Ce serait cool que
sififan revienne, il voulait justement ouvrir un thread sur ce sujet.
Coup d’oeil à droite. Rien…
A gauche. Rien…
Pas de
Psychohistorien à l’horizon. Je peux y aller ! Si vous le voyez arriver, prévenez-moi sinon il va me lyncher après ce que je vais écrire ! Pas que lui d'ailleurs peut-être ! ;D
…
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| | Oman :
I robot aurait pu être plutôt réussi si les scénaristes avaient été plus fidèle à Asimov. |
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Ah ! Mais je m’insurge ! Ce film est bien meilleur que ce à quoi je m’attendais et c’est même selon moi une réussite : un bon divertissement, plutôt fidèle à
Asimov.
Ouais, je sais quand on défend
Zardoz, on a un lourd passif et peu de chance d’être crédible. Il va donc me falloir argumenter un chouïa.
Rappel préalable : ce film n’est qu’
inspiré des romans d’
Asimov et ce n’est pas l’adaptation d’un roman particulier.
Quelques p’tits arguments plutôt destinés à ceux qui ont VU le film en raison du risque de SPOILER :
- Tout comme dans
Face aux feux du soleil,
Les cavernes d’acier et d’autres, le squelette de l’histoire est une enquête policière sur un meurtre à priori impossible/absurde dans lequel les robots/les 3 lois vont être au premier plan.
Un des intérêts des livres d’
Asimov sur les robots est bien évidemment de mettre en évidence un moyen de contourner les 3 lois. C’est bien ce qui se passe dans le film où la loi zéro fait d’ailleurs son apparition.
- L’enquête est menée par un humain qui sera in fine secondé par un robot impliqué dans le meurtre: Sonny. Ca fait immédiatement penser au couple Elijah Baley/Daneel. La comparaison s’arrête là. Car Sonny découvre tout tel un enfant alors que Daneel est autrement plus "
mûr". De plus, contrairement à Sonny, Daneel a l’air parfaitement humain (d'ailleurs à l'époque, il m'avait tapé dans l'oeil, je dois le reconnaître ;D ).
- Sonny rêve comme Elvex,
Le robot qui rêvait, histoire dans laquelle, si je me souviens bien, Elvex rêve qu’il est un prophète … A quoi pense Sonny à la fin du film ?...
- Un p’tit clin d’œil à Robbie et Gloria de
I, Robots (le livre): à un moment, on peut voir un robot prendre délicatement une petite fille dans ses bras
- Susan Calvin est dépeinte comme "glaciale, commune et incolore" par
Asimov. Si je me souviens bien, lui arracher un sourire relève de l’exploit. Elle est plutôt mieux servie dans le film que dans le livre et de toute façon, on s’en fout. Ce qui compte, c’est surtout sa compétence indéniable en robotique.
- La fin est typiquement Asimovienne : une ouverture sur un avenir différent.
Elle m’a fait penser à celle de
Face aux feux du soleil non qu’elle soit celle du film mais parce que comme dans le film, elle évoque de façon plutôt lyrique une page tournée et une ouverture sur un changement.
Par honnêteté, je me dois de revenir sur Terre et de parler de ce que j’ai moins aimé:
- Il me semble avoir noté qu’à un moment dans le film, la première loi a été un peu malmenée mais je ne me souviens plus exactement où…
- Le rapport Action/Réflexion n’est pas optimal
Bon, à mon goût, il y a trop d’action, c’est vrai. (Ainsi, personnellement, j’ai trouvé bien trop longue la scène où le policier Snooper se fait coincer dans le tunnel par les deux véhicules transportant les NS5). Mais, bon, les romans asimoviens sont également des livres d’action, non ?
Les pistes de réflexion sont cependant ouvertes: à titre d’exemple, si je me souviens bien, Sonny s’interroge et se demande quand on peut considérer que le seuil de conscience est atteint par une IA. Un autre exemple : la fin du film ouvre selon moi une bonne piste de réflexion.
- Le choix de Will Smith … On peut rêver à ce qu’aurait pu être le film avec un autre casting.
- La grand-mère de Spooner : personnage complètement inutile. A quoi sert-elle ? A rassurer les plus de 60 ans qui iront voir le film (vous en connaissez beaucoup ?)en leur montrant qu’ils sont utiles en faisant la bouffe ? A rassurer en montrant que les bonnes vieilles valeurs sont encore là via le spectacle d’une tarte aux courges (Beuark !) sortant du four ? Etonner le spectateur en inversant les rôles : le jeune a peur des robots, le vieux pas ? Pfffff !
D’ailleurs à ce propos …
Le comportement de la foule vis-à-vis des robots "manque" un peu d’hostilité. Je parle du comportement en début de film pas à la fin vis-à-vis des NS5.
Dans l’œuvre d’
Asimov, les robots ne sont pas bien vus partout. Ainsi, à titre d’exemple, dans
Les cavernes d’acier , il y a une émeute dans une boutique car une cliente ne veut pas être servie par un robot. Elle reproche au robot d’avoir piqué leur travail aux humains.
- La publicité : C’est vrai, qu’entre Adidas, FedEx, Audi, JVC et j’en passe, on est servi. Notez que le robot s’appelle Sonny (Sony ?). Ca doit contre-balancer JVC … Oui, je sais, c'est pas drôle.
Si je ne m’abuse, dans
Minority report, c’était Nokia qui faisait sa pub.
Curieusement, dans aucun de ces deux films la publicité ne m’a pas dérangée … Peut-être même peut-on lui prêter un autre rôle que celui tout bête de nous inciter à acheter un produit de la marque en question.
Je m’explique.
Pour un spectateur d’aujourd’hui regardant un film concernant un futur, retrouver sur certains produits utilisés dans le film, les marques qu’il connaît, n’est-ce finalement rendre ce monde plus crédible puisqu’il y retrouve des éléments "familiers"? N’est-ce pas lui montrer que le futur dont il est question n’est pas si loin/le concerne ? Bon, je ne dis pas que la pub est là pour ça,
je sais bien que non mais ceci peut peut-être expliquer pourquoi cette publicité ne m’a pas dérangée.
Bref, ce film ne trahit pas
Asimov, ce que j’apprécie mais ce que j’ai ressenti en le regardant n’a rien à voir avec ce que j’ai ressenti en lisant les livres.
Sans doute avons-nous – tout au moins certains d’entre nous – mis beaucoup de notre affect (je ne suis pas sûre d’employer le bon terme) dans ces bouquins, une espèce de quête personnelle différente pour chacun de nous. Une quête personnelle fonction du roman que nous lisions mais également de la période de notre vie où nous le lisions. C’est vrai pour tous les livres, certes mais en ce qui me concerne, c’est tout particulièrement vrai pour
Asimov qui avec
Dick,
Silverberg et
Van Vogt, a bercé ma jeunesse. Inutile de chercher cela dans le film, c’est en nous, pas ailleurs.
En conclusion, c’est vrai, ce film n’est pas un chef d’oeuvre mais c’est un bon film quand même. Sans doute
Proyas a-t-il été obligé de faire des concessions sur tous ces points qui dérangent (pub, casting, scènes d’action trop longues/nombreuses, ...).
Ca aurait pu être bien pire, non ? Susan Calvin couchant avec Spooner, le policier qui mène l’enquête, par exemple ! Alors on ne va pas se plaindre.
Ne répétez tout cela à personne surtout pas à
Psychohistorien.. Si jamais il est au courant. Je saurai de qui ça vient.
Autre précision :
ASIMOV FOREVER ! Ca peut pas faire de mal de le répéter de temps en temps. ;D !
COMMENT CA, TROP LONG, CE POST ???? ;/