Je me demande s’il y a encore quelque chose de pertinent à rajouter à l’article d’
ARN dont
LeGaidol nous a donné le lien, un article qui est
sacrément bien pas mal quand même pour ce qui est de faire le tour du sujet. ;)))
…
Pour répondre à la question de départ, je dirai que je m’intéresse à la science, en SF comme ailleurs (j’avoue même avoir choisi cette voie pour gagner ma croûte) mais n’attends pas de la SF qu’elle m’explique la science. :)
Si science il y a dans un texte de SF et que je la comprends, tant mieux mais si elle me largue - comme par exemple tous les développements relatifs à la bio (discipline à laquelle
j’entrave que dalle) - pas de problème: je me contente d’admettre le postulat de l’auteur et de m’intéresser aux réflexions qu’il génère. Ce sont d’ailleurs plutôt ces dernières que je recherche. Si de plus lesdites réflexions relèvent de l’éthique des sciences, c’est bingo car c'est un domaine qui me passionne.
Qu’ajouter si ce n’est que je ne peux m’empêcher de penser que,
quelque part, une partie de la SF pourrait alimenter quelques réflexions en épistémologie ? Il me semble d’ailleurs que j’avais déjà émis cette idée sur le forum a long time ago in a thread far, far away.
Sinon et pour alimenter un peu proprement mes réflexions désordonnées, je vais vous faire partager
un truc qui m'a fait plaisir . Un extrait ?
" La science progresse aussi par hypothèses et conjectures qui, tant qu’elles ne sont pas éprouvées, relèvent de la fiction. Pour reprendre le titre d’un ouvrage récent , il existe une « histoire sentimentale des sciences » (N.Witkowski) qui souligne que la rationalité n’est pas toujours le plus court chemin (c’est une question qu’avait d’ailleurs évoquée Bachelard). Plus avant, les technologies , et les produits ou services qui en découlent font également désormais l’objet d’une véritable gestion par l’imaginaire. On assiste à une intégration poussée du continuum science/technologies/produits/imaginaires d’usage de sorte que la question de l’imaginaire est désormais intégrée aux stratégies de puissance les plus élaborées.."
Quand j’ai lu cela, je crois me souvenir que j’ai applaudi de tous mes tentacules au fond de ma soucoupe.
Après, je me suis dit qu’il me fallait relire pour la nième fois
Flatland d’Edwin A. Abbott, histoire de tenter d’ébranler une fois de plus les quelques convictions derrière lesquelles je me cache, des convictions toutes empreintes de cette rationalité paysanne qui me mine et fait que je suis
toute destroy quand je me heurte au vertige de ce que la SF me fait parfois percevoir de la science (quand elle s’amuse avec la physique quantique par exemple).
Bien sûr, pour mieux m’endormir, j’évite de penser à tout cela et me contente de rêver aux étoiles ou tout bêtement à la lune en me remémorant à son propos ces vers du grand Victor:
" [...]Quel dieu, quel moissonneur de l'éternel été,
Avait, en s'en allant, négligemment jeté
Cette faucille d'or dans le champ des étoiles"
Je ne me transforme pas pour autant en un Bogdanov troublé, c’est certain car après avoir évoqué Victor, pour mieux sombrer dans le sommeil, au lieu de compter les moutons (fussent-ils électriques), il m’arrive parfois d’essayer de
calculer Dieu à l’instar de cet écrivain comète qui inventa le
pianocktail.
Je sais.
J'ai gourré, j'ai hors-sujetté. ;)