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Le meilleur Priest ?


  Sujet proposé le 28/01/2005 à 16h51 par Olivier
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zomver

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28/12/2004
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RE : Le meilleur Priest ? 26/04/2005 à 22h17  

Syliodj :

La fin, une vraie trouvaille, m'a pourtant laissé sur ma faim, je l'ai ressentie comme baclée...

Tu n’es pas le premier à avoir ressenti cela. Peux-tu dire pourquoi ? (Si tu penses que cela peut trop dévoiler l’histoire à ceux qui ne l’ont pas encore lue, indique-le début de post en signalant d’emblée le "SPOILER" )

Signature de zomver "Mes doigts sont verts et quelquefois ils tombent." (Le troupeau aveugle – John Brunner)
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lacroute

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13/03/2005
6465 messages
RE : Le meilleur Priest ? 26/04/2005 à 22h18  
Le meilleur Priest ?
Pas difficile: "Le monde inverti" vécu comme un uppercut magistral pleine machoire.
"Le Don" n'a laissé aucune trace dans ma mémoire (mauvais signe...!) et pourtant je l'ai lu...
Signature de lacroute https://laconvergenceparalleles.blogspot.com/
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Syliodj

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28/02/2005
39 messages
RE : Le meilleur Priest ? 27/04/2005 à 13h41  

Citation :

de Syliodj :
La fin, une vraie trouvaille, m'a pourtant laissé sur ma faim, je l'ai ressentie comme baclée...



Citation :

de lacroute :
Tu n’es pas le premier à avoir ressenti cela. Peux-tu dire pourquoi ?


Je vais essayer d’expliquer sans révéler la clé du livre…
Je peux situer cette insatisfaction sur deux plans. Mais tout d’abord, je veux dire que ce livre détient une vraie trouvaille, un « mobile » qui vaut à lui seul tout l’intérêt de le lire. Sans compter une écriture plaisante et fluide.

Sur le premier plan, je ressens une disproportion dans les différentes parties. Un démarrage très lent, l’enfermement dont je parlais en me sentant comme prisonnier d’un couloir. A la réflexion, j’ai aimé cette sensation « à posteriori », en relation avec le contenu du livre, avec sa « clé », mais elle provoquait des envies de pousser l’auteur ou le personnage dans d’autres explorations, envies très frustrantes vue leur impossibilité « technique » ! :o)
Même si la docilité du personnage à respecter le cadre de découverte que son milieu l’autorise à explorer, j’avais cette tendance à me dire : « Mais pourquoi ne fait-il pas ceci ou cela ? » et je ne me sentais pas surpris.
Pour revenir aux disproportions du livre, il s’agit surtout du nombre de pages consacrées à la mise en place, assez longues, puis une partie moins longue d’exploration du sujet, suivie d’une partie courte de solutions envisagées et révélant la clé, clôturée d’une partie extrêmement rapide, quelques pages, d’une fin beaucoup trop ouverte car laissant trop de questions en suspend.

Sur le second plan, concernant la clé et le cadre qui permet la révélation de cette clé, trop de questions autant politiques que scientifiques restent sans réponses. Bien sûr, l’on peut imaginer soi même une bonne partie de ces réponses et je me suis demandé si l’auteur n’avait pas envisagé une telle fin pour se permettre une seconde partie à cette histoire ? Mais comme c’est la première fois que je lisais cet auteur, je me suis dit que c’était peut-être sa façon de faire. Pourtant, en repensant au film « Existenz » dont je ne sais s’il est fidèle au livre, il me semble avoir ressenti cette même insatisfaction. Trop peu de réponses, trop d’ouverture de fin.

Je ne suis pas demandeur de fins ficelées, produits finis ou clés en main. Mais là, trop de choses restent inexplorées, comme si l’auteur s’était débarrassé un peu tôt d’un écrit qu’il souhaitait dépasser assez vite… Cela dit, je suis très content d’avoir découvert cet auteur et aussi ce livre qui pour moi recèle un sujet hors du commun.
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K2R2

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01/06/2003
346 messages
RE : Le meilleur Priest ? 27/04/2005 à 18h33  

Citation :

Ca y est ? Déjà lu ? :)


Serais-tu devenue une inconditionnelle de Priest Zomver ? En tout cas, bienvenue au club des priestophiles :]
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zomver

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28/12/2004
1523 messages
RE : Le meilleur Priest ? 27/04/2005 à 22h46  

Syliodj :

Pour revenir aux disproportions du livre, il s’agit surtout du nombre de pages consacrées à la mise en place, assez longues, puis une partie moins longue d’exploration du sujet, suivie d’une partie courte de solutions envisagées et révélant la clé, clôturée d’une partie extrêmement rapide, quelques pages, d’une fin beaucoup trop ouverte car laissant trop de questions en suspend.


Tu as raison lorsque tu constates que les différentes phases du roman ne bénéficient pas du même développement. Serais-je devenue une inconditionnelle de Priest (comme le dit K2R2 ;) ) pour chercher à trouver une justification / interprétation à cela ?
Toujours est-il que le sujet réel du livre est "la perception de la réalité" (c’est d’ailleurs Priest lui-même qui le dit dans une interview que tu pourras retrouver sur le site d’ActuSF).

Voilà pourquoi, selon moi, les impasses sur les questions politiques et scientifiques se justifient. Elles ne sont pas l’objet du livre ! Rien n’est d’ailleurs plausible dans la réalité de cette ville qui se balade sur la Terre sans qu'aucune vue satellitaire ne la révèle à une quelconque puissance (!!!). De même, les phénomènes physiques responsables de la distorsion ne font pas non plus l’objet d’une explication qui tient la route pour la bonne (?) raison que la cause de la distorsion a peu d'importance: ce sont les effets qui intéressent Priest. J’ai toujours été surprise d’ailleurs que certains classent ce livre en hard-science ! Selon moi, les "explications" ne sont là que pour donner une certaine cohérence au bouquin, sans plus!

La fin est rapide et ouverte, c’est vrai mais elle me convient. Je dirais même qu’elle me comble :

<SPOILER>

Syliodj, as-tu remarqué qu’alors même que le champ de force est annulé, Helvard reste prisonnier de sa perception : il va continuer à voir un soleil distordu car l’habitude est telle que sa perception n’évolue pas, se fige en quelque sorte ?

"Je me retournai vers le nord. Le soleil se couchait. Déjà, la plus grande partie de son disque énorme avait disparu. J’attendis que sa flèche supérieure eût glissé au-dessous de l’horizon. Et quand la nuit tomba, je regagnai la plage à la nage à travers les vagues."

Moi, je l’ai interprété comme cela : chacun sa perception, chacun sa prison.

</SPOILER>

J’ai lu que Milan Kundera avait écrit cette phrase :
"Le romancier est déterminé par un cercle magique de quelques thèmes, à savoir de quelques énigmes existentielles qui toute sa vie le hantent, et qui sont pour lui la raison même d'écrire."

Je ne peux m’empêcher d’appliquer cela à Ch. Priest et à son souci de réfléchir à la perception de la réalité. Un souci que j’ai retrouvé dans beaucoup de ce que j’ai lu de lui et le roman Les extrêmes que tu lis, Syliodj, ne fait pas exception (J'espère que tu en apprécieras la fin amha, elle est magistrale).

Ce qui est intéressant chez cet auteur est qu’il n’y a pas une bonne perception et les autres mauvaises : il y en a plusieurs, elles ne s’excluent pas forcément, elles diffèrent. C’est tout. Je ne peux que citer Marianne Leconte présentant le livre d’or de la SF de Priest :

"Priest, à l’inverse d’un écrivain comme Philip K. Dick, dont les univers deviennent agressifs et déséquilibrants sans raison apparente, n’est pas le peintre de l’aliénation totale de l’homme. Il ne voit dans cette aliénation et dans ce refuge dans une réalité alternée qu’une « incapacité à regarder le monde réel »]…[Son but n’est donc pas de décrire cette aliénation mais de montrer qu’il existe plusieurs réalités et que chacun d’entre nous a la sienne qui lui est propre, personnelle, et qui n’est jamais tout à fait celle du voisin. Ce n’est donc pas tant la société que Priest met en cause que notre appréhension du réel, notre perception de la réalité, notre aveuglement et notre fermeture sur nous-mêmes".
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Syliodj

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39 messages
RE : Le meilleur Priest ? 30/04/2005 à 01h31  
J'adore les livres qui mettent en jeu les points de vue et la distorsion des réalités qui s'ensuit lorsque ceux-ci sont trop exclusifs ou réducteurs.
J'aime à dire qu'il n'y a pas de réalité, il n'y a que des points de vue !
J'ai expérimenté plusieurs fois, dans le passé avec des classes, ces observations par lesquelles ont fait étudier un fait de plusieurs endroits puis relater aux élèves ce qu’ils ont vu. Il est édifiant de noter les différences, voire les divergences, puis d’assister aux débats où certains cherchent à convaincre les autres de la justesse de leur point de vue… jusqu’à l’évidence qu’ils n’ont pas identifié la même chose !

Je comprends bien le parti pris de Priest pour ce livre et les impasses dont tu parles. Mais on ne se refait pas, l’absence de développements sociopolitiques me manque, je suis incorrigible (comme si je voulais prétendre manger une pizza dans un restaurant libanais !). Honte à moi !
Et puis j’avais très envie d’un regard de ces femmes de l’extérieur sur l’étrange comportement de ces hommes de la cité… mais en vain… et puis je pensais qu’avec la dernière femme, nous pourrions aller plus loin… je me suis senti frustré.

Mais je dois dire qu’au cinéma par exemple, je garde en mémoire très longtemps les films qui me mettent dans cet état, celui d’après « Le monde inverti », un état d’insatisfaction, de contestation, d’énervement, de jubilation en fait d’être confronté à une œuvre qui me bouscule qui me triture… jusqu’à ce que je ne puisse plus la trouver « à côté » mais vraiment dans le mille de son sujet.

Alors il est vrai que « Le monde inverti » me laissera toujours ce sentiment d’insatisfaction car l’auteur n’est pas allé là où je l’attendais, il n’a pas été prévisible, il n’en est devenu que plus grand et ce livre va rester longtemps dans ma mémoire !

Pour « Les extrêmes », la prévisibilité est plus perceptible mais parce que le sujet a été traité plus souvent. Un excellent livre que je recommande… après « Le monde inverti ».

Merci à vous pour ces découvertes et les excellents moments passés avec.
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Olivier

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RE : Le meilleur Priest ? 30/04/2005 à 11h02  
Il faut dire aussi que Le monde inverti est le premier roman vraiment priestien (si l'on ne tient pas compte de son premier roman, non traduit et sur lequel je ne me prononce donc pas).
En effet, Fugue for a darkening island [traduit sous le titre Le rat blanc] est un excellent roman catastrophe à la Wyndham (un très bon auteur injustement oublié) doublé d'une écriture new wave, puisque la narration est éclatée dans le temps. Mais on n'y trouve aucune interrogation sur la réalité.

Pour en revenir donc au Monde inverti, il faut tenir compte de deux choses, AMHA pour vraiment l'apprécier :
1 - tenir compte de l'époque pour se rendre compte à quel point ce bouquin fut révolutionnaire
2 - tenir compte du fait que l'auteur n'était pas encore pleinement mature

P.S. pour zomver et les autres : avez-vous lu L'archipel du rêve et La séparation ? Si oui, qu'en avez-vous pensé ?
P.P.S. pour zomver : quand liras-tu l'excellent Fôrets secrètes de Berthelot ?
P.P.P.S. : N'oubliez pas de lire le dernier Ecken : Le monde tous droits réservés. Assurément l'un des meilleurs livres de sf française de la décennie.
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Syliodj

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RE : Le meilleur Priest ? 30/04/2005 à 11h42  
amha ???
Veuillez excuser mon inculture mais je suis resté les neurones congelés à la lecture de cette expression !
Un p’tit coup de google et :
Assocition de Modélisme ferrovière du Havre !
Non, sûrement pas ceci !
A Mon Humble Avis ! Abréviation fréquente sur les forums internet ! Bons sang mais c’est bien sûr !
Me voilà moins idiot qu’hier !
;o)

de zomver :
…as-tu remarqué qu’alors même que le champ de force est annulé, Helvard reste prisonnier de sa perception…

Et oui, bien sûr… et voilà la source de mon insatisfaction car avec Ayerdhal, mes lectures jubilatoires viennent du fait que cet écrivain fait valser les points de vue au point qu’il vous retourne comme une crêpe d’un personnage à l’autre. Il vous fait adopter la raison de l’un par son point de vue puis en passant à l’autre vous fait vous nier et vous damner de l’avoir suivi dans la démonstration précédente… etc… Plus un humour et un sarcasme ravageurs…
Et Priest m’a transporté dans un autre monde, qui se tient, solide…

de Olivier
1 - tenir compte de l'époque pour se rendre compte à quel point ce bouquin fut révolutionnaire
2 - tenir compte du fait que l'auteur n'était pas encore pleinement mature

Tout à fait ! Vous me voyez convaincu… en un mot, en deux ? Mais heureux !...
;o)
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zomver

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1523 messages
RE : Le meilleur Priest ? 01/05/2005 à 18h14  
Olivier < Vi ! J'ai lu L'Archipel du rêve et j'ai donné mon impression générale ici même, dans ce thread. ;P !
Nan ! Je n'ai pas encore lu La Séparation.
Forêts secrètes est un livre qui me guette du haut de l'étagère mais là chuis en plein dans Les futurs mystères de Paris avec le type au Borsalino fluo, alors cette lecture sera pour un peu plus tard... Pas taper, hein ? ;D
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deep_turtle

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RE : Le meilleur Priest ? 02/05/2005 à 23h32  
Pour moi, si effectivement c'est difficile de dire quel est le meilleur Priest, c'est parce que plusieurs de ses romans, aussi différents soient-ils, forment un tout très cohérent. Priest, pour moi, est obsédé par la gémellité et la différence. Ses romans récents, "The Separation" et "The Prestige" en sont l'expression la plus évidente, et le fait qu'il ait lui-même des enfants jumeaux n'est surement pas étranger à l'affaire... Ceci l'avait auparavant poussé vers la question de l'identité, notamment dans "The Glamour" (le don") et "The Affirmation" (la fontaine pétrifiante) posent des questions. Pour moi ces quatre romans sont indissociables, ce sont quatre facettes d'une même interrogation. Les titres originaux eux-même évoquent cette unité.

Après, "The Inverted World", "Indoctrinaire", "Fugue...", "The Space Machine", "A dream of Wessex" (futur intérieur) appartiennent à un autre registre. Ils peuvent être bien écrits, assez inventifs, mais j'ai plusl'impression d'y lire un auteur de SF qui veut écrire, sciemment, de la SF, qu'un auteur tout court qui nous parle de lui, de la vie, de l'homme, etc... ("futur intérieur" est surement à la limite entre ces deux catégories...)
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