Ces phrases qui vous ont plu ...

Une fois quelqu'un lui avait dit qu'on devenait adulte le jour ou on évitait les flaques d'eau .Il sauta dedans à pieds joints . Les insulaires - Pascal Garnier .

		Citation : Une fois quelqu'un lui avait dit qu'on devenait adulte le jour ou on évitait les flaques d'eau .Il sauta dedans à pieds joints . Les insulaires - Pascal Garnier .

Ca me rappelle une nouvelle géniale d'Andrevon : Dans un verre d'eau (avec une magnifique couverture). Publié initialement dans Fiction sous le nom d'Alphonse Brutsche, avec du bien beau monde au sommaire.
L'occasion de souligner à quel point Andrevon est un nouvelliste génial (certainement l'un des meilleurs de la sf, AMHA).

Etienne Dorsay

- Dites-moi Ghislaine vous saviez qu’on pouvait maintenant s’abonner à une pizzeria ?
- Non Monsieur Étienne. Vous avez d’autres infos essentielles sur l’état du monde ou je peux retourner m’occuper de vos dossiers en retard ?

« Il a posé sa main sur ma cuisse. J’ai tendu le bras et j’ai mis ma main sur la sienne. Il a souri, j’ai souri.
Et dix minutes plus tard, sur le toit de la maison d’hôtes, il a tenté de m’assassiner.
[…]
Il avait reçu un entraînement militaire et moi une blessure par balle. »

Margaret Killjoy, Un pays de fantômes (avec un joli zeugma dans la dernière phrase : une figure de style à laquelle j’ai beaucoup de mal à résister).
J’aime cette écriture nerveuse, avec une belle économie de moyens. Et cet art de la chute et de la surprise.

"Le vrai pouvoir de la SF vient de ce qu’elle n’a pas à parler tout le temps de nous." Greg Egan.
Source.

- On dit que de nos jours il faut coucher pour être édité.
- Vous avez raison, il faut coucher pour être édité.. d’ailleurs Proust l’exprime clairement dans la première phrase de « A la recherche du temps perdu ».

Le haut commandement s’enferrait. Le général Nivelle, dans son QG de Compiègne, radotait devant ses cartes. Rompre le front à coup de percées, de mouvements fulgurants, des milliers d’hommes en boutoir… On leur avait vendu la guerre courte : trois ans plus tard, des stratèges à la mords-moi-le-noeud en étaient encore aux offensives-éclairs.

Patrick Pécherot, Tranchecaille
J’adore la dernière phrase, point d’orgue avec le magnifique point-virgule, ce diamant de la ponctuation.
On y sent aussi toute la lassitude et les souffrances des soldats, face à un état major coupé de la réalité, bien au chaud et au sec, loin du front. Et la tragédie qui se noue, inéluctablement.

Actualité.
"Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes".
Bossuet.

"Au-dessus, ils ont remis ça. Le ciel se déchire. Les nuages crèvent comme des zeppelins. Braoum ! Il pleut des cailloux et des débris de tout. Des poteaux arrachés, du fil de fer, des morceaux de cheval et des entrailles humaines. Des copains en tronçons qui retombent de là-haut…"
Patrick Pécherot, Tranchecaille.

On ne peut faire un roman aujourd’hui qu’en rusant avec le roman-marchandise, en essayant d’en faire un et en tentant de le noyauter. Donc je crois à l’utilisation de tous les genres « vulgaires ». Il faut faire « du policier », de la BD, de la pornographie et de la SF. D’ailleurs, j’ai l’impression que les romans nobles sont inspirés par ces genres.

Jean-Patrick Manchette, Derrière les lignes ennemies.