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		Citation : A propos de bouteille, je signale aux amateurs de "discussions politiques" qu'il y a un fil "bistrot" au forum "à propos du site" et qu'ils y trouveront forcément une table... :)

Oui ! Bon ! Ca va, j'ai compris !
Mais, moi, quelqu'un qui fait l'apologie des armes, ça me hérisse le poil ! Pardon, donc.

A part ça, Sylvain, quid de tes lectures ?

Hitler, pour arriver au pouvoir fut aussi largement soutenu par Staline, et la haute bourgeoisie du capitalisme allemand (qui finança son parti).
Sans oublier l'impact de la crise économique.

Me protéger ?
Je me sens d'avantage protégé par la stricte régulation de la vente d'armes, qui ne m'oblige pas à avoir recours à la violence (et potentiellement à la peine de mort), ce qui ne serait pas le cas si je pouvais m'armer, au même titre que n'importe quel truand.

En tout cas, superbe post de Zomver, ce n'est pas de la torsion de topic, mais bien un excellent développement du sujet en réenglobant le rôle de la SF dans l'estimation des perspectives futures.

Il me semble d'ailleurs qu'à une époque, dans les 60's-70's, il existait à la NASA un département "extrapolation" dont le job était de bosser sur les idées plus ou moins délirantes disponibles dans toute bonne bibliothèque de SF.
Dans le même état d'esprit, il existe au CERS un département d'exobiologie dont le job est de spéculer sur les formes de vie extraterrestres eventuelles (excellent article sur le sujet dans un figaro magazine d'il y a quelques mois).

Si jamais ils embauchent pour faire de l'exopsychologie, je suis candidat! :))

La SF est bien visionnaire, il n'y a pas de doute. Je me demande simplement si aujourd'hui de quelconques organismes, privés ou publics, exploitent cette manne futurologique ailleurs que dans le domaine spatial : environnement, biotechniques, cybernetiques, nanotechnolgies voire même sciences humaines du style psycho histoire, manipulation des religions -sujet herbertien par excellence-etc..

		Citation : Si jamais ils embauchent pour faire de l'exopsychologie, je suis candidat! :))

Oh ! Ben, moi aussi. Ca sent la sinécure.
Ils acceptent les bacc+pas-grand-chose ?

Je vous livre un extrait de Babaluma, de Roland Wagner, qui me paraît bien dans le sujet (d'autant que l'action de ce roman est censée se dérouler en 2063 ou 4) :

...je ne veux surtout pas dire que les auteurs de S-F n'écrivent que des idioties ou qu'ils se trompent à tous les coups. De toute manière, même si c'était le cas, cela n'aurait pas d'importance puisque la S-F n'a jamais prétendu prédire ou prévoir quoi que ce soit. Ce n'est pas une science, et encore moins une pseudo-science, mais un genre littéraire basé sur l'extrapolation, sinon rationnelle, du moins guidée par une logique interne forte. Or plus les extrapolations sont lointaines et plus la réalité a tendance à s'en écarter à l'arrivée.

Je ne sais pas si la SF a prétendu ou non prédire l’avenir. Je ne le crois pas mais il me paraît clair qu’elle a tenté de décrire des possibles (au moins un pan de cette littérature, comme je l’ai dit plus haut ).

La SF métaphore du présent, certes mais également réflexion sur le futur. C’est ma conviction.

Ainsi à propos de Brunner qu’on ne pouvait pas ne pas citer dans ce thread, je suis en accord avec le texte que l’on trouve ici et notamment avec la phrase :

"Pour John Brunner, la science-fiction était la "littérature de l'esprit ouvert"."

Pour moi aussi et c'est ce qui me fait dire que la prospective a tout à gagner à s’imprégner de la créativité de certains auteurs, non pas, certes, à prendre au pied de la lettre, ce qui est écrit dans les romans SF mais à s’imprégner d’une sorte de mentalité SF, d’une aptitude à diverger, à remettre en question des acquis.
Près de vingt ans passés, pour ma part, dans le domaine de la Recherche et du Développement ont suffit à me convaincre que cette aptitude à remettre en question, à envisager des sauts, à ne pas écarter définitivement l’improbable, bref à s’affranchir des à priori résultant souvent de ce que j'ai appelé dans mon précédent post, des systèmes de pensées dominants, est suffisamment rare pour que tout ce qui est susceptible de la développer soit examiné avec attention.

Ce n’est que mon avis. ;)

Zomver a dit :

		Citation : Remontons maintenant dans le temps juste pour se faire plaisir.. En 1946, à une époque antérieure à l'invention du transistor (1948) et à son utilisation dans les ordinateurs en 1956, Murray Leinster écrivait une nouvelle stupéfiante : A logic named Joe.[4] Dans cette nouvelle, les logics ne sont rien d'autre que des hybrides PC/IA que l';on a chez soi, des hybrides avec écran et clavier (incroyable, non ?)qui peuvent aller chercher des infos dans des réservoirs (nos banques de données...;). Au fait qu'à l'époque, l'ENIAC, énorme ordinateur de 30 tonnes utilisant la technologie des lampes, laissait peu présager la miniaturisation spectaculaire des composés électroniques, il faut rajouter que, jusqu';au début des années 50, l';usage de l';informatique était réservé aux militaires et qu'envisager comme l'a fait Leinster qu'un petit ordinateur très performant soit installé de façon banale chez le vulgus pecum était carrément visionnaire !

Loin de moi l'idée de diminuer le mérite du bonhomme. Néanmoins, l'ordinateur ne semble être qu'un avatar du désir humain d'automatiser.

Inutile de remonter jusqu'à l'antiquité, mais en remontant à rebrousse temps on pourra trouver :
Mr Bush (ooops pardon : vannenar Bush) qui avait fait cet article formidable ' how we may think", dans lequel on trouve (1945)
The scientist, however, is not the only person who manipulates data...Whenever logical processes of thought are employed that is, whenever thought for a time runs along an accepted groove - there is an opportunity for the machine. Formal logic used to be a keen instrument in the hands of the teacher in his trying of students' souls. It is readily possible to construct a machine which will manipulate premises in accordance with formal logic, simply by the clever use of relay circuits. Put a set of premises into such a device and turn the crank, and it will readily pass out conclusion after conclusion, all in accordance with logical law, and with no more slips than would be expected of a keyboard adding machine.
et de décrire (en français ici, ouf !!!) :
Considérons un futur dispositif pour l'usage individuel, qui est une sorte de fichier et de bibliothèque privés mécanisés. Il a besoin d'un nom, et, pour en prendre un au hasard, le "Memex" suffira (1). Un Memex est un dispositif dans lequel une personne stocke tous ses livres, documents personnels, et communications, lequel est mécanisé afin qu'il puisse être consulté avec rapidité et flexibilité. Il s'agit d'un supplément intime et agrandi de sa mémoire (2).

Il se compose d'un bureau, et bien qu'il puisse vraisemblablement être actionné à distance... Sur le dessus se trouvent des écrans translucides inclinés, sur lesquels des documents peuvent être projetés pour une lecture aisée. Il y a un clavier, et des ensembles de boutons et de leviers.
à une extrémité se trouvent les documents stockés. La question du volume est résolue par des microfilms améliorés. Seule une petite partie de l'intérieur du Memex est dédiée au stockage...Pourtant si l'utilisateur insérait 5000 pages de documents par jour, il lui faudrait des centaines d'années pour remplir cet entrepôt...

La majeure partie des contenus du Memex est achetée sur microfilms prêts à l'usage. Livres de toutes sortes, images, périodiques courants, journaux, sont ainsi acquis et insérés en bonne place. La correspondance d'affaires prend le même chemin. (..) Lorsqu'un de ces documents est en place, une pression sur un levier provoque la photographie stockée dans l'espace libre d'une section du film du Memex, la photographie à sec étant utilisée.

Il y a, bien sûr, des possibilités de consultation des documents via le système habituel du classement. Si l'utilisateur souhaite consulter un certain livre, il tape son code sur le clavier, et la page de titre apparaît promptement devant lui, projetée sur l'un de ses dispositifs de visionnement. Les codes fréquemment utilisés sont mnémoniques, de sorte qu'il consulte rarement son livre de codes ; mais lorsqu'il en cherche un, il presse un bouton qui les lui affiche. (description de la navigation dans les pages)

Un bouton spécial le transporte immédiatement à la première page de l'index. N'importe quel livre de sa bibliothèque peut être ainsi appelé et consulté avec une bien plus grande facilité que s'il était sur une étagère. Comme il a plusieurs postes d'affichage, il peut laisser un document affiché tandis qu'il en appelle un autre. Il peut ajouter des notes en marge et des commentaires, tirant profit des possibilités de la photographie à sec, et il se pourrait même qu'il puisse le faire par un procédé de stylet, tel qu'actuellement utilisé sur le télautographe (4) visible dans les salles d'attente des gares, comme s'il avait la page papier sous la main."

Mais Bush aurait peut-être été étonné de voir cette description de Jules Verne :
"Ce roman peu connu s'appelle La Journée d'un journaliste américain en 2889. C'est plutôt une longue nouvelle, écrite sans style, parue pour la première fois en anglais dans une revue américaine qui, en 1889, demanda au célèbre Français d'imaginer la presse mille ans plus tard. La Journée d'un journaliste met en scène un nommé Francis Benett, patron de l'Earth Herald. On découvre vite que Benett est un clone anticipé de Ted Turner, créateur de CNN. Il domine la salle de reportage, avec ses 1500 reporters calés devant 1500 téléphones.

"Outre son téléphone, chaque reporter a devant lui une série de commutateurs, permettant d'établir la communication avec telle ou telle ligne téléphotique. Les abonnés ont donc non seulement le récit, mais la vue des évènements. Quand il s'agit d'un fait divers déjà passé au moment ou on le raconte, on en transmet les phases principales."

Ca, c'est de la télé. C'est seulement en fin de journée qu'apparaît la machine. Voici la scène : Benett a dîné au bureau et il en a profité pour "établir une communication phono-télé-photique", en clair un coup de visiophone, avec sa femme en shopping à Paris. "Puis Francis Benett, voulant arrêter les comptes, passa dans son bureau. Opération énorme, quand il s'agit d'une entreprise dont les frais quotidiens s'élèvent à huit cent mille dollars. Très heureusement, les progrès de la mécanique moderne facilitent ce genre de travail. A l'aide du piano-compteur-électrique, Francis Benett eut bientôt achevé sa besogne.
En clair, le "piano-compteur électrique" est une calculatrice, ancêtre de l'ordinateur, qui additionne les frais et les recettes de pub, dont on apprend qu'elles sont gigantesques."et l'auteur de l'article d'écrire :

Cela ne signifie nullement que Jules Verne ait imaginé l'ordinateur. Simplement, il lisait assidûment les mags scientifiques de son temps, il était informé."

ah... formidable mouvement de boule de neige incessant... Nul ne semble avoir le monopole de la vision ou pré-vision au final... Je poursuivrais bien plus longtemps, mais je n'en ai pas le temps, hélas, et je ne vais pas écrire trois pages...

je n'arrive pas encore à définir ce qui me titille...

		Citation : à propos de Brunner qu’on ne pouvait pas ne pas citer dans ce thread

Il l'a été, par Olivier. Cela dit, je suis bien d'accord. C'est dans Sur l'onde de choc qu'il a écrit qqch comme Le problème avec l'avenir, c'est qu'il arrive toujours trop vite, et dans le désordre. Mais je te renvoie à ma chronique sur ce roman. Pour le reste de ton dernier post, je suis entièrement d'accord avec toi, zomver.

Morca, pitié pour mes yeux quinquagénaires, je t'en prie ! Les textes longs en petit sont fatigants à lire, tu sais ? Et en anglais en +, ça touche au vice.

mmm... dsl, je ne voulais pas prendre encore plus de place...

Disons que si la sf n'a jamais prétendu prédire l'avenir, il est des auteurs qui ont voulu anticiper, voire écrire une histoire du futur, comme Heinlein.

C'était en fait assez âge d'or, puis la new wave s'est emparé de la speculation, en remplaçant les sciences dures par les sciences humaines.