EnfanSF

Bon, je vais compléter le post que je viens d'écrire ici

Difficile de ne pas évoquer après la lecture de La possibilité d’une île (Michel Houellebecq), la vision des enfants qu’a le personnage central du livre, Daniel1 :

" Il n’y avait pas seulement en moi ce dégoût légitime qui saisit tout homme normalement constitué à la vue d’un bébé ; il n’y avait pas seulement cette conviction que l’enfant est une sorte de nain vicieux, d'une cruauté innée, chez qui se retrouvent immédiatement les pires traits de l'espèce, et dont les animaux domestiques se détournent avec une sage prudence.Il y avait aussi plus profondément, une horreur, une authentique horreur face à ce calvaire ininterrompu qu’est l’existence humaine "

Schopenhauer, quand tu nous tiens...

Houellebecq évoque dans son roman des "childfree zones", "résidences de standing à destination des trentenaires décomplexés qui avouaient sans ambages ne plus pouvoir supporter les hurlements, la bave, les excréments, enfin, les inconvénients environnementaux qui accompagnent d'ordinaire la marmaille".

Il est vrai qu'à certains moments, on se surprendrait à en rêver de ces "childfree zones"... Menfin, mefiat avec les "machinfree zones"...
Qui sait d'ailleurs si dans un futur roman, Houellebecq ne va pas évoquer des "oldfree zones"…

N'est-ce pas Léautaud qui, devant un jardin d'enfants, maugréait : Le besoin d'ogre se fait cruellement sentir ! ?

Pour me faire pardonner, je reviens dans le genre SF pour vous rappeler la "petite fille au coeur qui flanche" qui tient un rôle capital dans Passage de Connie Willis.

		Lacroute introduit le sujet: : L'enfance est un monde à part, une île qu'il nous a fallu quitter..!

et, personne ne cite Peter Pan.. !, bouhhh ... je suis amère.. chagrin !
Sur ces quatres pages passionnantes du sujet... personne n'a eu en tête Peter Pan et son univers magique !
J'ai vu, lu, écouté ce conte, et il me revient en pleine poire à chaque fois. Le Pays imaginaire, les Enfants Perdus, Wendy, l'Ile, la fée clochette... un conte doucement profond, j'aurai toujours un souvenir ému de cette histoire: le fantasme de toujours jouer, dans une grande cour de récré, insouciant, libre et candide.

Bon, bon. L'omission est comblée !

D'autres me viennent en tête:
- A la croisée des mondes de Philip Pullman.(qui récèle de grandes et belles pensées sur l'enfance... au travers d'une histoire fantastique haletante)
- La nuit des enfants roi. de Lenteric (ce livre m'a laissé une empreinte vivace en mémoire, plein de noirceur, envoutant... surtout, quand je l'ai lu adolescent, il m'était facile de me projeter sur un des enfant-personnage... bbrrr... froid dans le dos.)

Pour en revenir à l'ïle aux enfants:^^ Casimir et ses amis ... ; D (c'est pas mon époque ça, niac), je citerai aussi en dehors de la SF (mais pas tant éloigné que ca):

- Sa majesté des mouches. de William Golding
L'île y est une allégorie du monde frappé par la Seconde Guerre Mondiale (ce contexte n'est jamais évoqué dans le récit, Golding a écris ce roman en 1954).
Des enfants livrés à eux mêmes essaient de survivre sur une île où leur avion s'est écrasé. Les clans se forment, et les rapports entre les enfants deviennent tribals.. Et je pique la citation de Zomver qui colle impeccablement, à la morale que j'en ai tiré à la lecture de cette histoire:

"l’enfant est une sorte de nain vicieux, d'une cruauté innée, chez qui se retrouvent immédiatement les pires traits de l'espèce, et dont les animaux domestiques se détournent avec une sage prudence.Il y avait aussi plus profondément, une horreur, une authentique horreur face à ce calvaire ininterrompu qu’est l’existence humaine" - tristes reflexions, à modérer en lisant Peter Pan d : -

En parlant de Peter Pan et de la fée clochette, je crois que le receuil Forêts Secrètes de Berthelot proposant leurs double éhontés, Peter Paon et la fée crochette, présente quelques nouvelles liées au thème de l'innocence perdue. (Surtout Le serpent à collerettes.)

Forêts Secrètes de Berthelot, je note précieusement.
Il semble avoir reçu de bonnes critiques. (si je me fie par exemple au Cafard Comique)
J'aurais appris à lire des nouvelles, sur ce forum.

EDIT:
« Berthelot en magicien des marges, convoquant le viol, le crime, la souffrance, les amours déçues ou déchues, mortelles ou perverties, l'errance ou la folie, le chaos des cœurs et des âmes, l'hésitation sexuelle, la transgression punie par une mutation des corps, l'art associé à la déviance, l'intolérance face à toute différence, comme autant de thèmes qui tissent toute son œuvre, cette œuvre que portent des héros maintenus en permanence sur le fil dangereux de l'équilibriste, entre leur attirance pour l'obscure ivresse de la chute et le désir d'un envol vers une rédemption solaire. »

dixit Joëlle Wintrebert.

Oups !
J'ai eu le réflexe google avant de jeter un coup d'oeil dans la caverne d'Alibaba des Chroniques par les Csfeux.. Radiation !