En vlà un qui débarque

Chic chic un innocent qui ne connaît pas Vonarburg ! Va vite voir dans la rubrique "Chroniques", et tu en sauras davantage sur mon auteure préférée, ainsi d'ailleurs que sur Le successeur de pierre, de Truong. Seas bienvenido, amigo !

PS : nous n'avons peut-être pas les mêmes goûts, j'ai trouvé Salammbô encore plus illisible que Mme B..

Hmmm, j'avais bien aimé Salammbo, d'ailleurs dans les phrases qui marquent, j'avais longtemps gardé à l'esprit (approximativement):

C'était à Megara, faubourg de Carthage, dans les jardins d'Hamilcar...

Par le voile de Tanit, une de mes plus belles lectures classiques d'adolescent!

Relecture de madame bovary et questionnaire sur l'oeauvre obligatoire! Coment çà je le bizute?

		Leo : Quelqu'un peut-il me dire si le côté intelligence artificielle est traité de manière originale dans ce roman? Je me méfie des dystopies faciles

Comme l’a indiqué Lisbeï, tu trouveras dans le forum des chroniques, une fiche de lecture sur Le Successeur de pierre et également une fiche de lecture sur Totalement inhumaine , un essai qui développe certaines idées de Le Successeur de pierre.

Jean-Michel Truong est un spécialiste des sciences cognitives et de l’intelligence artificielle, ce qui me pousse à accorder un crédit particulier à ce qu’il a à dire dans le domaine. J’aurais tendance à te répondre que par sa plausibilité, son approche I.A. tient du convaincant.

Que l’on abonde ou pas dans le sens de la réflexion de JMT (elle va très loin et le fait de voir émerger une I.A. qui succèderait à l’Homme ainsi que celui de projeter des réflexions loin dans le temps (rien moins qu’au-delà de la fin du système solaire) peut faire lever les sourcils à pas mal de personnes), on ne peut nier son intérêt.

A mon avis, le propos de Jean-Michel Truong va bien au-delà de la simple description d’une dystopie et aborde même, entre autres, les rivages délicats de la métaphysique. JMT semble porter en lui cette espérance (conviction ?) qu’il y ait un Sens à la vie humaine : celui d’avoir servi temporairement de vecteur à une Intelligence, permettant ainsi à celle-ci d’attendre que soit enfin disponible le vecteur minéral idéal susceptible d’assurer la persistance d’une conscience dans l’univers après disparition de la conscience humaine (C'est sciemment que je confonds ici "intelligence" et "conscience").
Ne dit-il pas dans une interview " Après l’homme, je préfère qu’il y ait quelque chose de conscient plutôt que rien. Ou alors, il me faut accepter d’avoir été pour rien " ?

De toute façon, que l’on partage ou pas ce besoin de Finalité, le propos de JMT est tout à fait passionnant.

Je réalise que j’ai orienté ma réponse en pensant à Totalement inhumaine plutôt qu’à Le successeur de pierre qui relate de façon plus romancée l’arrivée (le début ?) du Successeur…

Mais là, j’ai faim. ;D

		Franz : Bienvenue à toi Leo, j'espère que tu restera longtemps sur CSF parce que c'est toujours dommage quand Leo part....

Si Leo part c'est que la Ligue a tort... :)

		Lisbei : Chic chic un innocent qui ne connaît pas Vonarburg !

Elle était assez présente dans Yellow Submarine, c'était la chouchou du Capitaine à une époque. Je ferai un effort, mais je suis lent.

		Citation : PS : nous n'avons peut-être pas les mêmes goûts, j'ai trouvé Salammbô encore plus illisible que Mme B..

Si je le relisais avec mes yeux blasés de maintenant, je ne pourrais peut-être pas passer le premier chapitre. Enthousiasme innocent, où c'est kta tu filé?

Merci Zomver pour les tuyaux sur Truong,

En fait je me souviens maintenant l'avoir entendu à la radio parler de Inhumaine. A l'époque il m'avait donné l'impression d'une grande gueule à la DeGarry, quelqu'un qui essaye laborieusement de vulgariser les thèmes travaillés par Yudkowsky (Seed AI) ou Goertzel (Novamente), mais je pense que je me suis trompé. Il a de la tronche.

Je m'étais éloigné de la SF à l'époque parce qu'elle me paraissait trop timide. Je préférais consacrer mon temps à mettre la main à la pâte du développement de l'IA, dont je crois, comme Truong, qu'elle va nous succéder, mais pas du tout du tout de la manière catastrophique qu'il envisage.

Il y a longtemps j'avais écrit un article dans un numéro de Yellow Submarine ("Quels extra-terrestres?") défendant la thèse que les premiers extra-terrestres qu'il soit donné aux humains de connaître seront en fait des êtres d'origine artificielle (mais pas des robots de métal, hein!) de provenance terrestre. Je les appelais à l'époque des métabiontes, bien que ce mot ait un autre sens, assez terre-à-terre, en biologie-écologie.

Bon, ma pensée a beaucoup évolué au contact de l'expérimentation, et je me suis singulièrement détendu. ça se ressent dans le roman que je suis en train d'écrire, qui raconte justement, en autres, les effets sociaux de l'émergence de l'IA.

		bladerunner : Relecture de madame bovary et questionnaire sur l'oeauvre obligatoire! Coment çà je le bizute?

Ayé, je l'ai relu. C'est à la page 927 que les Siriochthoniens se crashent dans son jardin et qu'elle tombe éperdument amoureuse de Flachouille le Gardon de Galaxie-les-Noix, le Capitaine au Grand Coeur, et qu'elle part pour le deuxième tome (L'Attaque des Clowns de l'Eden, si je me souviens bien). J'ai juste, hein, j'ai juste?

		Citation : Leo : mettre la main à la pâte du developpement de l'IA

C'est à dire Leo ?

Leo : mettre la main à la pâte du developpement de l'IA
Tleilaxu: C'est à dire Leo ?

A l'époque, ça signifiait que j'étais vachement balaise et que j'avais des intuitions géniales sur le truc évident auquel personne n'avait jamais pensé pour faire avancer la recherche et produire en quelques années une IA drôlement élaborée qui apprend toute seule et qui se débrouille toute seule et qui sauvera l'univers de l'obscurantisme.

Avez-vous deviné que je n'ai pas réussi? N'empêche que les difficultés de l'entreprise, que je me suis coltiné la sueur au front, m'en ont appris un paqson sur l'effroyable complexité de la pensée animale et l'incommensurable complexité de la pensée humaine. J'en suis ressorti un petit peu moins con et un petit peu plus humble, mais toujours persuadé que la conscience ne restera pas l'apanage des singes sans poils.