En 2014, d'aussi bons films qu'en 1974 !

		Jim : PS : à quel moment t’es-tu arrêté de ton visionnage du film ?

Je ne me rappelle plus de la minute précise. Le déluge a commencé. Devant le désarroi de ses fils qui n'auraient pas d'épouses, Noé leur explique qu'au fond ce ne serait pas plus mal que la race humaine s'éteigne. L'ainé enterrera leurs parents. Le cadet enterrera l'ainé. Le benjamin enterrera le cadet. Et le benjamin... euh... je ne sais plus, il s’enterrera probablement tout seul (son désintérêt total pour l'avenir de ses fils et la manière dont il a abandonné à une mort atroce la pauvre fille que s'était trouvé le cadet m'ont rendu Noé particulièrement détestable). Ensuite, pour les distraire des hurlements des condamnés, Noé se met en tête de leur raconter la genèse. La Lumière, le Ciel, la Terre. Un matin, un soir. Les oiseaux, les poissons, les petites et les grosses bêtes. Je me rappelle vaguement d'un Adam et d'une Eve lumineux, limite extraterrestres, avant que la fatigue ait raison de moi.

Ciné : White bird d'Araki
Qu'on se le dise tout net, le grand Araki est de retour ! Enfin un film de la trempe de Mysterious skin.
L'histoire est simple : on suit la fin d'adolescence d'une jeune fille et de son père, tandis que la mère a disparu sans crier gare, ni laisser le moindre mot ni aucun indice.
Il pèse sur ce film un onirisme transfictionnel léger et délicieux,un peu comme du David Lynch qui arriverait à ne pas être ennuyeux. Araki détourne donc ce qui aurait pu être un simple whodunit vers une satire froide et clinique de l'American way of life et de tous ses conformismes, tel que la réussite sociale (s'acheter un pavillon) ou la famille.
Un très, très beau film, esthétiquement bluffant (avec des damiers : on est chez Araki), qui joue à fond sur la musique (signée par des membres de feu les Cocteau twins) ou les couleurs, que je recommande vivement.

DVD : Vampire, vous avez dit vampire ? aka Fright night, dont j'avais bien aimé le remake. L'original est assez différent, mais assez réussi. Léger, avec ce qu'il faut d'humour et de grand guignol, ça reste ma foi un film de vampires tout à fait regardable, surtout en cette période où pleuvent les navets sur le sujet.

Je l'ai revu il y a pas si longtemps, Fright Night : il a plutôt bien vieilli, oui. La suite, par contre, reste très dispensable...

L’aventure de Mme Muir (The ghost and Mrs. Muir) de Joseph L. Mankiewicz.



C’est charmant, c’est touchant, c’est léger, c’est profond, c’est impeccablement mis en image par Mankiewicz, en musique par Bernard Hermann, en chair par Gene Tierney, Rex Harrison et George Sanders : en voilà un beau classique !

Quoi "Aïe, aïe, aïe" ? Le bouquin de départ est bien peut-être ?

Ah non, le livre est une vraie merde.
Et vu que Ridley Scott est capable du pire comme du meilleur, vu le matériau de départ, il ne faut vraiment pas attendre grand chose.

Pauvre Kubrick !

Interstellar... Pas terrible, mais alors pas terrible du tout... Un salmigondis de mauvaise science, de bons sentiments, de mauvaise métaphysique, tout ça sur fond de fable d'avertissement : si vous continuez vous allez ruiner la planète... Et la science-fiction, là-dedans ?... Dans les années 1940 van Vogt nous racontait l'histoire d'un mec qui faisait le pendule temporel et qui accumulait tellement d'énergie qu'à la fin il créait l'univers... Alors, les Nolan, votre petite histoire de 5 dimensions à deux balles, en 2014...

Massacre à la tronçonneuse (The Texas chain saw massacre) de Tobe Hooper.



De loin en loin, un film d’horreur (ou d’épouvante) se présente doté d’une telle facture qu’il trouve place, vilain petit canard en costume trois pièces, à la table du « 7ème Art ».

Que le film ait 40 ans d’âge, qu’il constitue une exception dans un genre dont le caractère d’exploitation conduit à nombre d’abominations, que son réalisateur n’ait plus atteint par la suite de semblables hauteurs, ne saurait gâcher mon plaisir, ni même le regain d’optimisme pour le genre que m’occasionna la vue de ce chef-d’œuvre.

Ce qui frappe d’emblée à la vision de ce Massacre…, c’est le soin apporté à la mise en scène, visuelle et sonore – mise en scène brillante, souvent originale mais jamais absconse, toujours au service de l’histoire racontée.

Sur la trame aujourd’hui classique du slasher, Hooper brode ainsi des scènes d’une rare morbidité et mêle les deux registres cousins de l’horrible et du comique pour atteindre à un beau malaise lors de la scène, fameuse, du repas.

Un classique qui n’a pas usurpé sa réputation.

		BC : Interstellar... Pas terrible, mais alors pas terrible du tout... Un salmigondis de mauvaise science, de bons sentiments, de mauvaise métaphysique [...]

Je me suis laissé dire qu'on y entendait (en voix off ?) ce cliché : "Love transcends space and time..."
Peux-tu confirmer ?