Le jour où la terre s'arrêta

Mes excuses pour l'énèrvement

(ceux qui ne croient pas que les Envahisseurs sont d'inspiration maccarthiste sont des communistes et seront dénoncés tels quels
ah ah ah)

Je m'explique
Ce feuilleton (Invaders), au demeurant excellent, est un des nombreux exemples de la paranoia TV américaine (comme Xfiles)
Or, contre qui s'exerçait la parano américaine à l'époque ?Ne pas oublier que dans un épisode de Code Quantum, le héros incarné dans un personnage vivant à l'époque la crise des missiles à Cuba (années Kennedy) vend des abri anti atomiques à des particuliers
Il faut se resituer dans le contexte

Sinon Heinlein a effectivement avec "En Terre étrangère" écrit un roman "hippie" ce qui prouve que les bons écrivains sont non étiquetables

A l'inverse les films ou feuilletons SF traduisent à mon avis les grandes peurs ou préoccupations de l'époque

PS : je n' ai rien contre Tolkien

Hippie En terre étrangère ? Plutôt un roman récupéré par le mouvement.

A mon humble avis s''il vaut mieux avoir quelques lueurs sur l'auteur et la période où a été écrite l'oeuvre, trop de renseignements tue le plaisir de la lecture quand on n'est pas en plus à chercher le Xième sens caché du message du Maître. Sachant de plus pour certains d'entre eux une légende est souvent créé à posteriori pour camoufler qu'il a écrit le dit-roman à cinq heures du matin en rentrant de boite rond comme une queue de pelle et pour pouvoir rembourser son propriétaire.

Maintenant il faut faire la part des choses. Je préfère savoir que Terre champ de bataille a été écrit par le pape de la scientologie L. R. Hubbard, mais de là à snober tout un pan de littérature comme le firent les critiques littéraires d'après guerre ( Versins en tête ). Evidemment il s'agissait de SF américaine et les milieux intellectuels français étaient à l'époque majoritairement d'obédience communiste.

Alors merci à tous ceux sur ce forum qui veulent bien partager leurs connaissances. Mais de grâce ne cherchez pas à tout expliquer, on peut parfois avoir simplement envie de lire pour le plaisir sans chercher midi à quatorze heures. Par moment cela me rappèle certaines ludothèques qui ne tolèrent pas que les enfants jouent tout simplement mais qui veulent affubler chaque activité d'un but éducatif

		Citation : Hippie En terre étrangère ? Plutôt un roman récupéré par le mouvement.

Le terme récupéré me gêne considérablement. Le terme mouvement aussi, d'ailleurs. Si l'on en croit Tom Wolfe, En terre étrangère était un livre de chevet pour Ken Kesey et les Merry Pranksters, l'une des premières communautés psychédéliques, et l'on peut supposer qu'ils n'ont pas été les seuls à le lire. Ce n'était peut-être pas la "Bible" des hippies, comme certains l'ont dit, mais son influence sur le phénomène en question est indéniable, même s'il me paraît difficile de la quantifier.

		Citation : Dans les années 60, la jeunesse américaine croyait que "En terre étrangère" de Heinlein était une invitation à la contastation et à la libération des mœurs.

Ils ont dû être aussi très surpris de voir Heinlein soutenir la guerre du Viêt-Nam, qui plus est après le massacre de Mi-Laï.

S'ils ont lu "Révolte sur la Lune" paru en 1966, la confusion a dû être à son comble.

		Citation : ils ont dû être aussi très surpris de voir Heinlein soutenir la guerre du Viêt-Nam, qui plus est après le massacre de Mi-Laï.

Je ne savais pas.
Soudain, la phrase "dédié à tous les adjudants qui ont aidés ces jeunes garçons à devenir des hommes" (je cite de mémoire) prend tout son sens.

Ce genre de renseignement rend l'auteur moins sympathique.

Si le sujet guerre du Viêt-Nam et sf t'intéresse, j'avais fait un article dessus, librement consultable
ici.

		Citation : Soudain, la phrase "dédié à tous les adjudants qui ont aidés ces jeunes garçons à devenir des hommes" (je cite de mémoire) prend tout son sens.

Oh, c'est beaucoup plus compliqué que ça.

D'une part, cette phrase recèle une ambiguïté fondamentale, voire plusieurs. Heinlein est-il sérieux ou ironique lorsqu'il l'écrit ? Le fait qu'il ait parlé de "sergeants" (1) et non d'officiers suggère qu'il ne faut peut-être pas la prendre au premier degré, d'autant plus que Heinlein aurait voulu faire une carrière militaire et qu'il en a été empêché pour raison de santé. L'officier, sorti d'une école d'officiers, est "noble", tandis que l'adjudant, sorti du rang, n'est guère plus qu'un kapo : il a du pouvoir sur des gens qui sont ce qu'il a été, alors que l'officier, lui, n'a jamais été homme de troupe.

L'"engagement" de Heinlein en faveur de la guerre du Vietnam est tout aussi sujet à discussion. Si mes souvenirs ne me trompent pas, RAH était contre le principe de l'opération, mais, puisque le conflit était engagé, il considérait que les USA devaient le poursuivre pour une question d'honneur. De la part de quelqu'un né au début du siècle dernier, ce n'est pas tellement étonnant.

(1) Terme pouvant se traduire, en fonction de l'arme considérée, par sergent, caporal-chef, adjudant, etc.

Merci Olivier pour cet article. Certains romans que je ne connaissais pas pourront s'ajouter à la pile de livre qui m'attend (Bon sang! Que l'œuvre littéraire est énorme. Et encore je ne m'impose que la SF dans son sens le + large).

		Citation : De la part de quelqu'un né au début du siècle dernier, ce n'est pas tellement étonnant.

Accorder des circonstances atténuantes à une telle action est délicate.
On revient à la polémique concernant Céline. Il s'agit ici d'honneur, plutôt que d'anti-sémitisme mais la vie est pareillement remis en cause.
Je ne disserterais pas dans ce forum des implications de la guerre, ni même de celle d'une position pacifiste face aux luttes armés, juste ou pas, car ce n'est le propos ni du sujet, ni du site. Cela oblige, de plus, à connaitre le contexte et les enjeux, sous réserves que ceux-ci soient clairement exprimés, sans rien omettre. L'histoire est riche de manipulations médiatiques et politiques dont on découvre bien plus tard la supercherie.

Pour en revenir à Heinlein, encore une fois restons lucides, mais gardons le plaisir de lire ces meilleurs œuvres en laissant de côté la position politique de l'homme. Cela est plus difficile lorsqu'on s'attaque à Mein Kampf.

		Citation : Pour en revenir à Heinlein, encore une fois restons lucides, mais gardons le plaisir de lire ces meilleurs œuvres en laissant de côté la position politique de l'homme.

Ce que je désirais souligner, c'est que ladite position politique est bien moins claire que d'aucuns ont voulu le faire croire. Lire Heinlein en faisant abstraction de sa vision politique revient à passer à côté d'une bonne partie de la saveur de ses œuvres, notamment celles de la fin des années 50 et des années 60 - disons jusqu'au Ravin des ténèbres.

Alors que, chez Céline, c'est cette vision politique elle-même qui vient polluer l'œuvre, elle est suffisamment riche et ambiguë chez Heinlein pour qu'on s'y intéresse. L'auteur qui a écrit quasiment à la suite Starship troopers, En Terre étrangère, Farnham's Freehold et Révolte sur la Lune, passant en apparence d'un extrême à l'autre, ne mérite pas d'être comparé à un antisémite bon teint comme le roi du point de suspension.