Les lectures de janvier

Lu pas mal de choses durant cette deuxième semaine de l'année.

Surtout terminé l'essai de Colson et Ruaud sur la S.F., quand j'aurais réussi à mettre un peu d'ordre dans mes pensées et les sentiments que cet ouvrage m'inspirent, j'essaierais d'en faire une chronique en bonne et due forme.

Lu Le Haut-Lieu et autres espaces inhabitables de Lehman. Une belle découverte que cet auteur dont je ne connaissais que quelques nouvelles éparses dans diverses anthologies. Recueil fort plaisant, auteur à découvrir dans d'autres facettes de son talent.

Lu également un petit roman historique de Jean-Pierre Luminet, astrophysicien de profession et écrivain puisqu'il a publié pas mal, tant en vulgarisation qu'en fiction : Le secret de Copernic. De l'aventure, des rebondissements, beaucoup d'imagination pour présenter la principale "découverte" de Copernic, l'héliocentrisme. L'auteur fait revivre avec brio toute cette Renaissance qui bouleversa la Chrétienté de plus d'une façon et, cerise sur le gâteau, il entrouvre sa boîte à outils et nous dit ce qui est historique et ce qui est pure fiction.

Fini aussi Le sommeil de la raison de Juan Miguel Aguilera, autre roman historique cette fois fortement teinté de fantasy. Du divertissement à grand spectacle, des assassins, des sorcières, des prophéties séculaires et une cohorte de personnages historiques qui se démènent en ce début de XVIe siècle. C'est bien rythmé, ça se lit facilement, mais Aguilera est passé complètement à côté de son roman en ne développant pas plus l'opposition entre rationnel/irrationnel à laquelle se prêtaient si bien ses personnages. Dommage. Peut-être un autre livre du monsieur me fera changer d'avis.

Je commence Dracula de Bram Stoker, LE monument du fantastique que je n'avais jamais lu encore. Ce qui me fait peur c'est que la traduction me semble prendre beaucoup de libertés avec l'original...

Du Dick en VO en ce moment:

Martian Timeslip
How we got long after the bomb
Ubik

La Supplication(Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse) de Svetlana Alexievitch, reçu le lendemain de ma commande.
Effroyable à lire tant son témoignage personnelle ainsi que ceux qu'elle retranscrit sont bouleversants de sincérité et d'humanité déchue.

Jekub >> Pour illustrer ta lecture.

Merci leGaidol pour cette délicate attention qui viendra "égayer" ma lecture, si on peut dire. (Celle commentée de " residents still consume locally grown produce", est vraiment intéressante pour ce bouquin car le plus en adéquation avec l'idée qu'il cherche à mettre en avant.)

		Citation : La Supplication(Tchernobyl, chronique du monde après l'apocalypse) de Svetlana Alexievitch, reçu le lendemain de ma commande. Effroyable à lire tant son témoignage personnelle ainsi que ceux qu'elle retranscrit sont bouleversants de sincérité et d'humanité déchue.

Je confirme, la lecture de ce livre devrait être obligatoire, en particulier le premier témoignage, qui m'avait ému aux larmes.

J'ai fini le bouquin sur la Commune, et il est vachement bien. Son analyse de la situation politique assez délicate, avec à Versailles un parlement avec des monarchistes majoritaires mais divisés (légitimistes contre orléanistes), des républicains de raison comme Thiers ou modérés comme Ferry, des radicaux comme Gambetta face à une Commune elle-même divisée entre une majorité jacobine et une minorité libertaire, avec les Allemands qui occupent un arc qui va de St-Denis à Charenton le Pont, c'était pas facile !
Une armée battue, dernier rempart de l'Etat, elle-même divisée entre bonapartistes, républicains, monarchistes, et un seul Communard, c'est pas facile du tout.
La conclusion, plaçant l'analyse de la Semaine sanglante sous les hospices de Bauman (Holocauste et modernité) est passionnante et vertigineuse.
Comme souvent, rien ne vaut le livre d'un étranger pour aborder des sujets passionnels de notre histoire, à l'instar de Paxton pour Vichy.

Allez zou, back to imaginary, avec Confessions d'un linceul, le tome 3 des Livres de sang de Barker.

		Citation : Comme souvent, rien ne vaut le livre d'un étranger pour aborder des sujets passionnels de notre histoire, à l'instar de Paxton pour Vichy

Très vrai.

Lu le deuxième tome du Livre de Cendres de Gentle et bien que n'etant vraiment pas un adepte de la Fantasy en géneral,je dois admettre que c'est un bon livre, bien écrit,avec un réel talent pour esquisser des personnages très vivants en quelques pages et que le personnage de Cendres est plus subtil qu'il n'y parait à première vue;
Donc partant pour la suite.

Lu aussi Les nombreuses morts de Jack l'eventreur,un ouvrage de la Bibliothèque rouge aux Moutons electriques, une étude très vivante du personnage de Jack,avec une description fouillée du contexte historique,un rappel des faits et des differentes théories ainsi qu'une analyse de la postérité litteraire et mythique de l'eventreur.
Passionnant.

		RisingSun : Je commence Dracula de Bram Stoker, LE monument du fantastique que je n'avais jamais lu encore. Ce qui me fait peur c'est que la traduction me semble prendre beaucoup de libertés avec l'original...

Franchement, tu peux t'arrêter là où tu en es : ça ne s'arrange pas par la suite, bien au contraire...

Là franchement, autour de Dracula, voilà un créneau de lecture qui me titille depuis belle lurette.
En Marabout Géant de la grande époque que je le l'ai le bestiau vampirique.
Il contient au lu des promesses de la 4 de couverture un prologue parait t'il inédit pour l'époque.
Vrai l'idée d'en entreprendre la lecture est une riche idée et me tente.

Mais, mais, mais, mais pour l'instant un vrai plaisir me guette, trente nouvelles en CLFantstique de chez Opta, dessins de Moébius, signées Robert Bloch. "Contes de Terreur". Là je sais que je vais me régaler, me pourlécher les badigoinsses.
Etonnamment le prologue made in Bloch lui-même compare l'auteur à Jacques Tati via un parrallélisme curieux: l'écrivain se sentait à l'époque (1974) aussi ignomineusement méconnu en France que le cinéaste le fut aux USA, mis à part par un pole de fans inébranlables. Autre point commun autorecensé de ce tandem assez étonnant: l'humour. Là oui OK pour l'humour mais, comment dire, Tati et Bloch ne visent pas les mêmes cibles.

Lu la fontaine pétrifiante de qui vous savez en faisant Paris-Bilbao en avion. Très bien comme d'hab' avec Priest, mais la surprise ne marche plus! Ce sont toujours les mêmes ficelles littéraires admirablement maitrisées que l'on retrouve dans l'archipel du rêve ou la séparation, Priest crée une espèce d'accoutumance qui mène à l'indigestion de caviar. Bref, c'est excellent, mais mon plaisir a été un peu défloré par les lectures préalables du bonhomme: en résumé, je dirais qu'il faudrait commencer à lire Priest avec la fontaine pétrifiante (ou alors à lire en second après l'homme inverti). Et garder le Prestige et la Séparation pour la fin.

Commencé les 100 premières pages du Boulevard des disparus de Weiner: c'est du déjà vu, mais c'est du bon, que du plaisir dans une ambiance Dark City.