SF, fantasy, et régime politique

		Citation : Y a-t-il en SF des exemples d'anarchisme qui fonctionne?

Tiens, Bull doit être en vacances...
Alfred Elton Van Vogt est incontournable en la matière (le cycle du Non-A ou le colosse anarchique).
Au passage, je déconseille la lecture du dernier ouvrage cité, malgré toute l'affection que je porte à Papy Alfred, c'est vraiment une grosse daube cosmique

Et oui, plutôt sf/space opera, qu'utopie ou post-apocalypse (beurk), je fréquente assez souvent les empires et autres fédérations qui se veulent démocratique.

Petite précision, la monarchie n'est pas exclusive de démocratie, voire nos voisin d'au-delà du Channel.

Le Guin : jusqu'ici, il m'en reste plus à lire que de lus. Mais là, c'est stratégique, rassembler pour mieux apprécier. Et merci à Sandrine pour avoir réparer mon alzheimer, la ligue des mondes, yep.

		Franz : Tiens, Bull doit être en vacances... Alfred Elton Van Vogt est incontournable en la matière (le cycle du Non-A ou le colosse anarchique). Au passage, je déconseille la lecture du dernier ouvrage cité, malgré toute l'affection que je porte à Papy Alfred, c'est vraiment une grosse daube cosmique

Je plussoie

		Citation : Question sérieuse: Y a-t-il en SF des exemples d'anarchisme qui fonctionne?

Transit de Pelot.
J'ai aussi le souvenir d'une nouvelle de Dick, dans le volume 1 de l'intégrale.
Je crois qu'il y a aussi une société anarchiste dans Etoiles mourantes de Dunyach et Ayerdhal.

		Citation : Je crois qu'il y a aussi une société anarchiste dans Etoiles mourantes de Dunyach et Ayerdhal.

Je plussoie. Il me semble que ce sont les artefacteurs.
Il y a d'ailleurs plusieurs régimes politiques assez différents dans ce roman qui mérite bien une lecture.

		vda : Conclusion : pour un genre qui se veut interroger le futur, beaucoup de systèmes politiques qui sont autant de retour en arrière.

"en arrière", ça se discute. Il est évidemment tentant de penser que la flèche de l'histoire tend vers plus de démocratie, mais dans la pratique rien ne le garantit. Comme tu le remarquais d'ailleurs, la république est un système très ancien, est-ce pour autant un retour en arrière (cf. les symboles choisis par la Révolution Française : bonnet phrygien et faisceaux de licteur) ?
N'a-t-on pas une vision déformée du sujet, provenant du fait que l'on retiendrait plus facilement les systèmes politiques des livres où l'organisation de la société est un sujet principal, ce qui tend à favoriser les systèmes dysfonctionnels ? Par exemple, si tu reprends tes 5 dernières lectures SF, es-tu capable de déterminer le système politique de chaque monde décrit ? Est-il abordé à chaque fois ?

Il me semble également que le nombre de systèmes politiques imaginables n'est pas infini. D'où la récurrence inévitable de certains schémas.

		Citation : "en arrière", ça se discute (...) la récurrence inévitable de certains schémas.

+1
D'autant qu'on peut imaginer, qu'en dehors du côté utile pour supporter certains thèmes, il est normal, lorsqu'un système est utilisé en toile de fond, de reprendre des schémas connus, plutôt que d'inventer un système nouveau, ce qui est long et sans doute difficile.
__________________________________________
En tout cas, la question parallèle est intéressante : comme souligné, certains livres tentent d'imaginer des régimes nouveaux. Signaler ces efforts pour entrevoir autre chose est faire hommage à ceusses qui s'y sont collés.
Ce qui n'empêche pas de s'intéresser à la question de base, qui mériterait un approfondissement tel que je laisse déjà tomber... ;))

Je signale, malgré tout, "Loterie solaire" le roman de van vogt de Dick ;)), où on choisit le maître du monde, le "meneur de jeu", en fonction d'un jeu de hasard, fondé sur le minimax. Si on ajoute que le meneur de jeu est légalement poursuivi par des tueurs, et qu'il existe, pour participer au tirage, des cartes qu'on remet à son employeur, ce qui fausse la donne, on est là, déjà, dans un système qui comporte une certaine originalité - quand bien même, il est, encore, peu développé... (bon, je dis ça de... de quoi déjà ??? ah, oui, de mémoire)

D'autres exemples instructifs maybe ?

Il y a le très émouvant chronique d'un rêve enclavé d'Ayerdhal qui parle d'un essai de société libertaire mais je ne suis pas sure que ce soit de la science fiction.
P.S. Pas grave Lisbeï, tu as retrouvé ma chronique c'est le principal...

		Citation : "en arrière", ça se discute. Il est évidemment tentant de penser que la flèche de l'histoire tend vers plus de démocratie, mais dans la pratique rien ne le garantit. Comme tu le remarquais d'ailleurs, la république est un système très ancien

;-) n'est-ce pas ? la Grèce archaïque puis classique a connu tous les types de gouvernement ou les a nommé, de la république à la dictature en passant par l'oligarchie monarchique à deux têtes et cinq éphores de Sparte. Rien de nouveau là. Et dès cette époque, les emprunts existaient, ainsi l'ostracisme athénien est-il devenu pétalisme à Syracuse.
Ce qui est plus intéressant, c'est de voir le fonctionnement interne des régimes qui nous sont présentés par les auteurs de SF. Qu'ils se situent sous un régime où le pouvoir est centralisé en un lieu et en quelques mains, ou réparti de façon moins autoritaire, ils me paraissent souvent plus désillusionnés quant aux fonctionnements démocratiques qu'aux pratiques dictatoriales.

Mes cinq dernières lectures SF ? une contradiction quant à mon présupposé SF = prédominance d'un régime de type autoritaire:
SIMAK Clifford D. , A chacun ses dieux plus de régime politique (tellement peu d'hommes), douce anarchie ?
EGAN Greg, Axiomatique un prolongement du gouvernement des pays de type occidental, mais avec tout de même de gros doutes quant à la légitimité de lois mises en place lors d'un état de crise (la nouvelle avec les jumelles, et Lueurs d'histoire)
SILVERBERG Robert, L'homme dans le labyrinthe pas évoqué, mais par extrapolation la démocratie américaine
SPINRAD Norman, Jack Barron et l'éternité encore la démocratie américaine, pas mal égratignée
HAMILTON Edmond La ville sous globe euh, plus qu'une ville, alors une municipalité et un collège de physiciens, puis Fédération galactique.

Tout en concevant que l'histoire est cyclique, et non pas linéaire (le positivisme n'a plus court depuis que le Titanic a rencontré son iceberg), il ne me paraît pas illégitime d'envisager un futur dans lequel la décision politique, qui s'attache à régler la vie de tout un chacun, soit plus étendue qu'elle ne le demeure actuellement (après tout, Athènes, c'était quelques 40000 citoyens dans une démocratie directe - je ne parle pas des esclaves et autres métèques, sans parler des femmes athéniennes, eux, z'étaient pas du démos).
Aspirer à plus de liberté pour tous, me semble louable, bien qu'assez peu crédible au vu de l'histoire récente.
Là, il faut bien reconnaître que la SF a toujours eu tendance à faire dans le "et si", un et si plutôt négatif.
Le lecteur de SF serait-il négatif, désillusionné, cynique ?

Il est vrai que la sf a un penchant pour les dystopies, qui sont effectivement des univers intéressants.
Le grand mérite de Le Guin est, selon moi, d'avoir confronté une utopie libertaire à d'autres régimes, pour mieux montrer que finalement l'idée libertaire, aussi belle soit-elle, est aussi extrêmement contraignante.

Plus ou moins de liberté ? De plus en plus de liberté économique, donc de moins en moins d'égalité sociale.