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mais c'est de la pure aventure non ? |
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A première lecture oui.
Jack Vance, c'est toujours l'invitation au voyage, et derrière les couleurs, les paysages et les parfums exotiques qui enivrent, on oublie parfois de regarder comment fonctionnent les sociétés et les cultures. C'est pour cela que la relecture est interessante: le développement de la colonie accidentelle sur ce monde sans nom se fait à partir du naufrage d'un vaisseau pénitentiaire: les humains habitant cette planète sont donc des descendants de repris de justice qui essayent à leur manière de trouver une forme de rédemption à travers une société idéale qui vivrait dans une sorte de paradis polynésien (bien que le coracle soit un esquif d'origine irlandaise).
Ce qui devient interessant c'est d'une part:
- Que le paradis a un prix: la soumission et le tribut au dieu
Kragen
- Que toutes les sociétés humaines semblent avoir un tropisme commun, même quand on redémarre à zéro sur un monde vierge: la création d'un dogme religieux et d'un clergé (les médiateurs) dont la seule vocation est de ne rien branler de ses dix doigts en utilisant l'excuse d'intercéder avec le dieu local.
Et d'autre part que l'ambition personnelle d'un homme (en l'occurrence
Sklar Hast, pour une vulgaire histoire de fesse avec une certaine
Meril Rohan) peut démonter un système bien huilé dans lequel la force de l'habitude et de l'inertie sont les principaux piliers de la société. Les grands principes idéologiques sont en général motivés par des préoccupations bien terre à terre...
Jack Vance est un vrai conteur, mais la richesse descriptive de ses romans ne doit pas cacher non plus sa capacité à construire des sociétés cohérentes derrière un exotisme fascinant. Finalement, le fait qu'on ait à faire avec un écrivain très "facile" d'accès cache les qualités sociologiques de son oeuvre dans laquelle
Les Langages de Pao n'est que la partie immergée de l'iceberg. J'invite à cet égard à la (re)lecture des 3
Alastors par exemple