Lectures : en 2020, pas de livres vains

J'hésite devant cette intégrale Ballard en trois tomes. Indispensable ? Et quel tome lire d'abord ? J'aime beaucoup ce que j'ai lu de lui jusque là, mais je n'en ai pas lu tant que ça finalement ou alors il y a très longtemps...
Sinon, je continue mon exploration de la GASF. Je viens de finir Histoires de mondes étranges, et je n'y ai rien trouvé de bon à part la nouvelle d'Asimov Nightfall, quand les ténèbres viendront, que je trouve limite chef d'oeuvre... J'ai été particulièrement déçu par les deux nouvelles de Sheckley, Bienvenue dans le cauchemar classique et Un billet pour Tranaï, des contre-utopies qui se ressemblent d'ailleurs (et qui ressemblent à Omega) et dont le comique est très émoussé.

Je guette la sortie, non programmée pour l'instant de deux Lunes d'encre, un nouveau recueil de nouvelles de Ted Chiang (Exhalation) (1) et la suite de Dans la toile du temps d'Adrian Tchaikovsky : Children of Ruin. Du haut de gamme en perspective.

(1) trois Hugo, un Nebula et un Locus pour 9 textes

		Citation : J'ai été particulièrement déçu par les deux nouvelles de Sheckley, Bienvenue dans le cauchemar classique et Un billet pour Tranaï, des contre-utopies qui se ressemblent d'ailleurs (et qui ressemblent à Omega) et dont le comique est très émoussé.

Je trouve Sheckley bien meilleur romancier (outre Omega, Les erreurs de Joebes m’a laissé un excellent souvenir, comme La dimension des miracles).
J’avais été déçu par sa nouvelle Le prix du danger, bien inférieure au film (une belle réussite de sf française... avec feu Piccoli, excellent en présentateur véreux). Seule La clé laxiale m’avait plu. Son Livre d’or m’avait vraiment déçu.

Concernant l’intégrale des nouvelles de Ballard, c’est du très haut niveau.
Je pense qu’il est l’un de mes nouvellistes favoris, bien qu’aux marges de la sf ou du fantastique.

Si, moi, j'aime bien le prix du danger... Outre la clé laxienne, qui est à mes yeux la nouvelle la plus rigolote de l'histoire de la SF, il y a quelques bonnes nouvelles de Sheckley dans cette antho, le coût de la vie, Permis de maraude...
J'ai du mal à voir pourquoi cette Grande anthologie de la SF me parait aussi ch**te, et c'est de pire en pire au fur et à mesure que je progresse dans les volumes. Je continue parce que je me suis donné comme challenge de tout lire, à la recherche de perles de la SF classiques... Mais la pêche est bien maigre. Sans doute il y a une volonté de présenter une SF à prétention littéraire de la part d'universitaires comme Klein ou Goimard... Ca marche avec Ballard (les fleurs du temps, les sculpteurs de nuage), c'est raté (amha) avec des gens comme Aldiss, Lafferty, Zelazny, Tiptree que je trouve soit poternawak (Lafferty), soit "poétique", sans idée ni action... Mes seules vraies découvertes c'est Poul Anderson (je connaissais sa Patrouille du temps, et son Agent de l'empire terrien, mais je découvre un très grand conteur, abordant tous les genres et époques, hard, uchronie, time opera, space op...) et Kornbluth (je ne le connaissais que par the space merchants, et je découvre aussi un grand conteur original).

Toujours dans les Spécial Police : Cette mort qui nous guette d'André Lay .

Et voici le programme alléchant 2020-2021 de Lunes d'encre :

"En juin, devrait paraître L'Hiver de la sorcière de Katherine Arden, initialement prévu fin mars. Expiration, de Ted Chiang, qui devait sortir en mai, arrivera finalement en septembre. Quant à The Calculating Stars de Mary Robinette Kowal, il devrait atteindre vos librairies en octobre, sous le titre Vers les étoiles. La chose en soi d'Adam Roberts, initialement prévu pour cette année bascule sur 2021. On devrait aussi voir l'an prochain : la suite de Braises de guerre de Gareth L. Powell, la suite de Vers les étoiles, la suite (encore une !) de Dans la toile du temps d'Adrian Tchaikovsky et d'autres titres, dont je ne peux encore parler."

Six textes subtils, drôle et tragique, où l'intelligence côtoie l'émotion. Je le savais en lisant Des parasites comme nous, Adam Johnson est un Grand auteur.

Fini Images fantômes d'Elizabeth Hand.

Malgré une fin qui verse par trop dans le scénario hollywoodien, un bon moment de lecture.
L'héroïne, bien imparfaite, est très attachante ; le décor des îles du Maine, un personnage à part entière
(et pour ceux que ça intéresse, on en apprend pas mal sur les techniques photographiques pré-numériques).

J'ai bien aimé l'écriture, le regard, de l'autrice ; je la relirai certainement.

Yeruldelgger de Ian Manook, un polar en Mangolie, cela ne manque pas de personnages et de péripéties et en plus on voyage : le décor, les mœurs et les coutumes mongoles font partis de l'intérêt de cette double (voire triple) enquête en plus d'être divertissant.

Envol Funeste de Martine Hagnier Vandevoir