'adore Carpenter !

Vu avant-hier The Ward, en fin de compte bien plus un thriller psychologique qu'un film d'horreur à proprement parler et qui met un certain temps à dévoiler sa véritable nature – je n'en dis pas plus pour ne pas spolier... Je déplore une facture scénaristique classique pour un récit qui ne l'est assurément pas et qui méritait une narration plus aboutie : dans l'état actuel des choses, c'est une "simple" histoire à chute qui gâche son potentiel narratif et donc artistique.

Après, ça reste un film tout à fait regardable...

J'ai revu son dyptique avec Snake (New York 1997 & Los Angeles 2013) dont je n'avais qu'un très vague souvenir remontant à un quart de siècle.
Eh bien je dois dire que si Carpenter est inégal, il a au moins signé deux films tout à fait recommandables, avec un Isaac Hayes absolument remarquable !

		Gui : Giant Bomb's 2014 John Carpenter Interview

C’est drôle de l’imaginer, retraité à la tignasse blanche, élevé aux westerns d’Howard Hawks, baigner dans la culture « jeune » des jeux vidéos .

(Mais c’est tant mieux : qu’il se repose et s’amuse, maintenant qu’il lui est vain de batailler avec les studios)

		Olivier : New York 1997 & Los Angeles 2013

J’aime bien New York 1997, son imagerie futuro-punk, son anti-héros charismatique, sa gallerie de seconds rôles ; par contre, je trouve que Los Angeles 2013 manque sacrément de tenue, scénaristique comme visuelle.

(mais la fin est superbe)