Juillet : le temps du lire

Tchernobyl : anatomie d'un nuage de Guy Debord.
22 ans après, je ne cesse d'être abasourdi par la quantité de mensonges répandus sciemment à l'époque. Que dire donc d'aujourd'hui ?
Un petit souvenir d'époque.

Relu Camp de concentration, de Thomas Disch, dont je gardais un souvenir embrouillé.
Un roman qui alterne le très bon et le mauvais, ama.
La fin du livre premier m'a passablement irrité (dénouement prévisible; révélation qui n'en est une que pour le héros...) et les premières pages du livre deuxième m'ont semblé un peu trop absconses, quand bien même cette obscurité est justifiée.

J'ai trouvé intéressant que l'intelligence (qui reste le thème principal du récit, dixit l'auteur) soit à la fois outil d'(auto-)asservissement de de libération.

Quant à la fin, elle est trop positive à mon goût mais j'ai vraiment beaucoup aimé la façon dont elle est amenée (sur ce point, je suis en quelque sorte d'accord avec Gutboy ET Stéphane ^^)

[Plus j'y pense, plus je me dis que Thomas Disch joue grandement des attentes du lecteur (bien plus encore que dans Génocides)]

		BouquetdeNerfs : Drood de D.Simmons sera-t-il traduit en francais ?

Le contraire m'étonnerait fort puisque jusqu'ici tous ces romans ont été traduit par chez nous.
Mais ce ne sera pas par Jean-Daniel Brèque, hélas :(

Ma guerre à la guerre au terrorisme de Terry Jones.
Desproges notait fort justement à propos de la perfide Albion : "L'humour anglais souligne avec amertume et désespoir l'absurdité du monde. L'humour français se rit de ma belle-mère.".
Dans ce formidable recueil de chroniques, l'ex-Monty Python s'aventure sur les terres de Swift (auteur scandaleusement méconnu en France, qui n'est d'ailleurs surtout pas un auteur pour la jeunesse) et d'Orwell (ses réflexions brillantes sur le langage), mais aussi d'Aristophane pour la virulence certaine du propos. Sans oublier bien sûr l'incontournable nonsense.

En un mot : jouissif !

Un immense merci donc au Gaidol pour ce lointain conseil.

		Citation : Ce ne sont pas les pages les plus épiques et les plus lyriques de son opus, mais il a le mérite d'aller au-delà de l'économie, Maximilien Rubel parle (à mon sens) à juste titre d'une sociologie critique de l'économie politique. Je crois que c'est vraiment comme ça qu'il faut prendre son approche de la plus-value, et ne surtout pas la prendre pour la théorie d'un économiste.

J'ai bientot fini l'homme revolte de Camus, et celui ci, malgre une certaine responsabilite qu'il lui echoue, invoque avant tout le cote profondement humaniste de l'homme, en le citant a juste titre :

"Une fin juste invoquant des moyens injustes est une fin injuste." (ou quelque chose dans ce gout la)

Mes excuses pour les non-accents, ecosse' rules.


Et sinon, pour repondre a Gracie et LeGaidol, je suis toujours indecis sur ma preference entre Temps et Espace. Ils presentent tous deux des passages orgasmiques en fait. Mais la fin de Temps est quand meme plus grandiose que celle d'Espace, amha.

Je suis egalement a la moitie de la cite des permutants, une pure surprise, un vrai regal, du vent frais archi actuel.
Par contre, depuis 10 pages, j'ai comme l'impression d'avoir ete larguer. J'espere rattraper le fil rapidement...

Je lis Melusath de Francis Berthelot. Toujours aussi bon.

Fini Le Fulgur Gris d'E.E. "Doc" Smith. Géantissime.
On passe de fait d'armes couillu en faits d'arme couillu, d'incohérence en incohérence, d'invention délirante en invention délirante, de psychologie de comptoir en psychologie de comptoir, de morale douteuse en morale douteuse. Et pourtant. Pourtant je m'éclate. A fond.
Un des passages les plus splendides: le Fulgur est caché dans une base pleine de méchants. Le chef des méchants a un écran mental. Le Fulgur cherche à baisser cet écran. Dans le bouquin précédent il avait possédé l'esprit d'un chien, donc forcément il n'y a pas d'animaux dans cette base. Pas cons les méchants, on les baise pas deux fois. Comment faire?
Hop, une araignée. Il la persuade que si elle l'aide, il lui trouvera à manger. Notez: quand c'est des humains, il contrôle les esprits. Quand c'est des chiens il contrôle les esprits. Quand c'est une araignée, il négocie.
Etape deux: il fait descendre l’araignée le long du mécanisme qui active l’écran mental, et indique à l’araignée comme démonter de ses petites pattes l’un des principaux fils d’alimentation. Euh, bon, OK.
Quand l’écran mental est débranché, ben en fait le méchant ne s’en rend pas compte. Ah ? Euh, d’accord.
Etape 3 quand il a appris tout ce dont il a besoin le Fulgur explique à l’araignée comment rebrancher. Ah ? Bon.
Etape 4 : il guide l’araignée vers un recoin où se trouve une famille d’asticots.
Ben oui, je cite « Un Fulgur paie ses dettes ».
Moi je dis : merveille pure.
C'est tellement gros aujourd'hui que ça en devient jubilatoire. Quand je commence un épisode des Fulgurs je n'arrive pas à poser le bouquin.
Je trouve ça grand. Mais vraiment, sans cynisme.

Mince alors ! Faut vraiment que je mette la main sur Triplanétaire (pour commencer)

		Citation : Je lis Melusath de Francis Berthelot. Toujours aussi bon.

Personnellement, j'ai eu du mal avec celui-là. Pas assez cultivée la Gracie :-(

Pour Espace de Baxter, en cours de lecture, il y a déjà quelque chose qui m'énerve : dès que les héros commencent à vivre des choses assez extraordinaires, l'auteur leur enlève toute humanité. Comme s'ils devenaient des sortes d'êtres surnaturels. Ils mangent plus, ils ne boivent plus, ils ne dorment plus, ils devinent des choses très complexes par leur simple intuition sans aucune aide instrumentale...

J'suis pas une inconditionnelle de Dick, loin s'en faut, mais malgré un rythme de lecture assimilable à la course d'une tortue devant une feuille de laitue, j'apprécie beaucoup Siva.

		Citation : Mince alors ! Faut vraiment que je mette la main sur Triplanétaire (pour commencer)

Heureux homme.
Tu vas vraiment passer un bon moment.

Gutboy : je relu récemment avec plaisir les Fulgur, pourtant Ceux de la Légion de Wiliamson m'est tombé des mains il y a quelques mois. Une idée/explication ?