Les lectures de janvier

Les monades urbaines est un des tout premiers bouquins de SF que j'ai lu, il y'a maintenant quelques années, et j'en garde une très bonne impression, mais je ne me rappelle plus des détails.

		Toltek : Salut à tous

Salut Toltek!

		lobo : les monades urbaines

Le premier Silverberg que j'ai lu.
J'avais arrêté sa lecture avant le dernier chapitre, je l'ai repris un an plus tard et la fin m'avais déçu.

Il n'empêche que l’évocation de ces tours d’habitation colossales m’avait marqué
Cette construction qui concrétise la verticalité hiérarchique, l’"ascenseur social", est un thème courant en SF (me revient à l'esprit la nouvelle Le sommet dans Histoires de rebelles) mais quel roman l'illustre plus directement? (Serge Lehman parlerait sûrement de réification de la métaphore...)
Ce n'est peut-être pas un grand livre mais je pense que , dans ce sens, c'est un livre important.

		lobo : Un homme d'une vingtaine d'années la poursuit. Il a l'air hagard, les yeux injectés de sang. Il tient une torche de fabrication artisanale dont le bout rougeoie de chaleur [décidément, il ne pense qu'à ça, Bob ]

Heureusement que tu n'as pas lu le rêve du violeur dans L'homme programmé ;-)

Il y a souvent du sexe dans les textes de Silverberg (habitude héritée de sa production porno soft?) mais ici c'est érigé en système.
Mon souvenir est lointain mais il me semble que le but était de supprimer la jalousie et l’agressivité qui en résulte, dans ce lieu où les gens vivent les uns sur les autres.
Une façon aussi de briser dans l’œuf la transgression, l’interdit ?
(Et qu’advient-il du désir sexuel quand il est toujours réalisé? Je ne me souviens pas qu’elle était bien gaie cette « liberté » sexuelle...)


lobo, je te consellerais bien autre chose de Silverberg, que j'ai beaucoup lu, mais je ne connais pas tes goûts, tes attentes...

		Citation : Il n'empêche que l’évocation de ces tours d’habitation colossales m’avait marqué Cette construction qui concrétise la verticalité hiérarchique, l’"ascenseur social", est un thème courant en SF (me revient à l'esprit la nouvelle Le sommet dans Histoires de rebelles) mais quel roman l'illustre plus directement? (Serge Lehman parlerait sûrement de réification de la métaphore...)

I.G.H. de Ballard... Pas génial mais... comment dire ?... beaucoup plus "adulte" que les monades urbaines...

		Citation : lobo, je te consellerais bien autre chose de Silverberg, que j'ai beaucoup lu, mais je ne connais pas tes goûts, tes attentes...

J'ai beaucoup aimé la novella Sailing to Byzantium (1985) pour plein de raisons : far future original, villes anciennes mythifiées (Alexandrie, notamment...), échos cyberpunk (c'était l'époque), solution hard science à une histoire d'amour mal partie, tout ça bien raconté, tout le contraire des monades avec leurs infodumps indigestes... Globalement jusque là tout ce que j'ai essayé de lire de Silverberg sentait trop ces (infâmes) années 70's... Sinon j'ai lu de mémoire Le temps des changements (pas fini), Les ailes de la nuit, La tour de verre, L'homme dans le labyrinthe, Le livre des crânes (pas fini), L'oreille interne, Les masques du temps...

Après près de 3 mois de hiatus (hé oui, quand même...) je me suis remis à la lecture avec Histoires Divines, que je trouve un peu poussif...

		lobo : Globalement jusque là tout ce que j'ai essayé de lire de Silverberg sentait trop ces (infâmes) années 70's...

Arfff..! C'est sûr que ça élimine une bonne moitié des ouvrages que tu as cité et dont certains sont considérés comme ses meilleurs...

Et comme, avec la fin des 60s, cela rassemble les 3/4 des romans que j'ai lu, je ne peux trop m'avancer sur le reste.
Je te déconseille toutefois La face caché des eaux (que j'ai aimé) : je ne pense pas que la fin te plairait.
(Quant au Ciel brûlant de minuit, je compte le lire prochainement; j'en parlerai donc plus tard)

Dur, dur de te proposer un titre mais essayons quand même :
la novella Né avec les morts, une histoire d'amour compliquée (mais de 1974 et sans cyberpunk/hard-science...)

		Citation : la novella Né avec les morts, une histoire d'amour compliquée

Merci, c'est noté. Je lis demain et je te dis.

		Citation : mais de 1974 et sans cyberpunk/hard-science...

ça va pas le faire alors... M... y'a pas de smileys sur Culture SF...

J'enchaîne donc sur Espace de Baxter, c'est limpide et délicieux. A écouter avec The surface on the Sun, de Murphy!

Lu Né avec les morts, une novella de Silverberg conseillée par Jim. Merci Jim. J'ai beaucoup aimé. Curieux comme ça ressemble beaucoup à Sailing to Byzantium... Là un amour impossible entre un vivant et une morte... Ici entre un virtuel et une mortelle parmi les immortels... Dans les deux cas, les immortels ou les morts, qui les uns et les autres ont tous le temps devant eux le tuent en parcourant le monde de ville en ville... Les villes "archéologiques" que prisent les morts font écho aux villes mythiques que prisent les immortels... Original aussi, le goût des morts pour la chasse aux animaux éteints, l'auroch, le couagga...
Décidément je ne sais plus quoi penser de Silverberg sinon qu'il est capable du meilleur comme du pire...

Il t'est peut-être arrivé de remarquer que "inégal" est une anagramme de "génial"

Bah elles sont bien les années 70 !

Pour ma part, deux livres, un tout petit et un gros, mais deux livres de la plus haute importance.
Tout d'abord, l'énorme bio de Barbey d'Aurevilly parue chez Fayard. Un excellent boulot, qui exhume un auteur un peu trop oublié, et met en lumière des aspects méconnus du bonhomme (son intérêt pour la politique internationale). Par contre, c'est quand même un peu long, et l'écriture est peu palpitante.

De l'autre, un petit bouquin d'une immense qualité : Dans l'asile de nuit suivi des Lettres de prison de Rosa Luxemburg.
Le premier texte brûle d'une révolte violente, suscitée par la mort de plusieurs SDF -thème ô combien d'actualité- qui n'a pas pris une seule ride : "Brusquement le spectre horrible de la misère arrache à notre société son masque de correction et révèle que cette pseudo-honorabilité n'est que le fard d'une putain."
L'autre est un recueil des lettres de prison qu'elle envoyât à Sonia, la femme de Karl Liebknecht. C'est la Rosa intime, passionnée de biologie, de géologie, qui s'enchante du vol d'un bourdon, pleure de voir un soudard brutaliser un buffle ou des oiseaux être éradiqués par l'urbanisation. Des textes très beaux, d'une réelle qualité littéraire, très romantique par son goût de la nature.