Pour y mettre un terme..!

le problème de ce genre de fil , c'est qu' à force de le dérouler, on aboutira à un clone du sujet " et vous, quelle est votre bibliothèque idéale?" ( les oeuvres citées finiront par se recouper à 90%....)
Mais bon , c'est toujours rigolo....

Sans vouloir relancer une vieille polémique, mais en lisant le dernier post de Stegg au sujet de Herbert, me revient ma hantise duniene, ce mur à mon sens infranchissable de l'Empereur-Dieu qui me ferme, peut être à jamais, les "Hérétiques" et "La Maison des Mères", sans parler des suites andersonfistoniennes. Je sais qu'autour de ce tome trainent des opinions différentes et très contrastées, allant aux deux extrèmes d'une grille d'appréciation, de la daube cosmique au génie sidéral. Comme quoi: les opinions..!

		Citation : Que dire de Thierry Di Rollo dont La profondeur des tombes m'a semblé bien pire, bien plus violent et bien plus sombre que les quelques romans que j'ai pu lire de Brussolo

Que les textes de Di Rollo ne sont pas malsains.

		Citation : Malsain (sens figuré) : Qui dénote, qui révèle une perversité intellectuelle ou morale.

Bah !
un thread défouloir.

J'avais bien compris le sens du mot malsain et j'ai vraiment trouvé que La profondeur des tombes était un texte malsain.

Bin, moi, le pipi caca, je ne sais pas trop, mais j'en fais tous les jours...
(je le mange pas c'est vrai ^^ - enfin, pas directement, parce que ce que je bouffe, des fois, je me demande)

Bon, j'ai pas lu les bons (enfin, les mauvais, pardon), mais alors, dites moi tout de suite, lesquels ils ne faut pas lire, de Brussolo, que je file les acheter... ^^

(heu, sinon, Sade et Bataille, c'est malsain ? Ou Salo de Pasolini... hihihi, la provoc !!!)

Moi qui aurais cru voir, je sais pas, Norman ou Hubbard... Je vois s'aligner Van Vogt, Brussolo, Smith et j'en passe... je me demande si lire de la sf ne dégoute pas de lire de la sf... gnnnn :P

Morca, les deux exemples que tu cites sont "hors-compétition".

Déjà que tu n'as pas vu Galaxy Quest, je sens que tu n'as pas lu non plus "opération serrures carnivores" non plus.
Un autre genre d'expérience qui sort de l'ordinaire...

		Citation : Lobo : j'ai lu "Opération serrures carnivores" de Brussolo, grand de la science fiction farnçaise (1987 ou 1988). Puis je n'ai plus lu de SF Française pendant 15 ans.

Bull : Je ne connais rien du tout au monde de la SF française, à ses factions, à ses clans. J'ai lu La planète des ouragans de Brussolo en toute naïveté, sans aucune malice, avec de vagues idées sur sa réputation caca pipi. J'ai trouvé qu'il y avait effectivement des scènes un peu curieuses, plutôt marrantes, pas toujours réussies mais que au total ce Brussolo avait du talent.

Avec ce mot de "malsain" la conversation me semble suivre une mauvaise pente... On croirait entendre les censeurs des Francs et Franches Camarades décrits dans cet étonnant livre de Bernard Joubert, Dictionnaire des livres et journaux interdits, que je viens de recevoir. Guyotat, Duvert, malsain ?

Tss… tss… Il me semble que cette conversation a déjà eu lieu des dizaines de fois.

Sauf qu'on n'avait pas évoqué Di Rollo les fois précédentes, je crois…

N'ayant pas lu La profondeur des tombes, je ne m'aventurerai pas à contredire Stegg. Mais je n'ai rien senti de malsain chez Di Rollo, rien qu'une effroyable noirceur.

Par contre, j'ai lu Le Nuisible, et s'il est un livre malsain, c'est bien celui-là. Je pense même qu'il est doublement malsain : d'une part, les obsessions habituelles du bonhomme, généralement bien fangeuses (avec une scène de viol partculièrement abjecte, et je précise pour ceux qui croirient que je suis en train de donner une leçon de morale que c'est un mot que je n'emploie qu'avec la plus extrême parcimonie) ; d'autre part, l'habituelle empathie zéro de Brussolo pour ses personnages est ici clairement négative, et ce qu'il leur fait subir, et la manère dont il le leur fait subir, et la jubilation qu'il éprouve à l'évidence à le leur faire subir — tout cela relève à mon sens d'une perversité agie, « mettant en œuvre délibérément une annulation ou une attaque de l'autre (négation de l'altérité) » selon la classification de Tomasella. Il y a du sadisme là-dedans. C'est l'un des textes de Brussolo où la relation de l'auteur à ses personnages est la plus évidente ; en général, il s'arrange pour qu'elle soit plus ambiguë.

Une chose à ne pas oublier, c'est qu'il fait partie de la catégorie des auteurs manipulateurs qui jouent sur les émotions pour obtenir l'attention — et l'acceptation passive — de leurs lecteurs. C'est lorsque j'ai vu certains d'entre eux vanter les mérites de tel ou tel livre sinon incohérent, du moins semé d'incohérences que j'ai commencé à comprendre comment ça fonctionnait. Et le GPI à Opération Serrures carnivores a fait tomber les dernières écailles de mes yeux.

Je conçois que l'on puisse apprécier d'être bombardé d'une succession de fantasmes à l'état bruts organisés selon une logique irrationnelle ou une rationalité illogique. Mais il ne faut pas perdre de vue que l'auteur a des intentions, et qu'un pervers agisssant n'hésitera pas à blesser son lecteur.

J'espère que chacun d'entre vous reconnaîtra que ce type de littérature, que l'on peut qualifier de pornographique, n'est pas à conseiller à tout le monde. Pourtant, pendant les années 80, Brussolo était l'auteur qu'il fallait lire, l'arbre qui cachait la forêt. Le problème était que ceux à qui ses fruits déplaisaient n'allaient généralement pas plus loin dans la forêt pour goûter ceux des arbres situés en retrait.

Si vous voulez, c'est un peu comme les gens qui croient que la SF c'est violent parce qu'ils ont vu deux ou trois blockbusters bien brutaux, et/ou que c'est n'importe quoi sur le plan scientifiques à cause de deux ou trois autres blockbusters où la crédibilité scientifique avait été bien évidemment scarifiée au profit des images.

Gracie, Enfer vertical en apprpche rapide rappelle furieusement Les Bâtisseurs d'Empire de Boris Vian, un auteur à qui Brussolo doit beaucoup.

Puis-je apporter ici ma propre expérience concernant Brussolo..!
Je me suis fais happer, gober, phagocyter..!
Si si..!
Happer est le terme le plus parfaitement adéquat..!
Je m'explique et méaculpaise..!
Les bouquins se nommaient "Vue en coupe d'une ville malade" et "sommeil de sang".
Un recueil, un roman..!
Les images détérrées de je ne sais où m'ont hanté immédiatement, aspiré jusqu'à plus soif, jusqu'à guetter les parutions successives, jusqu'à ne pas comprendre que petit à petit les contenus se faisaient de plus en plus pauvres de fond au profit d'une forme métaphorique qui tournait en rond, ne se renouvellait plus. La prose de Brussolo devenait d'autant malsaine qu'elle n'éclatait effectivement pas immédiatement pour ce qu'elle était aux yeux du fan que j'étais à cette époque.
Ajouté à celà un abonnement périodique aux 62 tomes de la Cie des Glaces (mais ceci est une autre histoire bien différente) et plus aucune place je n'accordais à une SF autre.
Jusqu'à l'abandon de toutes lectures SF..!
Brussolo a tué ma SF par overdose pendant quinze ans..!
Voilà, c'est tout et pendant ce temps d'autres auteurs sont venus et me sont passé sous le nez.
Quel dommage..!

Et pourtant, il aurait eu du talent pour susciter des belles images à défaut de métaphores sanguines et charnelles jusqu'à l'obsession.

Il semble maintenant être parti pour des eaux autres que celles SF, ses voyages désormais se feront sans moi..! J'ai tant de choses à découvrir.

Je ne cherche pas la virulence à son encontre, je ne lui reproche que de m'avoir poussé à porter des oeillères..!