En 2022, lis tout ce que tu veux

		Citation : Femmes blafardes – Pierre Siniac Relecture d'il y a des décennies sous le tapis. Avais bien aimé et l'avais affirmé ici. Constat d'approche: me souviens de rien; même pas que Jack, le tueur en série qui laisse un éventail à chaque fois qu'il tue devient "Jack l'éventeur". Citation: « - Dites-moi, madame, est-ce qu'il y a un garage dans le coin? Je suis tombé en panne un peu plus loin et... Elle bâillocha et il put voir sa bouche délabrée, des chicots qui semblaient avoir fait la guerre de Cent Ans sur un fromage de chèvre dur comme de la pierre : - Bah, y a Cafarelli... Mais à c't'heure.. »

La mécanique du livre est à la fois cocasse et géniale. Une sorte de manège entre les petits commerces, le restaurant des trois couteaux, le cinéma et le bordel de cette petite ville. J'ai ri et j'ai adoré. Bonne relecture à toi !

Portrait du diable en chapeau melon de Brussolo.
Une dystopie horrifique assez intrigante : du Brussolo à son meilleur.

Midi XXIIe siècle des Strougatski.
Nouvelle traduction intégrale du très ancien Les revenants des étoiles. Cela confirme ce que je pensais.
Les frangins excellent dans le roman ou la novella, mais ne sont pas de bons nouvellistes (les rares nouvelles qui me sont tombés entre les mains m’avaient laissé de marbre). Ce sont des textes finalement assez naïfs, malgré quelques bonnes idées ici ou là.
On n’y sent pas encore le pessimisme et la satire grinçants des deux auteurs, qui viendront avec la maturité littéraire. On est encore trop, à mon goût, dans l’utopie scientiste à la Efremov, mâtinée de sf campbellienne.
Au vu du sommaire, le meilleur est donc à venir, puisqu’il ne reste que des romans et une novella.

La petite coriace d'Anne Loyer . Magnifique !

1922 - 1929 : Les années folles ? De Jean-Yves Le Naour.
Passionnant.
L’auteur tord définitivement le coup à la légende dorée du jazz et du champagne coulant à flot. On peine à imaginer à quel point la Grande guerre hante ces années pas si joyeuses, avant les deux terribles décennies qui allaient suivre.

Ma France méconnue - Mohamed Bekada.

Nouvelles d'un siècle l'autre : tome 1 de Frédéric H. Fajardie.
Le premier tome de sa volumineuse intégrale des nouvelles. Un auteur que j'avais découvert quand il publiait dans Charlie Hebdo, dont les nouvelles m'avaient vraiment marqué.

"Varlot Soldat" de Daeninckx + Tardi.
Tardi, sur 14-18 a fait plus généraliste et ambitieux.
L'histoire embarquée, rocambolesque, prend moins aux tripes.
Néanmoins, les vignettes attachées aux tranchées sont bien plus mordantes, acérées, horribles.
Du **** quand même, du noir, rien que du noir.

		Citation : "Varlot Soldat" de Daeninckx + Tardi. Tardi, sur 14-18 a fait plus généraliste et ambitieux. L'histoire embarquée, rocambolesque, prend moins aux tripes. Néanmoins, les vignettes attachées aux tranchées sont bien plus mordantes, acérées, horribles. Du **** quand même, du noir, rien que du noir.

L'excellent historien Nicolas Offenstadt avait dirigé un livre sur l'un des épisodes les plus atroces de cette guerre : Le Chemin des Dames. De l’événement à la mémoire.
Il m'avait paru bougrement intéressant, car il mêlait Histoire et fiction, avec notamment un nouvelle de Daeninckx.
J'avais beaucoup aimé ce mélange des genres, d'autant que la fiction fait partie intégrante de la mémoire. Il suffit de lire La peur de Gabriel Chevallier, souvent considéré comme l'un des meilleurs romans racontant la réalité de la guerre.
C'est ce que rappelle le même historien dans un livre qu'il a écrit, sur les fusillés pour l'exemple, où il évoque Tardi et Kubrick (rappelant que son film n'a jamais été censuré en France). Mais là, on est dans l'Histoire pure, du combat des anciens camarades et des veuves pour la réhabilitation des soldats à nos jours.

Si tu en as l'occasion, n'hésite pas à voir Les fragments d'Antonin, sur ce que l'on n'appelait pas encore le stress post-traumatique. Comme Johnny s'en va-t-en guerre, il est construit par flash-back, entre le présent d'un soldat en hôpital psychiatrique, et ce qu'il a vécu pour en arriver là.
Le conseiller historique n'est autre que... Nicolas Offenstadt.
Rarement un film m'a autant pris aux tripes, en plongeant comme ça dans la boue et l'horreur, pour montrer comment la guerre, au-delà de tuer, peut aussi broyer les hommes qui ont directement vécu l'horreur ou l'ont subie (le psychiatre est dévasté par la mort de son fils au front).

Adieu la vie, adieu l'amour,
Adieu toutes les femmes
C'est bien fini, c'est pour toujours
De cette guerre infâme
C'est à Craonne sur le plateau
Qu'on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous condamnés
Nous sommes les sacrifiés

Fantômes et Farfafouilles de Brown fait passer un tas de petits moments sympathiques mais pas inoubliables. Pour faire suite à Soleilvert, j'aborde mon La Guerre contre le Rull J'ai lu 1973 à 0.90€ sur Rakuten.