« Enfoui profondément dans le bras de la fille, le régulateur ressemblait à un œuf pâle dans un nid de capillaires.
Anna Chopra écarta les tissus à petits coups de scalpel hémostatique. Elle s’efforçait de réfréner le tremblement de ses mains menues et expertes… »
L’histoire :
Isis est située à quelques années lumières du système solaire et elle promettait d’être une grande aventure pour les hommes lorsqu’ils y avaient accédé : une planète avec une atmosphère et une biosphère ! Pourtant, Isis est hostile. Son atmosphère est un danger permanent pour toute vie terrestre et le moindre microbe est capable de tuer un homme en quelques minutes. C’est pourquoi les responsables de la station orbitale et des postes avancés sur la planète doivent sans arrêt faire des travaux de maintenance, notamment sur les joints d’étanchéité, devant les assauts répétés pour pénétrer les laboratoires.
C’est ici que Zoé doit se rendre, pour étudier les comportements sociaux des animaux de cette planète, elle qui devrait plus facilement se déplacer à la surface d’Isis, grâce à sa combinaison hautement spécialisée, au milieu de la bataille politique de Mécanisme & Personnel et des Trusts…
Une écriture impeccable.
BIOS est le premier roman de Charles
Wilson
que je lis et j’avoue avoir été agréablement surpris car j’avais vaguement entendu parler de lui au travers d’œuvre comme les Chronolithes ou Darwinia, sans toutefois avoir eu des échos époustouflants mettant cet auteur sur le devant de la scène ou des auteurs de valeur sure . Grand mal m’en a pris car son écriture est juste et l’intrigue très bien menée. En fait, ce livre se lit vite (pour ne pas dire d’une traite), très bien et est très efficace.Le thème.
Je m’étais en fait lancé dans la lecture de roman car j’étais dans une période où j’avais envie de lire des romans à thème plus ou moins écologique, du moins à caractère étudiant les effets de la pollution (après la lecture de Bleue comme une orange, de même que Blade runner et Tous à Zanzibar dans une certaine mesure et j’ai commencé Gros temps de Sterling) et me méfiant des quatrièmes de couverture spoiler, je n’ai pas voulu y jeter un coup d’œil.
En fait le thème est très éloigné de ce à quoi je m’attendais, et après ma déception initiale, je me suis plongé dans ce roman qui, d’après la dite quatrième de couverture que j’ai lu après, était dans la lignée de Solaris, que j'avais trouvé magnifique. Pour être comparable à ce dernier, il manque la paranoïa et la tension, même si l’intrigue est parfaitement maîtrisée.
Il manque le petit plus capable d’en faire le roman incontournable avec sa description d'une société du système solaire bien étudiée et décrite, ainsi que la psychologie des personnages bien fouillée. Zoé, l'héroine va se retrouvée être le jouet de forces politiques qu'elle ne soupçonnait pas...
Je n'en dirai pas plus car ce bon roman se lit vite et bien.
Extraits :
« Mais là, il s’agissait d’Isis. Miroitant dans la lumière d’une étoile qui n’était pas celle de la Terre. Devant elle s’étendait un monde qui n’avait jamais connu l’empreinte d’un pied humain, un monde étrange et vivant, d’une grande richesse biologique ; une goutte d’eau grouillante de vie, en orbite autour d’un soleil étranger. Aussi magnifique que la Terre. Et infiniment plus meurtrière. »
« Il ne partageait pas sa fascination pour la politique terrienne. « Encore une petite dans de Mécanisme & Personnel avec le Trust des Travaux ?
- Plus que ça, à mon avis. Ces deux factions ont toujours été rivales, mais M&P s’est laissé distancer depuis le début du siècle. Je crois qu’ils voient en Isis une chance de couper l’herbe sous le pied de la bureaucratie des Travaux. Si la technologie de sortie de Zoé fonctionne comme prévu, c’est une petite révolution qui permettra une forte expansion de la présence humaine sur la planète. »
« Elle était née pour ça, pour cette solitude. On avait placé ce besoin d’isolement dans son ADN, par des modifications génétiques semblables à celles emportées par les premiers colons kuipers dans le vide qui s’étendait au-delà de Neptune – une race de moines qui, à la lueur des étoiles, avaient sculpté leurs ermitages dans des massifs gelés. La solitude ne lui faisait pas peur. »