Pourquoi la science-fiction ?

Parce que c'est la littérature qui offre le plus de liberté à l'imagination, à l'anticipation et à la prospection, ainsi qu'aux interrogations métaphysiques.
C'est aussi l'une des rares littératures capables de se centrer à ce point sur l'humain.
Je dirais aussi que c'est l'une des littératures les plus évolutives, les plus vastes (quel lien entre Asimov et Ballard ou Delany et Priest) et les plus intenses, si l'on en juge par son jeune âge.

J'admire aussi sa capacité de résurrection (combien l'ont annoncé morte ou agonisante) et de renouveller ses propres thèmes.

Méprisée la sf ?
Assurément, mais surtout parce qu'elle est méconnue.

Invitation au voyage dans le temps, dans l’espace réel ou virtuel, dans des univers parallèles, rencontre avec d’autres formes de vie, histoire de mutants ou de sociétés post apocalyptiques, j’en oublie, la SF est avant tout un élargissement des horizons de réflexion.

C’est ainsi qu’elle nous invite à une réflexion sur nous-même mais aussi sur l’altérité et le respect de la différence. Elle est souvent une métaphore critique de notre présent et sait nous parler d’ontologie sans que le recours à un dictionnaire de philosophie devienne impératif.

Pour tout cela et pour tout ce que j’oublie forcément tant le domaine est vaste, je la perçois comme une école d’ouverture et de tolérance. Comme elle m’apporte également ce plaisir de toujours m’étonner, j’en ai fait ma littérature favorite même si bien sûr, je ne renie pas pour autant la littérature mainstream.

Effectivement, quand vous faites, zomver et Olivier, de la science fiction un véhicule de la réflexion philosophique sur l'homme, j'applaudis des deux mains. On conserve bien la trace de Jules Verne qui voulait vulgariser la science au travers de ces écrits (dieu que ce terme "vulgariser" est péjoratif!). Je crois aussi que j'apprécie la vulgarisation des sciences sociales dans la SF (philosophie, ethnologie...).

Mais je ressens aussi que, chez moi, ce n'est pas tout. La passion qui m'anime pour la SF, est plus intime, c'est le plaisir qui me tire vers un nouveau cycle, un nouveau film... Comme Ione, j'aimerais poser le doigt sur LE ressort psychologique (frustration, héritage de l'enfance, rejet du quotidien). Qu'est ce qui me donne ce plaisir?

Je vois d'ailleurs qu'on avait commencé à y réfléchir dans ce thread

		Aphykit a écrit : La Science-Fiction m'attire parsqu'elle permet de s'immerger dans d'autres mondes et d'oublier qu'on habite sur une planète malade et de malades!

ou dans le thread Génération TV par ailleurs...

Je pense que la réflexion peut être poussée plus loin dans cette direction.
Qu'en pensez vous?

		Citation : Aphykit: La Science-Fiction m'attire parsqu'elle permet de s'immerger dans d'autres mondes et d'oublier qu'on habite sur une planète malade et de malades!

J'avais raté ça.
As tu lut Brunner par exemple car j'ai plus l'impression que c'est l'inverse. La SF rend pessimiste, sauf si on ne lit que du space op age d'or.

Pourquoi la sf ?

Pour l'évasion, le rêve. Avec la sf on est pas limité à notre seule réalité.
La sf, aussi et surtout pour les étoiles :


VIVE LE SPACE OPERA !!!

Barjavel:"le roman traditionnel est à bout de souffle et nos interrogations d'aujourd'hui s'y retrouvent à l'étroit. Seule la science-fiction ouvre des voies nouvelles à des horizons sans limites et aux angoisses qu'ils font naître."

		Citation : Comme Ione, j'aimerais poser le doigt sur LE ressort psychologique (frustration, héritage de l'enfance, rejet du quotidien). Qu'est ce qui me donne ce plaisir?

Oui...
Mais alors, pourquoi je n'ai pas le même intérêt pour le fantastique et la fantasy ? qui répondent bien au "rejet du quotidien"
Pourquoi j'adore l'anticipation genre 1984 et le meilleur des mondes? Qui n'y répond pas du tout.
Et pourtant j'adore le space opera, qui y répond très bien.

Personnellement je n'arrive pas à savoir pourquoi la science-fiction en particulier...
De plus je ne correspond pas au "profil-type" de l'amateur de sf, paraît-il.

La SF a la saveur de l'ailleurs et le goût du présent et du passé. C'est un miracle littéraire né de tous les possibles qu'elle peut imaginer...!

		Gracie a écrit : De plus je ne correspond pas au "profil-type" de l'amateur de sf, paraît-il.

Une question, c'est quoi le "profil-type" de l'amateur de sf, pour vous?

OK, VIVE le SPACE OPERA...

J'ai l'impression, dites moi si je me trompe, qu'il y a deux grandes motivations pour la SF:

1) L'évasion, l'absence de limites à l'imagination, le grand spectacle, les planètes.... Plein de choses qui parlent au COEUR.

2) la réflexion philosophique sur l'homme, la cohérence d'un système, le style d'écriture... Plein de choses qui parlent au CERVEAU.

Je me trompe?
Du coup, n'y a t il pas des amateurs avec une proportion différente de coeur et de cerveau? Cela évolue-t-il avec la maturité, avec son degrés d'expertise? Dans quel sens?

		Citation : Du coup, n'y a t il pas des amateurs avec une proportion différente de coeur et de cerveau? Cela évolue-t-il avec la maturité, avec son degrés d'expertise? Dans quel sens?

Excellente idée,

Les temps changent moi aussi, la révolte s'en va et le coeur reste...! Encore que le style d'écriture parle aussi au coeur...!