En Mai , lecture et muguet...

1 fois de + très réussi, cette couv' chez Lune d'Encre !

Bleue comme une orange de Spinrad entre deux bouquins de révisions...

Le Bloch est pas mal, mais souffre AMHA de deux défauts :
- tout d'abord, c'est un peu suranné
- ensuite, je trouve qu'il est trop "mécanique", en privilégiant uniquement la fameuse dernière phrase. Si on prend une nouvelle comme Enoch, qui joue plutôt sur l'ambiance et la psychologie pathologique, à l'image de ses romans en fait, je trouve que l'on a un texte beaucoup plus réussi, moins mécanique, donc plus l'oeuvre d'un auteur que d'un faiseur en fait. Un peu comme La citrouille (in. Territoires de l'inquiétude 8 et Halloween : les citrouilles de l'horreur), qui joue aussi pleinement sur l'ambiance, et prend le temps de vraiment creuser ses personnages, on atteint là encore un nouveau sommet.
Finalement, je pense que Bloch est bien meilleur en roman qu'en nouvelles. Ou bien ses nouvelles préférées ne sont pas les miennes, après tout. Je préfère de loin ses anthos chez Casterman ou Les neuf cercles du crime.

Je commence Anaisthêsia d'Antoine Chainas. L'écriture est tout simplement parfaite : clinique, froide, façon Manchette. Son refus de toute forme de manichéisme, du bien et du mal (façon Izzo par exemple) laissent penser à un très grand polar. Peut-être le premier grand roman de l'auteur, ce qu'aurait pu être Versus s'il avait été retravaillé et dégraissé de ses lourdeurs.

		Citation : je trouve qu'il est trop "mécanique", en privilégiant uniquement la fameuse dernière phrase.

Oui. Tout à fait. Mais cela ne m’a pas gêné. Peut-être même au contraire, au regard de la mienne jubilation, abasourdi par le métier (je ne choisis pas ce mot par hasard) du bonhomme. Cette « mécanique » que tu décris est belle et bien de l’ordre de la « recette professionnelle » pour reprendre une formulation autre. Mais oui, j’aurais du mettre en avant ce phénomène dans ma chronique pour prévenir celles et ceux tentés par la lecture, la répétitivité pouvant à raison lasser.
Simple oubli. Mille excuses.. !

De nouvelle en nouvelle, ici sur « Contes de terreur », on retrouve un moule estampillé Bloch au service de l’idée de départ, réutilisable à chaque démarrage. Le processus de réalisation scénaristique est presque inchangé dans ses constituants du premier au dernier récit. Et l’élément ainsi à juste titre « mécanique » le plus perceptible dans son invariabilité de forme est celui qui engendre la « dernière phrase ».
Bloch s'en défend mais je pense que le fait d'avoir à son service un processus huilé n'est pas indifférent à son utilisation systématique.
Autre précision: les contes ici présentés sont ici un best of largement étalé dans le temps, de 46 à 70 environ.

		Citation : c'est un peu suranné

Surannés les textes ici présentés ? Oui. Et encore une fois j’y ai trouvé mon bonheur. Faut dire que je trouve mes marques fantastiques plus dans le passé que dans les formes semblent t’il plus violentes de maintenant. Une dose de nostalgie pour un recueil que j’avais déjà lu et apprécié il y a maintenant plus de 30 ans ? Sûrement. Faut dire qu’à l’heure où on se pose la question de savoir si la SF est relisible j’ai trouvé chaussure à mon pied, compromis fragile entre le plaisir d’antan et les aspirations personnelles du moment via les formes littéraires prisées actuellement.

Pour finir: toujours est-il, Olivier, que les bémols ici par toi pointés sont tout à fait judicieux..!

		Olivier : c'est un peu suranné

C'est même un euphémisme.
Je pique un commentaire de vda au sujet de Lovecraft qui se prette à Bloch aussi:
... j'ai beaucoup apprécié le travail d'ambiance et d'atmosphère, sa maîtrise dans la progression de l'histoire qui laisse le lecteur devancer et anticiper la narration des évènements sensationnels, sa désinvolture vis-à-vis des différents protagonistes. D'autant plus apprécié que le monde conté par l'auteur, celui du milieu du XXe siècle est un monde quasiment disparu.

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J'ai fini l'homme dans le labyrinthe. Assez déçu. Beaucoup de bavardage qui aurait mérité des ellipses, le labyrinthe n'a pas une place primordiale dans l'histoire, les deux personnages principaux et leur tempérament sont prévisibles, et l'intervention des extraterrestres est assez naïve ou très classique. Le même défaut que Loterie Solaire de Dick à mes yeux, on part d'une idée de départ originale qui n'est pas du tout mis au service du reste de l'histoire.



Les gardiens d'aleph-deux, ça commence très très très bien...

Tu verras que ça se poursuit très bien aussi, et ça se finit de même ;]

Terminé Aube d'acier de Charles Stross, très prenant, voire captivant par moments et totalement dénué de longueurs malgré sa taille.
Aux combats spaciaux de Crépuscule d'acier, Stross a substitué un huis-clos bien plus intéressant à mon goût. Un fort bon moment de lecture.

La fin semble annoncer une suite que Stross n'a semble-t-il pas encore écrite (rien vu de tel sur isfdb).
Avez-vous des infos à ce sujet ?
Aurait-il écrit une ou des nouvelles se rattachant à ce "cycle" ?

J'espère Gui, j'espère !

scifictif> Je partage ton avis de février sur Le crépuscule d'acier. Je n'étais pas franchement d'attaque à me procurer Aube d'acier, bien que CdA commence et termine très bien. Maintenant, si cette suite est plus homogène et/ou nettement meilleure... Ça change la donne. C'était l'avis de Sandrine, aussi. Ya plus qu'à...

Hop. Sprach Zarathustra de Richard Strauss...

		BouquetdeNerfs : J'ai fini l'homme dans le labyrinthe. Assez déçu.(...) le labyrinthe n'a pas une place primordiale dans l'histoire (...)

Dommage, ce premier rendez-vous manqué.
Et, effectivement, ce n'est pas le labyrinthe le moteur de l'histoire; mais l'homme qui est en son centre.

RisingSun te conseillait les volumes de son intégrale de nouvelles; c'est à mon avis une bonne idée : on y trouve nombre de sujets ensuite développés en romans.
J'ai des réserves sur le dernier tome (Mon nom est Titan) avec plusieurs textes du cycle Roma AEterna qui m'ont sensiblement ennuyé.
Et le premier (Le chemin de la nuit) est assez particulier, une bonne moitié des nouvelles ont plus d'intérêt historique (pour l'aperçu qu'elles donnent de la production des magazines de l'époque) que de qualité intrinsèque.
Mais ensuite, ça décolle. Vers des sommets.

Vision aveugle, de Peter Watts.