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Sujet proposé le 03/08/2010 à 19h37 par Lisbei |
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RE : En août, tu lis où ?
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27/08/2010 à 19h55
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Vu que ce que j'ai à en dire est assez sévère, je vais me contenter de déverser ici mon avis sur Les tours de Samarande de Norbert Merjagnan. Ainsi, ça se perdra avec le mois d'août.
En fait, je n'ai apprécié ni l'histoire (convenue et à mon sens baclée sur les dernières cent pages), ni les personnages (monolithiques et dont deux finissent par s'effacer devant la figure du guerrier, ouais), ni le style vanté par la 4ème de couverture.
Le pompon pour moi, ces envolées lyriques, emphatiques, amphigouriques (qui heureusement diminuent avec la montée de l'action et donc l'approche de la fin). Le titre m'évoquait Italo Calvino et ses Villes invisibles, ainsi que Les cités obscures de Peeters et Schuiten. Rien de cela dans Les Tours de Samarande, pseudo roman bordagérien. Dommage.
Toutefois, les auteurs français sont rares, Norbert Merjagnan a donc tous mes encouragements pour le futur.
Citation un peu longue, je m'en excuse :
"La colère n'est pas une amie. Une intime, oui.
Car elle vient à lui nue. Sans parole. A peine le touche-t-elle qu'elle le pénètre. Le sang bout, les veines enflent. Elle tourne à vif la peau des entrailles. Oshagan encaisse. La douleur se diffuse et creuse la chair. Elle presse le supplice contre les os, un tour, puis un tour, puis un tour. Jusqu'à ce que ce qu'un premier cri crève [sic, erreur de fichier ?].
La colère est l'ancêtre des émotions. La soupe magmatique qui couve sous les plaques chevauchées des sentiments. Ce n'est pas une sauvage. Sauvage reviendrait à dire qu'elle peut s'amadouer, cependant que la chaleur de son feu ne tolère pas d'autre vision que celle d'une totale incandescence. La colère monte de l'abîme. Du gouffre chtonien où dégoutte une terre en sang. Ventre, boyasse, antre, elle fermente et bouillonne, saute d'humeurs en cendres, elle brûle. Quand la croûte, enfin, se déchire, quand vient l'instant, la colère ne sort pas. Elle érupte.
La lave aux lèvres, Oshagan se retire des hommes.
Il s'interne.
Il s'isole en cellule d'abcès. Des boursouflures de chairs capitonnées, lacées au fil du temps, se referment sur lui. La mémoire où il s'emmure suinte comme une plaie.
Les doigts fumants, le guerrier empoigne le fer rouge de la colère qu'il enfonce jusqu'au bras dans le pus, creusant et brûlant un passé qui ne guérit pas."
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dernière édition : 27/08/2010 à 19h57
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