Hard Science en général et Egan en particulier

Asimov a écrit beaucoup de vulgarisation scientifique après sa première période d'écrivain SF, pendant qu'il était étudiant, et avant sa seconde, quand il a repris certains de ses cycles majeurs pour en faire la daube infâme qu'on sait. Entre temps, il n'a écrit qu'assez peu de SF en fait et mis à part Les Dieux Eux-Mêmes ou La Fin de l'Eternité, ce sont des choses assez dispensables ou bien des ouvrages pour la jeunesse, donc au contenu hard sf pour le moins timide : les bibliographies sont trompeuses car elles listent beaucoup de recueils de nouvelles écrites très tôt dans sa carrière puis rééditées ensuite alors que le nom d'Asimov était vendeur

Bref, tout ça pour dire qu'Asimov n'est pas exactement un auteur de hard sf ; il l'a plus ou moins été au début de sa carrière, à l'époque où la hard sf était relativement facile à produire, mais il est assez vite devenu "obsolète" et n'a jamais vraiment rattrapé son retard...

Les dieux eux-mêmes sont assez dispensables aussi. Asimov n'y est plus dans le coup même s'il essaie de faire jeune (et il aura un succès d'estime). Mais l'hypothèse centrale est tout à fait hard SF.

Les Dieux Eux-Mêmes reste un des meilleurs livres de SF que j'ai lu, hypothèse hard SF de départ ou non... Et, pour l'époque, je trouve son traitement tout à fait dans le coup

Comme quoi, les goûts et les couleurs...

Les coups et les douleurs, tu veux dire... :]

Beaucoup aimé les Dieux eux mêmes moi aussi.

J'en garde aussi un bon souvenir.

Et il me semble que c'est l'un des Asimov préférés de Gérard Klein.

N'en déplaise à Gérard Klein, ce roman m'est apparu très "fabriqué"... Un Asimov d'âge mûr, qui n'a plus vraiment écrit de SF depuis 15 ans, s'y remet à une époque où elle est très différente de ce qu'elle était au moment où lui même en était un des principaux protagonistes... New wave, audaces stylistiques, libération sexuelle... Il n'en possède pas vraiment les codes, mais il fait semblant... Et sur la base d'un challenge hard SF (qui lui vient d'une discussion avec Silverberg si je me rappelle bien) il fabrique une histoire dans le goût de l'époque... Et comme il a un métier fou, il fait illusion... Mais tout ça sent déja le fabriqué et le manque de sincérité qui crèveront les yeux quand il reprendra dans les années 80 ces cycles Fondation et Robots sous la pression de ses éditeurs.

		Citation : Mais tout ça sent déja le fabriqué et le manque de sincérité qui crèveront les yeux quand il reprendra dans les années 80 ces cycles Fondation et Robots sous la pression de ses éditeurs.

Le reste , je ne peux pas me prononcer , je n 'ai pas lu , mais je suis tout à fait d'accord avec cette partie de l'analyse ....

De toutes façons, s'il avait fait comme les auteurs New Wave du moment, on lui aurait reproché de vouloir faire plus djeunz qu'il était, alors bon...