La pétition d'Amazon.fr

		Olivier : L'apparition de la grande distribution dans le domaine des livres a permis de casser les prix (commande en gros, donc réduction plus importantes).

La loi Lang n'a rien changé à cela et aux effets pervers de ces pratiques [ chantage au référencement quand l'enseigne est en position dominante ou prescriptrice ] . Par contre , elle a empêché de répercuter les économies ainsi réalisées sur le client final . Ce qui a permis indirectement de sauvegarder certaines librairies .

Perso je pense qu'il faut laisser crever les petites librairies, en larves rampantes au fond du caniveau. Celles qui occupent un pas de porte pas plus grand qu'un paillasson, celles qui ne font leur beurre que du fond du porte-monnaie, qui bouclent les fins de mois comme on s'enferme en asile. Celles dans lesquelles on entre et sort souvent sans acheter, un presque sourire d'excuse au bout des lèvres (Les livres sont si HONTEUSEMENT chers). Je vous le demande, à quoi servent t'elles, sinon à nous culpabiliser en les plaignant d'une rentabilité minime.?

Si peu d'autochtones-libraires essaient de survivre maladroitement à l'hégémonie des grandes surfaces et autres services internet que le meilleur pour eux est de disparaitre et de tenter de survivre d'une autre manière. Et puis un centre-ville c'est tellement plus attrayant peuplé de banques et de magasins de fringues. Un arrière-plan de site web autrement plus enthousiasmant qu'une rue piétonne passante et si bruyante.

Que ces dinolibraires, espèce en voie de disparition, chutent enfin devant l'impersonnalité d'internet ou celle d'un vendeur F*** ou autre qui vend des pages comme autant de tranches de jambon. Celà serait tellement plus sain de ne rencontrer qu'une interface informatique de cases à cocher qu'une main à serrer et un sourire à subir.

Ils nous faut être fier de fréquenter en ethnologues avertis ces derniers artéfacts du passé, d'en remonter les allées poussièreuses en Indiana Jones avertis, jusqu'à ce libraire que l'on sera fier d'épousseter, de sortir de sa léthargie en lui tendant la pièce comme une aumone.

Que ce passéisme s'enterre, il n'a pas su s'adapter, qu'il crève. Et puis notre pognon est si bien au chaud dans les coffres-forts des grosses structures. Notre vie se résume doénavant à nourrir aisément un nombre impersonnel de personnes si limité au détriment de gens comme nous, qui tentent de survivre tant bien que mal dans la morosité ambiante.

cher Lacroute, le libraire passioné (et les adhérents du SPL) que tu décris d'une façon tellement dickensiesque, c'est une infime minorité (sur Nantes, je dirais 2 ou 3 librairies). La plupart ne connaissent pas ce qu'ils vendent hormis le dernier Dan Brown ou le livre sur Cecilia et se contrefichent de la SF (il n'en en n'ont d'ailleurs pas en rayon), mais sont, comme tout bon petit commercant, uniquement préoccupés par leur bénéfice.

Nous faire croire que cette campagne contre amazon (comme celle d'amazon aussi d'ailleurs) c'est pour l'amour de la culture et des livres , c'est nous prendre pour des imbéciles.

Je ne prends personne pour imbécile, ne me faisant aucune illusion sur un monde qui ne tourne que pour l'argent, tant ici du côté Amazon que du côté libraires. Chacun voit midi financier à sa porte, vendra ce qui se vend en méconnaissance complète des contenus. Mais ma faveur ira néanmoins toujours vers le petit libraire de quartier.
Ma ville (45000 habitants) comptait il y a une vingtaine d'années une petite dizaine de librairies. En 2008 une seule persiste. Autant dire qu'elle est généraliste et qu'un rayon SF est absent. Mais j'y tiens, car après elle il n'y aura plus rien. Même si sa patronne confond entre autres fantastique et fantasy, même si elle focalise sur son tiroir-caisse.

J'avoue avoir usé et abusé de la politique de Amazon : après tout, elle est bien pratique, pour peu qu'on sache ce qu'on veut au départ, et on trouve plus facilement ce qu'on cherche que chez le libraire du coin dont les stocks sont limités (même si on peut commander...)

D'un autre coté, j'en ai aussi été très surpris. Rendez-vous compte : des frais de port... gratuits !?! Et pour des livres en plus, ces objets si merveilleux qui constituent ma consommation principale ! De nos jours, c'est si rare qu'on ose y croire... Et comme j'habite loin du centre, dont les frais de parking sont toujours plus chers...

Bref, pourquoi ne pas en profiter s'il y a autant d'avantages ?

Donc maintenant, un de ces avantages va disparaitre... Bon, et alors ? Les frais de port seront toujours offerts pour les commandes supérieures à 20€, non ? Et bien au lieu de commander mes livres un par un, je grouperais mes commandes : simple, non ?

'Toutes façons, avec les zillions de titres que j'ai dans ma PàA, ça ne lui fera pas de mal =P

Il est vrai qu'Amazon est un grand défenseur de la culture et de la littérature.
Ceci étant, comme le soulignent Lacroute et Sandrine, le vrai drame c'est que les vendeurs de livres (y compris Amazon) remplacent les libraires.

		Citation : Il est vrai qu'Amazon est un grand défenseur de la culture et de la littérature.

livre que l'on doit trouver chez 95% des adhérents du SPL.

Et puis, qui est-on pour se moquer des gens qui s'intéressent à l'entraineur de Laure Manaudou ? Il y a longtemps que je crois plus au fameux "Fans are Slans".

Je suis totalement d'accord avec Sandrine, sauf pour ça :

		Citation : Il y a longtemps que je crois plus au fameux "Fans are Slans".

En fait, c'est pas que je suis pas d'accord, c'est juste que j'ai pas compris. Ca veut dire quoi ? Et pourquoi c'est sensé être fameux ? C'est une citation de Philippe Lucas ?

Sinon, autre question : puisque l'issue de tout ceci dépend d'une décision de justice, quel est le but et l'intérêt de cette pétition ?

Je suis libraire depuis quelques années maintenant. Un "à l'ancienne", un "mon libraire". Oui, on vend quelques daubes, mais on vend aussi de la qualité. Parce qu'on est là pour faire plaisir au lecteur, quels que soient ses goûts, de Marc Levy à Philip K. Dick, en passant par les Harlequins et les prix Goncourt. Nous respectons les lecteurs, TOUS les lecteurs. Alors évidemment, on ne peut pas tout savoir. Il y a des sujets où je rame un peu, mais je me renseigne et j'apprends.

Je ne m'embarquerai pas dans le débat, mon opinion risque d'être... assez subjective, héhéhé. Par contre, je voulais juste rappeler que beaucoup de libraires sont avant tout des amoureux du livre. (Merde, vous croyiez qu'on devient libraire pour quoi? Pour draguer entre les rayons?) Pas juste des vendeurs de pages. Vous autres en France avez la chance d'avoir des lois qui protègent les VRAIS libraires. Si vous ne croyez pas en ces lois, regardez dans les pays qui n'en disposent pas. Je parle en connaissance de cause, ici en Belgique les libraires ne sont pas protégés, et on devient vraiment des survivants.

Désolé pour le hors-sujet, mais bon, ca soulage.

		Citation : En fait, c'est pas que je suis pas d'accord, c'est juste que j'ai pas compris. Ca veut dire quoi ? Et pourquoi c'est sensé être fameux ?

http://en.wikipedia.org/wiki/Slan

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