Faut-il lyncher David ?

		Citation : Celà dit, je croit que c'est Tarentino qui avait dit " je tourne une scène comme je pense qu'elle doit être tourné et après, je vais voir ce qu'en dise les journalistes français pour savoir ce que j'ai mis dedans".

que ce soit de lui ou pas , c'est excellent !!

		Citation : stratagème 32 ?

C'est Morca qui le définit dans son post, Stegg ^^.
et euh... je ne cherche pas à être désobligeant (c'est comme ca qu'on dit)... pas de ca chez moi ! ^^
Comme Fabieng l'a répété, sans chercher à offenser Morca, on n'est pas sans arrêt entrain de disséquer le film pour comprendre l'intrigue...

Comme je suis modeste, et que j'ai bien aimé ma formulation précédente, je me cite:

		copier/coller d'un post dans cinéGDC : J'avais eu la chance de regarder Muholand Drive sans connaître ni Lynch, ni la particularité de ce film. Le film m'a scotché et captivé. Inévitablement, à la fin, j'ai été très très sceptique,... mais cela n'a rien enlevé ni à l'esthétique du film, ni à l'excellent jeu des acteurs (embarqués dans une histoire mystérieuse), ni à l'intrigue... si l'intrigue n'est pas réflechie, et écrite au hasard des divaguations lynchiennes, peu importe !... puisque j'aurai eu l'illusion d'entrevoir et comprendre le drame qui s'y joue. Ici, l'important n'est finalement pas d'y voir un dénouement, ou une espèce de catharsis (héhé, utilisons les mots appris en cours de francais) qui expliquerait et résoudrait tout cet ambroglio.

Je pense que passé cet effet de surprise, je risque d'être déçu par les prochains films de Lynch s'il reste dans la même veine. Ceci dit, j'avais regardé Lost Highway un an après, et j'avais beaucoup aimé.

		BdN : Lesquels?

Je pensais surtout à ceux qui conçoivent les 4emes de couverture ou les accroches des films sur les affiches ou DVD.
(Je tâcherai de rapporter des exemples si tu le souhaites)

Et puis ma remarque tire, en partie, son origine d'une interview de Christopher Priest où il parlait d'une annonce, au dos d'un de ses romans, qui situait son oeuvre entre Les vestiges du jour d'Ishiguro et Le maître du haut-château de Dick : Priest disait que "ces quelques lignes n'ont rien à voir avec l'oeuvre qui attend entre les couvertures" (par ailleurs, il déteste Les vestiges du jour)
Pour des commerciaux, l'impact compte souvent plus que la justesse.
(C'est leur métier, je le comprends bien, mais je ne peux me retenir de râler dans mon fauteuil)

Et enfin, si le terme "lynchien" me fait toujours un peu tiquer, c'est qu'il me paraît très flou (plus que "kafkaïen" ou "dickien", à mes yeux) et j'ai parfois l'impression que, d'un individu à l'autre, il peut y avoir de sensibles différences sur ce qu'on veut lui faire dire,
Par exemple, en ce qui te concernes, quelles caractéristiques de La moustache te font la qualifier ainsi ?

		Citation : stratagème 32 ?

morca a donné sa source : Schopenhauer.
Plus précisèment, L'art d'avoir toujours raison.

Stratagème 32, vraiment pas le meilleur Schopenhauer, soit dit en passant.

Merci Bdenerfs (si je puis me permettre !), j'ai l'impression d'être un peu compris, hélas le Morca est entré en "MODE : Mauvaise Foi" et quoique je dirai désormais sera inlassablement disséqué pour me faire dire l'inverse de ce que je pourrai penser... Ai-je dis qu'il n'y avait rien à comprendre dans les films de Lynch, ni qu'il ne fallait pas y "réfléchir" ? jamais, mais bon... je dis que l'essence des films était la "sensation" ; refuser de vivre les "sensations" en tant que telles pour essayer de construire, de comprendre une intrigue à tous prix, résoudre une énigme ou un puzzle à tous prix était vain et ridicule ! Bien sûr qu'il y a des choses à dire et à disséquer sur un film de Lynch, à l'infini même, mais pas au niveau de la compréhension d'une intrigue : se "braquer" là-dessus c'est se priver de pas mal de choses de l'ordre du ressenti. Mais bon je vais encore pas être compris. Mon intervention en fait était plutôt en réaction de stegg, qui se dit hermétique à Lynch (je peux te comprendre stegg et ce n'est pas une critique) : bref l'essence d'un film de Lynch est pour moi au niveau des sens/sensation et non du sens/intrigue ou scénario. c'est un préalable pour moi pour apprécier ses films. Après s'il y a énervement je dis : arrête le café et joue au badmington !

Oui, bin faut bien s'énerver de temps en temps, sinon, c'est pas drôle...

		fabieng a dit : en réaction de stegg, qui se dit hermétique à Lynch (je peux te comprendre stegg et ce n'est pas une critique)

Bin, c'est con, parce que Stegg a pris pour lui ce que j'avais dit en réaction à toi ^^

		Citation : je dis que l'essence des films était la "sensation" ; refuser de vivre les "sensations" en tant que telles pour essayer de construire, de comprendre une intrigue à tous prix, résoudre une énigme ou un puzzle à tous prix était vain et ridicule !

Soyons consensuel, alors. Je suis d'accord, mais l'un n'empêche pas l'autre SURTOUT dans Mulholland Drive, où tout est fait pour donner l'envie au spectateur de chercher à comprendre - sans y arriver sans doute : élément qui reviennent qui semble faire sens lié avec d'autres, sans compter, disais-je des clés sur le net, sur les dvd... En fait, c'est même clairement le projet du film que de faire énigme, et, par là, de générer de l'angoisse.
Par contre, je me méfie de Lynch, je veux dire sur les raisons pour lesquels il construit son truc comme ça. Méfie, je veux dire : je suis pas sûr que ce soit juste instinctif, quoiqu'il dise parfois.

Ceci dit :
Stegg, je te visais pas...
BdN : stratagème 32, non je crois pas.
Olivier : pas le meilleur ? Je sais pas, mais le plus drôle peut-être ?
Sinon, je réitère : Eraserhead est celui qui vaut pour moi par dessus-tout.
Quant à Elephant Man, c'est à Olivier que je m'adresse en un sens, pour éviter la confusion, ou du moins à la suite de sa réaction, je l'aime beaucoup. Je dirais que si d'un point de vue classique du ciné, c'est le meilleur, dans la logique Lynchéenne, c'est le moins intéressant... Non ?

sinon, fabieng :

		Citation : je suis allé au marché aujourd'hui sans me dire "mangeons des légumes ce soir car Morca a mangé des nouilles ce midi"

Avoue, t'as mangé des légumes ce soir, non ?

		Citation : Par exemple, en ce qui te concernes, quelles caractéristiques de La moustache te font la qualifier ainsi ?

Le fait qu'un élément perturbateur, une moustache, vienne mettre le patatraque dans l'histoire, alors... le malaise du personnage principal vient bousculer la cohérence du film... c'est moins sombre et inquiétant, (ésthétique différente à celle d'un film de Lynch) on retrouve pourtant ce besoin de nous faire partager le vertige du bonhomme (Lynch condamne un de ses acteurs à des malheurs et aux pires affres d'une folie) ... Perdu dans les déambulations et son voyage pour retrouver sa lucidité, tout est mis en oeuvre pour nous perdre, jusqu'à la toute fin du film, et le réalisateur ne se fourvoie pas (fourvoyer...? je sens que c'est là... le hic... est ce que le réalisateur fait ça volontairement ou, c'est clairement à défaut d'une fin crédible) à nous ré-imerger dans la juste réalité... en fait, un film qui parvient à tourmenter à cette manière, est lynchien (j'octroie à Lynch la presque-omniscience de ce talent... pour le cinéma).
C'est du ressenti... difficile de te le faire percevoir.
Tu partages le sentiment pour la Moustache?

		Citation : mais le plus drôle peut-être ?

Ah non, Essai sur les femmes, par son outrance, m'a vraiment fait marrer.
Et ses écrits sur la religion contiennent aussi quelques petites perles d'athéisme.

La moustache est vraiment un excellent film. Assurément l'une des grandes réussites de la sf française au ciné (euh, il y a d'autres ???) Et il n'y a pas besoin de faire une histoire échappant à la compréhension pour cela.

Je reviens juste là-dessus, BdN :

		Citation : on n'est pas sans arrêt entrain de disséquer le film pour comprendre l'intrigue...

Il est vrai qu'il faudrait d'abord éclaircir. Fabieng parlait de "sens caché", tu parles de "comprendre l'intrique", moi je sais pas trop, bref...
Le sens que je peux y trouver n'est pas forcément la question de l'intrigue, ni - plus vicieux - celui prévu par le film... ^^

Griller par Olivier : j'ai toujours pas lu le truc sur les femmes.

[oh pinaise là je suis paumé, comment une moustache a pu se glisser là-dedans ? le seul truc de sur que je puisse dire c'est que j'ai mangé des nouilles (mais chinoises !). Sur que si on y met du sens après coup, c'est une provoc anti-Morca - sauf que c'est pas moi qui ai choisi le menu ! désolé...]

j'ai parlé de "sens caché" moi à un moment ? surement pas pour dire qu'il y avait une quelconque solution possible à une énigme... Et puis je le crois assez roublard le Lynch pour "jouer" au final de toutes ses intrigues, de toutes ses hypothèses qui se sont développées après le film pour en rajouter une couche sur le DVD et pour en quelque sorte "densifier le mystère" de Mulholland Drive. ça le fait surement marrer de savoir qu'il y en a qui cherche encore une énigme...

Lynch fait des films en partie "abstraits" comme un peintre, pas des puzzles. y-a-t-il des Jackson Pollock en 5000 pièces chez Nathan ? (juste pour imaginer le casse-tête !)