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Sujet proposé le 01/02/2007 à 22h46 par mijo |
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RE : Le mot de février : la belle mère
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11/02/2007 à 18h47
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ça faisait trois mois que je faisais partie de la Gendrée. La Belle-Mère était sévère, et le travail éreintant. Les autres me disaient qu'on finit par s'y faire. Le second astéroïde hébergeait la Bruée, gérée par le Beau-Père, qu'on décrivait comme un vieux satyre. Et puis il y avait le troisième astéroïde, qu'on appellait la Chambre Nuptiale, où les Beaux-Parents pondaient leurs rabatteurs. L'entreprise semblait florissante.
Les Gendres les plus dociles se voyaient promus au service de la Chambre, où le travail était moins épuisant, où l'on pouvait côtoyer des Brus, et, surtout, où l'on avait quelques maigres chances d'évasion. Mais travailler à la Chambre, c'était aussi courir le risque de rencontrer cette damnée Triffidette entre deux missions de rabattage.
Ma Triffidette aux yeux de braise... qui se disait ma fiancée, et que je n'avais jamais revue depuis la "visite chez ses parents". Elle était exotique à souhait, avec son petit accent chantant, native des astéroïdes mystérieux des confins du système. Parlons-en, des astéroïdes mystérieux... Je me réveillais dans les entrailles de l'un d'eux chaque matin, couvert de poussière, forcé à repartir au charbon le ventre vide.
Un matin, je n'y tins plus. Alors que la Belle-Mère passait nos rangs en revue, l'oeil sec et dur, je levai la main.
"ô Belle-Maman aux milles grâces, si je puis me permettre..."
Elle fronça les sourcils.
"Vous êtes le nouveau? Il me semble que vous vous plaisez bien chez nous, n'est-ce pas?"
"Oh oui, Belle-Maman à l'infinie bonté. Mais j'avais pensé..."
"Ouiii?"
"Que ma formation de cuisinier pourrait être utile à la Chambre Nuptiale bénie de tous les Dieux du Cosmos."
"Savez-vous confectionner les profiterolles à la vanille?"
"C'est ma spécialité!" mentis-je avec un grand sourire.
(Si quelqu'un veut broder une suite...)
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RE : Le mot de février : la belle mère
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14/02/2007 à 16h03
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Si je comprends bien,CSF a piqué les thèmes des AT de TPP? |
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Absolument pas : en fait TPP par l'intermédiaire de Lisbei est venu nous rendre une visite
et nous avons relevé, avec classe et brio, le défi,
sans prendre la grosse tête, juste pour le fun
d'où textes sur le forum et délire jubilatoire au bistrot
Avoue que l'idée est plaisante, non ?
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RE : Le mot de février : la belle mère
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18/02/2007 à 17h01
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J'ai trouvé amusant d'envisager le même évènement à travers le triangle familial imposé belle fille -belle mère - gendre : je vous livre donc le récit N°2 et N°3 + une petite conclusion de la première belle mère
Je vous laisse le soin d'imaginer la suite !
La Base :
Ici la base, me recevez vous ? Charlie fait pas l’idiot réponds c’est un ordre
Merde fis-je en raccrochant la radio brutalement sous les yeux furax de mon officier de comm.
Il me fallut une bonne minute de respirations profondes et d’enjambées rageuses à travers la pièce exiguë plus quelques coups de poings sur les parois métalliques qui firent battre plus fort mon sang dans mes tempes pour reprendre la maîtrise de mes nerfs. Mille médailles pour le self contrôle !
Mais, même avec le peu d’estime que j’avais pour mon gendre, un freluquet indiscipliné, je me voyais mal annoncer à ma fille que je l’avais perdu lors d’une simple mission de reconnaissance à moins de 500 mètres de la base.
Saleté de planète, saleté de mission et plus encore Pourquoi ma fille avait-elle épousé ce petit trou du cul ….
Par la fenêtre, je regardai sans les voir les installations pitoyables et délabrées établies après tant de mois passés sur ce monde. A n’y rien comprendre. Des patrouilles qui ne rentraient pas, des gens constamment démoralisés et sans force, des enfants léthargiques. Comment ces colons avaient ils passés les tests de sélection ? Un véritable mystère.
RUSH 24 semblait une planète presque idyllique pour l’homme : une atmosphère respirable, une gravité à peine plus élevée un monde pratiquement vierge mûr pour la colonisation sans grands efforts financiers, sans terra formation ni manipulations génétiques préalables. Une végétation florissante presque dominante, aucun prédateur connu. Il existait bien quelques colonies de monstrueux insectes nichant plus au sud et qui semblaient d’ailleurs en voie d’extinction d’après les rapports mais à part ce détail ennuyeux (je déteste les insectes) jusqu’ici ma mission aurait pu être qualifiée de sinécure …
Rien n’aurait du retarder les travaux de construction ni effrayer, que dis-je, terroriser des colons qui refusaient de sortir des abris, restaient cachés sans plus de volonté que des pantins décérébrés.
Et maintenant, en moins d’une heure, j’avais même perdu contact avec mon beau fils !
Je fis un bref rapport codé puis donnai les ordres pour que toute la base soit en alerte rouge permanente ce qui provoqua un tollé parmi les hommes. Sûr, parmi tous ces machos, ma cote allait remonter avec de telles mesures…
Je passais mentalement dans ma tête mon équipe en me demandant qui allais-je choisir comme partenaire pour cette mission de secours et optai finalement pour le volontariat :
Qui vient aboyai-je les foudroyant du regard et ne rencontrant que yeux baissés. Le soldat Kat me surprit en faisant un pas en avant sous les ricanements à peine camouflés de ses collègues. Je choisis d’ignorer les murmures genre "bon débarras" et "adieu pour toujours" : une bande de mâles primitifs et rétrogrades voilà ce qui constituait ma garnison !
Kat s’équipa rapidement sans discuter et nous sortîmes dans l’obscurité prenant d’un pas vif la direction du port. J’ai toujours adoré marcher, même de nuit et lourdement encombrée par un équipement de survie : le faisceau lumineux de la puissante torche de Kat trouait la nuit qu’aucune lune n’éclairait : à travers le filtre de mon masque, me parvenait les odeurs un peu écoeurantes d’une eau croupie et fade en provenance du bord de mer. L’anse que cette mer noire sans force ni marée avait du mettre des millions d’années à creuser me parut soudain une aberration géologique inexplicable : comment ces rochers s’étaient ils alignés comme des pontons à distance régulière ?
Kat émit un sifflement d’alerte me sortant de ma rêverie : plusieurs formes sombres et compactes étaient allongées sur le sol. Mon cœur se remit à battre la chamade : pas mes hommes, pas mon beau fils, j’avais promis à ma fille de veiller sur lui quand bien même j'aurais préféré qu’il n’eut jamais épousé ma seule fille, mon coeur, ma princesse.
Je sortis à mon tour ma torche et le premier tas me fit monter un haut de cœur : un sac de peau parcheminée tendue sur des puits sans orbite, méconnaissable : seul le numéro de sa plaque d’identification me permit de reconnaître notre cuistot.
J’éclatais de rire nerveusement à la pensée que nous allions manger des rations brutes pendant les semaines à venir. Soudain, indésirées et incontrôlables, les larmes me vinrent aux yeux : quelle fin horrible, le corps semblait réduit à l’état de momie, comme vidé de toutes substances.
KAT leva 3 doigts. Trois morts donc plus le cuistot quatre Il en manquait un et forcément… mon gendre Je ne savais plus si j’allais hurler ou me remettre à pleurer. Je balayai rapidement le sol mais n’aperçus aucune trace, aucun signe de combat ni de lutte. KAT se rapprocha et demanda d’une voix faible si nous devions les ramener ou attendre demain ?
Je plantais mon regard dans le sien cherchant à lui communiquer un peu de ma force. Pour une femme, elle supportait plutôt bien le choc mais il nous fallut une bonne minute à toutes les deux pour réaliser qu’un nouveau bruit troublait le silence. Crachoties d’une radio dont la batterie était presque vide : je mis le son à fond
Charlie parlait : je suis –cruusssh- leur nid –sheuuuttt sud sud est environ 20 cheusss cheuss - distance estimé 30 km je répète crussssh est. Fantastique : puis une phrase entière distincte : véritable colonie une cité entière ! On entendait ses gloussements hystériques : nos premiers ET, magnifiques ! Superbes, gigantesques et les petits sont d’une beauté.
Puis à nouveau le silence.
Mais de quoi parlait- il et où pouvait- il bien être ? Dans quel guêpier s’était- il encore fourrer et comment allais-je l’en sortir … Et s’il émettait, pourquoi ne répondait il pas ?
Quoiqu’il arrive, si j’ai un conseil à vous donner pour votre carrière soldat Kat, n’ emmenez jamais votre gendre avec vous en mission et encore moins sur une autre planète !
Kat sourit tristement : Sergent, avec tout mon respect, lui, au moins, est vivant !
Ouais, grommelais-je mais pour combien de temps ! Et si je ne le ramène pas à ma fille, je ne donne pas cher de nos relations.
Le récit de Charlie
J’étais volontaire pour cette mission. De toute façon, entre 19 et 25 ans, on était tous « volontaires » et « aptes pour le service ». Surpopulation oblige, la colonisation était une priorité. Jusqu’ici, je trouvais agréable de voyager vers d’autres mondes, six ans avec des périodes de repos de 6 mois tous les deux ans, rien d’extraordinaire en soi ... même si ma jeune épousée avait un peu boudé : il parait que partir immédiatement après son voyage de noces cela ne se fait pas mais avais-je le choix ?
Cependant, là, je ne décolérai pas. Me retrouver avec Belle Maman comme sergent, ce n’était plus du hasard mais de l’acharnement ! Un coup monté par ma dulcinée… J’appréciai peu ce manque de confiance. Chaque fois que je croisais le regard du dragon (un surnom mérité je vous prie de me croire sur parole) je me croyais nu comme à ma naissance placé sur le plateau de la balance qui, bien sûr, ne penchait pas à mon avantage… Freluquet, voilà comment elle m’avait qualifié le jour de notre rencontre en me toisant du haut de ses 2.25 mètres.
Pourtant, j’en étais encore à me demander ce que j’avais de moins que les autres à part de n’être pas comme elle, d’une résistance à toute épreuve (quand je pense qu’elle nous battait tous régulièrement à la course) ni d’une force herculéenne (elle levait son bardas comme moi une plume).
Dans mes heures les plus sombres, j’en venais à me demander si ma tendre et douce ne m’avait pas choisi juste pour contrarier sa mère. Cette mission - qui se présentait comme un voyage d’agrément (dixit l’agent instructeur) - était devenue un enfer. Mes coéquipiers m’avaient mis en quarantaine (même les filles !) et ma belle doche me rendait la vie impossible en contrôlant et commentant à voix haute tous mes faits et gestes, sans mentionner les sourires ironiques et dédaigneux avec lesquels elle mettait au panier toutes mes demandes de mutation.
Bref pour vous dire que cette corvée de surveillance du périmètre des installations c’était l’occasion inespérée de pouvoir m’échapper et respirer un peu : juste histoire de décompresser quoi sinon j’allais commettre le pire. Je me voyais mal expliquant au tribunal militaire que j’avais agressé non pas mon sergent mais ma belle mère dans un élan suicidaire car sachant pertinemment n’avoir aucune chance au combat à mains nues contre elle.
Depuis la disparition suspecte de plusieurs patrouilles et colons, nous sortions en groupe. Les 4 de devant, sérieux comme des papes, jouant à la guéguerre mains sur leurs armes, à distance réglementaire les uns des autres, et moi traînant la patte, bottant rageusement dans les cailloux à chaque fois que l’image de ma belle mère venait polluer mes pensées, échafaudant des projets rocambolesques pour m’échapper et revenir dans six mois quand il serait temps de partir…
Bien entendu, je me suis pris les pieds dans une racine ou un trou, et me voilà par terre à moitié assommé sans même que mes soi-disants coéquipiers prennent la peine de s’inquiéter de mon absence.
J’entends soudain une sorte de vrombissement désagréable et un violent mouvement d’air me cloue à nouveau au sol. Le choc me fait voir double un instant. Je vois mes collègues armes levées se diriger vers une chose volant à ras du sol. Les fous, ai-je envie de crier, planquez-vous, voyez pas sa taille à ce monstre ?
Et puis, j’en suis encore à me demander ce qui s’est passé. J’ai vaguement vu une silhouette s’envoler et recouvrir chacun de mes collègues avec une vitesse telle que l’œil ne peut pas suivre, captant l’impression d’une ombre noire en mouvement plus qu’une véritable image. Puis l’autre monstre volant s’est approché des corps immobiles émettant un vrombissement assourdissant. Une forme insectoïde plus petite en fit le tour , élancée à part un ventre central un peu bombé, vêtue, vous m’avez bien lu, j’ai dit vêtue, d’une robe élégante aux membres graciles et aux yeux immenses presque lumineux et s’aplatie au sol devant l’ombre noire. Et là, je vous prie de me croire sur parole, je n’ai rien d’un héros je pense donc avoir souffert d’une sorte de commotion cérébrale, un moment de folie : enfin je ne sais pas vraiment ce qui m’a pris mais je me suis retrouvé tapant de mes poings sur la carapace du Monstre qui a très poliment ouvert une espèce de cloison dans son abdomen et me voici à l’intérieur, coupé du monde, tremblant de peur avec toutes les peines du monde pour contrôler ma vessie.
Finalement, elle avait peut être raison belle maman, je n’étais pas fait pour être soldat, j’aurais du choisir la coopération administrative. La cruelle vérité m’apparut trop tard semble-t il parce que je ne voyais aucun moyen de sortir du piège où je m’étais fourré. Secoué mais confortable (il y avait des sortes de rembourrage) je pensais à déclancher mes instruments : sud sud-est déplacement 15 km/h (pas des champions de vitesse ces monstres ou bien était il trop lourdement lesté : 4 humains à digérer cela pèse son poids tout de même) Je crois bien m’être évanoui. C’est le silence qui m’a réveillé.
Où étais je ? Et puis la monstruosité de la chose me saisit et je faillis perdre à nouveau connaissance : si je voulais m’en sortir vivant, j’allais devoir appeler belle maman au secours…
Le Nid
Revenir au nid où vous êtes devenue reine : longer ses galeries yeux fermés, guidée par les courants chauds et les phéromones de vos concitoyens, se sentir à nouveau vivante et pleine Quelle bonheur suprême !
Ma belle fille, dansant devant moi à pas pressés, m’avait conduite toute excitée, jusqu’à ma niche après avoir confié ses petits endormis à la nurserie. Elle avait hâte de retrouver mon fils et recevoir son dû et en cela je ne pouvais qu’approuver. Elle avait fait preuve de grande bravoure en venant me chercher avec ses deux rejetons si tard dans la saison. Mon fils, bien entendu, en tant que mâle reproducteur, devrait rester éveillé tout l’hiver et assurer avec les ouvriers la surveillance des petits mais si toutes ses femmes étaient du gabarit de Ch’Moun, je n’avais plus aucune raison de m’inquiéter pour l’avenir du clan.
A peine de retour, je ne me sentais pas encore prête à passer en mode hibernant, comme beaucoup de mes frères et sœurs qui avaient déjà fermé hermétiquement l’entrée de leurs cellules. J’étais encore une reine et j’avais des devoirs.
Déjà une multitude de plans germaient dans mon esprit : organiser dès le printemps une razzia chez les deux pattes : se remplir d’énergie et laisser se gaver nos transporteurs Il fallait se remettre le plus vite possible de l’hibernation, reconstituer nos forces avant l’arrivée belliqueuses des clans du Sud qui auraient eux l’avantage d’un réveil antérieur au nôtre, mettre des plans de défense et pourquoi pas d’attaques au point : émigrer à nouveau dans le Sud où la vie était si plaisante les vols nuptiaux magnifiques sur les vents chauds et les fleurs gorgées de nectar enivrant, j’en salivai d’avance.
Faire également vérifier tous nos réserves de chaleurs solaires : hors de question de connaître à nouveau une catastrophe telle celle de mon enfance où le froid terrible avait pénétré dans le nid et nous avions perdu plus des trois quarts des ouvriers. Des panneaux mal entretenus et toute la tribu avait été réduite à l’état de parias à la limite de l’extinction.
Ensuite, sélectionner parmi les jeunes ceux qui survivraient et deviendraient des combattantes et tester les jeunes mâles pour choisir de nouveaux reproducteurs.
Je décidais, bien que rassasiée, d’éviter la nurserie, il m’arrivait encore d’absorber de l’énergie sans m’en rendre compte et les petits mâles n’y survivraient pas ce qui m’obligea à passer par les étables.
Dès l’aube, j’irai faire les repérages nécessaires, évaluer avec précision les ressources énergétiques que représentaient ces deux pattes tombés littéralement du ciel.
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dernière édition : 18/02/2007 à 17h34
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RE : Le mot de février : la belle mère
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28/02/2007 à 15h54
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Dans son livre Votez fou ! : candidats bizarres, utopistes, chimériques, mystiques, marginaux, farceurs et farfelus : de 1848 à nos jours, les élus auxquels vous avez échappé, Bruno Fulgini rapporte le cas d'un candidat à la députation en 1906, prévoyant "L'encadrement énergique de la conduite des belle-mères."
Je pense qu'il aurait fait le plein de voix sur CSF, à commencer par Lacroute et Soleil vert.
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 "Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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RE : Le mot de février : la belle mère
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03/03/2007 à 16h58
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Elle vient des états-Unis, elle ne se porte pas mal pour son âge, et cuisine plutôt bien.”
C’est par ces mots qu’un chômeur Britannique de 42 ans commence son annonce que eBay. L’annonce en question concerne sa belle-mère, qu’il met en vente sur eBay après avoir, selon ses dires, trop supporté ses remarques. Mise à prix pour 1 livre sterling (environ 1,4 euro), cette annonce rejoint la longue liste des bizarreries que l’on peut trouver sur eBay, aux côtés d’un porte-avions, d’un bombardier, d’une petite fille et autres. Les règles d’eBay interdisent la vente de produits alcooliques, de cartes de crédit, ce nourriture, de feux d’artifices et d’armes, l’accès aux produits pornographiques et la circulation d’objets nazis, mais visiblement pas la vente d’une personne humaine.
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 "Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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RE : Le mot de février : la belle mère
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10/03/2007 à 21h57
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J'ai loupé mon permis de conduire en chaussettes lacroutiennes d'où mes ratés dans le temps et d'ailleurs pourquoi faudrait il qu'il s'écoule ce temps d'une manière linéaire hein ? je vous le demande ! :
Fuite
Progresser rapidement en l’absence de la moindre piste est déjà difficile. Courir dans l’obscurité pour un individu normal est considéré comme une prouesse. Ici, en cet instant, je bats tous les records ! Non seulement je suis plongé dans le noir, en terrain inconnu, sur une planète qui n’est pas la mienne, mais pour corser un peu la difficulté, je suis blessé et pourchassé.
Vous dire que je suis terrorisé complète idéalement le scénario de ce mauvais film série B dont je suis le héros involontaire. Mensonge éhonté ! J’ai dépassé le stade de la terreur … Je ne raisonne plus. Seul l’instinct me pousse à poursuivre cette course folle malgré des poumons en feu, des chevilles malmenées, des muscles torturés … Avez-vous déjà vu des reportages sur ces soldats, courant décontractés, avec leur bardas sur le dos pendant des kilomètres ? Du flan tout ça, je vous l'assure ! J’avais à peine parcouru plus d’un kilomètre que déjà j’avais les chevilles tordues, une arcade sourcilière fendue, un corps couvert de bleus, une tenue déchirée par mes nombreuses chutes et pire, j’avais perdu la plupart de mon équipement de survie. Pas question de retourner en arrière pour le récupérer. Je suis probablement foutu mais pas encore suicidaire.
Il est dit que la peur donne des ailes ou vous coupe les jambes. Foutaises ! Croyez-en mon expérience : aucune aile ne poussera dans votre dos pour vous permettre de vous envoler loin de votre poursuivant ; quant à avoir les jambes coupées, elles sont bien trop douloureuses pour ne plus faire partie de vous. Une bonne planque, voilà ce dont j’ai un besoin pressant. Une cachette où je pourrai me recroqueviller et faire disparaître dans un bienheureux oubli l’enfer de ma situation.
Première tentative :
Allo, allo Société Génie & Cie ? Pourriez vous s’il vous plait exaucer un tout petit voeu ?
« Nous regrettons de ne pouvoir donner suite à votre appel … veuillez renouveler votre souhait ultérieurement.» Merde, pas de bol.
Deuxième essai :
_ Je suis bien à l’agence TOUTE LA GALAXIE ? Un billet SVP pour transportation instantanée vers n’importe quelle destination en urgence !
_Comment ? Vous avez besoin de mes certificats de vaccination, d’une pièce d’identification authentifiée récente, justificatif de planète d’origine ? Pas de problème, j’ai tout sur moi !
_ Heu, oui, je suis terrien , terrien de la Terre … Oouuiii, cette planète là…
_ Quoi ? Vous pouvez répéter ? Personna non grata dans tous les mondes extérieurs ? En quel honneur ?
_Non, non, je vous le garantis : je n’ai pas franchi la frontière en fraude. Je ne sais même plus comment j’ai atterri ici…
_Quoi ? Sans autorisation, dans une réserve protégée ? Braconnier ! hé, ne m'insultez pas. Tête mise à prix par les gardes forestiers … Elle est bonne celle-là, ces monstres, des agents assermentés ? et l’article VIII de la convention galactique de 2518 sur les droits des naufragés, vous en faites quoi, hein ? Je vous fais perdre votre temps ? Parce qu’il m’en reste peut-être à moi du temps ! Bien sûr, déposer une réclamation, je n’ai que ça à faire et bien, merci de votre aide !
Autant pour la sortie de secours !
Il parait que lorsqu’on va mourir, votre vie entière se déroule devant vos yeux. Décidemment, l’homme est plein d’idées préconçues. Moi, j’entends plutôt des communications téléphoniques délirantes ! Ne voyant pas toutes mes erreurs passées défiler devant mes yeux hagards, je m’accroche à l’espoir que mon heure n’est pas encore venue de partir pour le dernier voyage. D’ailleurs, cela ne me dérangerait pas d’être carrément en retard et de rater ce rendez-vous.
Zut, flûte et reflûte, encore une chute carabinée. Courir et penser, apparemment je ne suis pas taillé pour les deux à la fois. J’opte donc pour la station couchée, les bras en croix, tel le lapin en état de choc, proie offerte au bourreau. Mon corps ne m’obéit plus. Je ne peux cependant pas stopper le flux de mes pensées. Apercevant le ciel étoilé à travers la cime des arbres, je me rappelle le choc ressenti, enfant, en découvrant les constellations accrochées au firmament et apprenant qu’elles sont aisément et à moindre coût accessibles. Pas la peine de traverser tout l’univers pour finir comme un rat dans un coin perdu. Marre, marabout, bout de ficelle Pourquoi vouloir gagner quelques secondes supplémentaires de vie ? La belle affaire… En choisissant le passionnant métier de livreur interstellaire intérimaire, j’ai déjà fui lâchement le domicile conjugal, n’arrivant pas à faire bouillir la marmite avec mes histoires. Autant montrer un peu de courage et affronter la réalité en face, pour une fois.
L’air est suave, le sol accueillant, respire, souffle, respire, souffle. Quel bonheur suprême. Encore une fois, respire, encore une autre, souffle. Pour un peu, je dormirais.
Est-ce mon chasseur qui fait craquer si fort les branches, sont-ce ses pas qui font trembler le sol sur lequel je suis étendu ? Et maintenant est-ce sa respiration sifflante que j’entends se rapprocher pour l’hallali ? Se concentrer. Reprendre ses esprits, trouver rapidement une solution. Il y a bien cette odeur étrangement familière de placard vide et cette petite voix curieuse au fond de mon cerveau qui me conseille de ne pas paniquer, d’attendre pour voir apparaître le visage de l’ennemi. La curiosité est un vilain défaut et, pour une fois, je suis entièrement d’accord avec la sagesse populaire. Si seulement je pouvais faire marche arrière, dévier ne serait ce que d’un chouya ma trajectoire, me montrer maître de mon destin, changer la fin de l’histoire …
Il y eut un grand silence. Le temps d’un dernier bon mot, peut-être … Une seule phrase hante mon esprit, citation d’une œuvre de l’antiquité surgie à point nommé : « mais que diable allait-il faire dans cette galère …»
En fait d’épitaphe, j’ai droit sur la tête à un grand saut d’eau glacée, tandis que la voix aigre et irritante de ma belle-mère hurle dans mes oreilles, « Je t’avais bien dit de ne pas épouser ce fainéant d’écrivaillon, ma pauvre fille : regarde moi ça, non seulement il ronfle en dormant, mais en plus il transpire, ce bon à rien, comme s’il avait couru un marathon !!! »
En cet instant, j’aurais tout donné pour retourner sur cette planète imaginaire et affronter la mort horrible qui m’y attendait, la trouvant plus attrayante qu’une confrontation avec Madame Mère !
Avec le recul, je lui dois des remerciements : elle fixa mon rêve dans ma conscience et fit naître dans mon imagination le portrait du plus terrifiant des monstres galactiques, qui allait devenir le personnage clé de mon roman et m’assurer enfin un succès littéraire inespéré et juteux …
Mais je vous en supplie, que cela reste entre nous.
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dernière édition : 10/03/2007 à 22h00
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