Priest

Peut-être que le choix de Dick colle plus aux nouvelles, en particulier pour la chute.
Alors que les idées de Priest me semblent plus adaptés au roman.

En fait j'aime beaucoup les romans de Dick et notamment pour leurs defauts;
Je trouve passionnant les moments ou ,après des débuts classiques digne d'une SF de l'age d'or,l'intrigue devie totalement de sa ligne pour partir dans des délires,assez mal maitrisés parfois,mais toujours révélateurs de l'auteur.
Des romans comme Le temps désarticulé,Les androïdes révent ils...,Mensonges et cie ou Flow my tears...sont uniques parce que les obsessions de Dick phagocitent l'habillage SF et entrainent les lecteurs vers un autre niveau de perception.
Ses nouvelles sont presque trop maitrisées et donc moins passionnantes AMA

Olivier

		Citation : Alors que les idées de Priest me semblent plus adaptés au roman.

En corollaire, est-ce que Priest te sembles moins "Imaginatif" que Dick et s'avère obliger de "tenir" une idée sur la longueur..?
En d'autres termes est-ce que là où Priest est contraint d'économiser, Dick ne compte pas..?

		lacroute : En corollaire, est-ce que Priest te sembles moins "Imaginatif" que Dick et s'avère obliger de "tenir" une idée sur la longueur..? En d'autres termes est-ce que là où Priest est contraint d'économiser, Dick ne compte pas..?

Je ne vois pas ca comme ca. Il n'y pas vraiment question d'être obligé de tenir sur une distance ou non.

Il est certain qu'il y a une différence de rythme notable entre Priest et Dick.
Dick est plutot du genre "attaque éclair". L'idée est percutante, déstabilisante et tu la prend en pleine gueule, si vous permettez l'expresssion.
Priest tisse plutôt tranquillement sa toile autour du lecteur. Tu es là, c'est cool, tout va bien. Et puis à un moment tu t'aperçois que, non, tout ne va pas bien, tu t'es fait piéger. Tu ne sais ni où ni quand.

L'un te fait tomber de ta chaise d'un grand coup d'épaule.
L'autre scie patiemment les pieds.
Les deux méthodes me vont bien.

MDR: j'adore ces images..!

L'un te prend pour un punching-ball à petits uppercuts répétés sans te mettre vraiment à genoux, l'autre te tourne autour sans te toucher jusqu'au direct au foie final qui t'éjecte le cale-dents dans un univers parrallèle..!

PS:

		Citation : en pleine gueule

>>> Peut-être même pas: nous sommes tous des "simulacres"

Trouvée en préface du "Livre d'or" consacré à Priest, cette citation:

"Je déteste la SF, je n'en lis que par nécessité professionnelle, mais j'aime les romans de Ballard et d'Aldiss parce que ce sont de vrais écrivains"

		Citation : "Je déteste la SF, je n'en lis que par nécessité professionnelle, mais j'aime les romans de Ballard et d'Aldiss parce que ce sont de vrais écrivains"

Ca fleure bon le crachat dans la soupe et la suffisance.
Je ne sais pas ce qui m'enerve le plus: Je déteste la SF (alors que je me sers de cette etiquette pour vendre mes livres) ou parce que ce sont de vrais écrivains (sous entedu flagrant: le reste de la production sf n'est pas digne d'être considéré comme de la litterature).

Il ressort en outre de cela que les lecteurs de sf (donc, rappelons le, une bonne parti du lectorat de Priest) n'ont aucun goût en matière de litterature...

Dommage, j'aime beaucoup ses livres, mais là, franchement, l'auteur vient de baisser (dégringoler?) dans mon estime!

Pas mieux, il me semble avoir lu ailleurs que Brussolo à le même genre de position.
Cela dit je ne suis pas un inconditionnel de l'un ni de l'autre.
Pour revenir à Priest je n'ai (toujours) pas lu La Séparation qui est dans ma pile mais j'espère que les trois dernières lignes du livre ne le ruineront pas comme ce fût le cas pour Le Prestige.

Du même receuil car j'aurais du être plus exhaustif:

		Citation : "Il reste un fait indibitable, ce que j'écris est de la science-fiction et il serait malhonnète de ma part de prétendre le contraire"

Ps: il reste encore deux ou trois citations mais j'ai la gonfle de me les coltiner à la main (oui, je chausse des moonboots aux mains pour taper sur le clavier)

J'ai cru comprendre que cet avis était plus fréquent qu'on croit chez les auteurs de SF

Francis Valéry a en son temps bien critiqué les productions du genre (je crois...) mais surtout la scène de l'imaginaire

Silverberg aussi, si je me souviens bien, a déclaré plus ou moins récemment ne pratiquement plus lire de SF

Il doit y en avoir pas mal d'autres...