Le Nobel de littérature pour...

		Citation : Dans la liste, je vois plutôt Delany ou Bradbury. Qui AMHA le méritent bien plus qu'un Claude Simon.

Là c'est la preuve défintive s'il en était besoin de ton béotisme. Ca ferait rire tout le monde hors de notre petit cercle de fans de SF.

Qu'ils rient de moi ? Grand bien leur en fasse, puisque je me ris de leur pédantisme et de leur aveuglement.
Béotisme que je suis fier de partager avec Christian Laborde, Jean-Patrick Manchette (enthousiaste pour le roman hard-boiled et la new wave, raillant impitoyablement à la suite de Lautréamont ces têtes molles méprisant la littérature de genre, pour eux de gare) ou Julien Gracq.
En littérature comme en histoire, la grandeur est avant tout une question de perspective : à chacun la sienne.

Et à choisir, je n'échange pas une page d'expérimentateurs ou d'inventeurs géniaux comme Burroughs ou Sternberg, contre l'expérimentation stérile et ennuyeuse des nouveaux romanciers, que ces gens-là portent aux nues.

Je ne trouve strictement aucun intérêt à Julien Gracq (et je ne suis pas le seul) et j'aime beaucoup Claude Simon. Que dire de plus que : nous n'avons pas du tout la même idée de ce qu'est la littérature. Mais on peut le dire sans être blessant. Ce que j'ai du mal à supporter ce sont les jugements à l'emporte-pièce et sans le moindre humour dont tu es coutumier. Ils sont blessants pour les gens qui ont des goûts contraires aux tiens.

Ce n'est pourtant pas moi qui ait employé le terme de béotisme : "Lourdeur d'esprit ou absence de culture." selon l'Académie française. Alors les leçons de savoir-vivre, il vaut mieux déjà les appliquer avant d'en donner.

On en revient de toute façon à l'éternel débat entre la culture (que tu défends) et la contre-culture (que je défends).

		Citation : Ce n'est pourtant pas moi qui ait employé le terme de béotisme : "Lourdeur d'esprit ou absence de culture." selon l'Académie française. Alors les leçons de savoir-vivre, il vaut mieux déjà les appliquer avant d'en donner.

C'est toi qui as versé le premier sang...

		Citation : On en revient de toute façon à l'éternel débat entre la culture (que tu défends) et la contre-culture (que je défends).

Ce serait trop simple Je ne me sens absolument pas défenseur de la "culture", et encore moins contempteur de la "contre-culture" (Julien Gracq, contre-culture !?!). Ce n'est pas là que passe la ligne de fracture. Difficile de dire ce qu'on aime dans la littérature, de genre ou autre. Plutôt ce qu'on n'aime pas. Perso, je n'aime ni la littérature d'idées, ni le lyrisme creux.

Rôôôô !
Vous êtes deux contributeurs du forum, dans des styles différents, mais c'est heureux non ?



(Sinon, Lobo, c'est pas pour faire polémique, hein, c'est juste l'expression qui me saute aux yeux : la sf n'est-elle pas souvent dite "littérature d'idées" Oo ? Loin de moi de conclure que tu n'aimes pas la SF ^^. Ce n'est peut-être pas comme ça que tu entendais "littérature d'idées" ?)

En tout cas j'en connais qui ne gagneront pas le prix nobel de la paix...

mdr

		Citation : C'est toi qui as versé le premier sang...

Ah ?
Où et quand ?

Je persiste dans culture et contre-culture. Et oui, Gracq s'inscrit pour moi dans la contre-culture. Il suffit de lire son pamphlet La littérature à l'estomac, pour y voir une saine démolition de la vie culturelle, de laquelle il s'est toujours tenu en retrait, illustrant son propos par son refus dédaigneux du Goncourt.
Pour ma part, je m'ennuie avec les expérimentations stériles du type Nouveau roman. Et rien ni personne n'est intouchable : tout peut être débattu, tant que l'on apporte du fonds à la critique, contrairement aux Nouveaux philosophes.

		Citation : Et rien ni personne n'est intouchable : tout peut être débattu, tant que l'on apporte du fonds à la critique, contrairement aux Nouveaux philosophes.

C'est faux, pour tout type de personne il y a quelque chose de sacré, même dans les plus terribles critiques acerbes de Bret Easton Ellis on retrouve une idéologie qui privilégie la controverse sur certains points, et qui lève le pied sur d'autres. La contre-culture est une belle affaire hautement hypocrite, car elle ne fait qu'instaurer un nouveau dogme parasitaire qui prend ses racines dans l'ancien en éclatement. Combien de Nihilistes tilteront du sourcil si l'on attaque Nietzsche ou Thoreau ?